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2004-2014 : les Bleus et la culture de la gagne

Euro masculin 2013 Demi-finale France-EspagnePrivée de Tony Parker, l’équipe de France de basket a réalisé l’un des plus grands exploits de son histoire en battant l’Espagne chez elle. Et même si elle a ensuite perdu face à la Serbie, elle a su se remobiliser pour chercher la médaille de bronze contre la Lituanie lors de la Coupe du monde.

Ce dernier match est d’ailleurs l’illustration d’une vraie évolution chez les Bleus. Alors qu’ils avaient la mauvaise habitude de gâcher les fins de match (la demi-finale de l’Euro 2005…), les hommes de Vincent Collet ont cette fois brillé par leur calme, leur sérénité et leur adresse aux lancers.

Le fruit d’un travail de très longue haleine, entamé après le catastrophique Euro 2003.

Une culture et une identité développées depuis dix ans

« On a réussi à développer une culture de la gagne depuis pas mal d’années », confirme Boris Diaw. « C’est ce qu’on répète à chaque fois. Il ne s’agit pas d’individualités mis bout à bout, c’est un « groupe France » qui progresse depuis plusieurs années. Même s’il y a des joueurs qui changent, c’est avant tout l’histoire d’une équipe nationale ».

Après la rupture interne du championnat d’Europe 2003, Tony Parker, Boris Diaw et Florent Pietrus sont devenus les tauliers de l’équipe nationale. Il fallait alors repartir de zéro, ressouder le groupe et trouver une identité à une équipe qui comprenait qu’avoir des joueurs en NBA ne suffisait pas.

« Cette culture se construit depuis une dizaine d’années maintenant. À partir des quarts et des demi-finales, on reçoit pleins de messages de la part de la famille et des amis », explique l’intérieur des Spurs. « Mais les messages qui me touchent le plus, ce sont ceux de mes anciens coéquipiers. Lors de la campagne de 2004, on avait dû se qualifier pour le championnat d’Europe de 2005 et je reçois encore des messages de la part de Sacha Giffa, de Vincent Masingue ou de Fred Fauthoux. Ça a commencé là ».

Après une médaille d’argent lors de l’Euro 2011, une médaille d’or lors de l’Euro 2013, cette médaille de bronze à la Coupe du monde 2014 montre bien la continuité du travail effectué par ce groupe.

Sans Tony Parker, la France a ainsi montré qu’elle pouvait toujours être une équipe de premier plan.

« On commence vraiment à avoir une identité », confirme Vincent Collet. « L’important, c’est la façon dont on intègre les nouveaux. Il faut leur faire comprendre qu’ils ne mettent pas les pieds n’importe où. C’est la maison de l’équipe de France, qui joue d’une certaine façon. On a construit ça sur plusieurs années et personne n’est au-dessus de cela ».

La rage de Tony Parker, le calme de Boris Diaw

Dans son livre, « Eleven Rings », Phil Jackson détaille le fonctionnement interne des Chicago Bulls et la façon dont Michael Jordan et Scottie Pippen s’investissaient en tant que leaders. Il y décrit un Jordan qui défie sans cesse ses coéquipiers pour les pousser à hausser leur niveau de jeu en permanence.

Scottie Pippen est lui plus investi émotionnellement. Il va voir tout le monde, leur parle, tente de comprendre leurs problèmes et de trouver des solutions pour que chacun trouve sa place dans le groupe.

Toute proportion gardée, le fonctionnement du duo Tony Parker / Boris Diaw est similaire en équipe de France. Leader offensif et patron de l’équipe sur le terrain, le meneur des Spurs a apporté sa rage de vaincre et sa volonté. Comme lors de son discours à la mi-temps de la demi-finale de l’Euro 2013.

Comme Michael Jordan (son idole), Tony Parker exige qu’on le suive dans l’excellence. Comme Scottie Pippen, Boris Diaw est là pour cimenter le groupe, qui pourrait exploser devant de telles exigences.

Dans « Je n’ai jamais été petit », Florent Pietrus raconte d’ailleurs très bien comment le capitaine des Bleus organise les sorties et a mis en place tout un système afin de souder le groupe chaque été.

« Les règles, essentiellement instaurées par Boris, avec la complicité du staff, sont nombreuses. Aux repas, par exemple, les téléphones sont bannis. Tout comme les sodas. Nous ne buvons que de l’eau. à l’hôtel ou durant nos stages de préparation, nous nous réunissons toujours autour d’une grande tablée. Les places ne sont pas figées. Notre capitaine tient à ce que nous nous déplacions régulièrement et que nous parlions avec tout le monde. Interdiction également de se lever avant le dessert. Enfin, dès que la compétition débute, personne n’a le droit de quitter la résidence. Les sorties nocturnes sont prohibées. « Chacun doit rester concentré sur notre objectif », se plaît à répéter Boris ».

Il a d’ailleurs instauré le même système de petites amendes qu’on trouve un peu partout en NBA.

« Lorsque ces règles ne sont pas respectées, les amendes pleuvent. Leurs montants sont exponentiels. Le premier retard, que ce soit pour prendre le bus, assister à une séance vidéo ou un repas, est tarifé à 20 euros. Le deuxième grimpe à 40 euros puis 80 pour le suivant. Et ainsi de suite. Boris tient les comptes et note toutes ces informations sur un grand tableau installé dans la salle à manger. En fin de compétition, nous offrons cette cagnotte à une association caritative ».

L’objectif est triple : obliger tout le monde à respecter les règles, évidemment ; souder le groupe en lui donnant des repères communs et détendre l’atmosphère lorsqu’il s’agit de juger des sanctions.

« En cas de litige, un tribunal se réunit et prononce un jugement. Un jeu instauré par l’inénarrable Boris Diaw, à l’imagination débordante, dont le père est avocat. Chaque accusé peut se défendre et plaider sa cause. L’été 2013, par exemple, Jacky Commères, l’un des assistants de Vincent Collet, avait noté sur le tableau l’heure de la séance vidéo. Entre-temps, il l’avait annulée sans nous prévenir de vive voix. À 18 heures, l’horaire initialement prévu, Boris, Tony, Mike et moi sommes descendus dans la salle réservée à cet effet. Mais elle était vide. Boris a donc convoqué le tribunal pour condamner Jacky à une amende. Patrick Beesley, responsable de l’équipe de France, était installé dans le fauteuil de juge. Ruddy Nelhomme, le deuxième assistant, était chargé de la défense et Boris, lui, détaillait les charges pesant sur Jacky. Une véritable série télé produite par Boris Diaw ! »

Lors des campagnes d’été en bleu, il est en effet important de lutter contre l’ennui et la monotonie que peuvent engendrer quasiment deux mois de vie en groupe. Avec la rage communicative de Tony Parker, la force de rassemblement de Boris Diaw et la philosophie de jeu claire de Vincent Collet, l’équipe de France a trouvé les trois clefs qui lui permettent de briller désormais sur le plan international.

Un équilibre qui autorise à envisager l’Euro 2015 (et les Jeux olympiques 2016 ?) avec appétit.

Les résultats des Bleus depuis 2004

parcoursbleus

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