Rencontre avec Nemanja Nedovic, l’arrière serbe des Warriors

Fils d’un handballeur professionnel, Nemanja Nedovic a grandi dans l’univers du sport de haut niveau. Il en connaît les exigences et les soubresauts. Après une saison rookie à 5,9 minutes de moyenne en 24 matches, l’arrière serbe de 23 ans a faim de jeu après une blessure estivale qui l’a privé de la Coupe du monde. Auteur de 16 pts et 5 pds cette nuit face aux Rockets, l’ex-meneur de l’Etoile rouge de Belgrade et du Lietuvos Rytas nous explique pourquoi il est optimiste pour la saison à venir.

Nemanja, cet été a dû être frustrant pour toi après une saison rookie difficile. Tu as quand même réussi à évacuer et te concentrer sur ta deuxième campagne en NBA ?

Je te confirme que c’était vraiment frustrant, oui. Après une saison avec beaucoup de bas et moins de hauts, j’étais super motivé pour la Coupe du monde avant de me blesser. C’était difficile à digérer mais en même temps je l’ai vu comme une épreuve motivante car ça m’a permis d’avoir du temps pour réfléchir au jeu, à mon jeu. J’ai pu travailler sur mon physique, m’améliorer et me construire des règles pour cette saison.

Tu as déclaré vouloir t’imposer dans la rotation cette saison, te sens-tu en mission ?

L’année dernière, quand je n’avais que 5 minutes en fin de match pour me montrer, c’était très difficile à gérer. J’avais du mal à tirer profit de chaque seconde sur le parquet pour prouver mes qualités. Aujourd’hui, je réalise qu’il faut que j’exploite chacune de ces minutes. Je pense que je fais du bon travail en me fixant des objectifs et en me préparant physiquement. Je suis super motivé et prêt à apporter ma pierre à l’édifice.

Après une première saison ratée, la deuxième saison peut encore être plus dure mentalement  pour un rookie s’il ne joue toujours pas. Tu appréhendes ce scénario ?

C’est possible en effet que ce soit plus difficile la deuxième saison si on ne joue pas autant. Mais je n’y suis pas encore et franchement je n’ai pas envie de penser à ça. Je ferai tout pour ne pas me retrouver dans la même situation que l’année dernière.

« Parfois, j’avais même un peu peur de jouer »

Justement, tu vas changer quelque chose dans ta préparation et ton approche des matches ?

C’est complètement différent de l’an dernier. L’année passée, j’étais encore un étudiant, je ne savais pas à quoi m’attendre sur le parquet. Parfois j’avais même un peu peur de jouer, j’étais un peu trop timide. Cette saison, je joue vraiment avec beaucoup plus de confiance. Je ne sais pas d’où elle vient d’ailleurs (rire)… mais je m’en fous, je la ressens et j’en profite. Maintenant, le moment de prouver au staff et à moi-même est venu. Je me sens bien, le coach pense que je joue bien, je dois continuer dans cette bonne dynamique.

Pour en revenir à la Coupe du monde, tu as été surpris par la médaille d’argent de tes coéquipiers ?

Comme tout le monde, j’étais un peu surpris du résultat pour être honnête. Mais j’ai toujours cru en cette équipe, on a un très bon groupe. Le tournant du tournoi fut pour moi le match contre la Grèce, où on a été excellent. J’étais très heureux évidemment mais aussi un peu triste de ne pas avoir pu apporter ma contribution et aider l’équipe surtout en début de tournoi lorsqu’on a eu trois défaites. C’est une motivation supplémentaire pour revenir en pleine forme l’été prochain.

Quel est l’impact de Sasha (Djordjevic) sur ce groupe et sa réussite collective ?

Il est énorme. Sasha est un excellent coach ! Chaque changement apporte quelque chose de bien à une équipe, mais cette fois ci ça a apporté encore plus de bonnes choses. L’année dernière, il m’a appelé quelques fois pendant la saison et ça m’a beaucoup touché. Il a fait un travail énorme avec cette équipe.

J’ai lu que Tony (Parker) était pour toi un modèle, est-ce vrai ?

Oui c’est vrai ! Il est clairement une de mes idoles, je le regarde jouer dès que je peux. Je ne le connais pas personnellement mais je l’admire beaucoup en tant que joueur.

Tu as déjà pu discuter avec lui ?

Non.

Tu n’oses pas aller le voir ?

Non quand même pas (rire). C’est juste que j’ai pas eu beaucoup d’occasions.

Propos recueillis à Oakland