Si le quart de finale n’a pas été irréprochable de la part des Espagnols qui ont encore réussi à trouver plusieurs occasions de faire de la comédie (Sergio Llull et Rudy Fernandez, les usual suspects), le résultat final ne souffre lui d’aucune discussion.
Les Bleus ont littéralement éteint l’armada espagnole en les tenant à 52 points alors que leur moyenne sur le tournoi était à… 88 points/m ! Avec leur défense étouffante, les Français ont réalisé une véritable démonstration de basket face à l’Espagne, au complet et à domicile. Même Pau Gasol que les Bleus n’avaient jamais vaincu sous la tunique rouge et or n’a pas suffi…
« C’est une défaite qui fait très mal, une grosse déception. » confirme Pau Gasol pour Marca. « Cette équipe avait de telles attentes. On a réalisé un superbe tournoi jusqu’à ce quart. Ce n’était pas notre soirée. Ils ont dominés à tous les niveaux statistiques et aux rebonds notamment. Nous n’avons pas bien joué, nous avons perdu, nous n’avons pas été à la hauteur tout simplement. La préparation a été la même que d’habitude mais il nous a manqué le niveau de concentration individuelle de chacun. Vous ne savez jamais quand sera le dernier match, j’espère que je peux jouer jusqu’à 50 ans, mais j’en doute fortement. J’adore jouer pour mon pays, mais rien n’est garanti. «
Juanca Navarro : « Nous n’avons pas bien préparé ce match »
Dominés outrageusement sous les panneaux, avec 50 rebonds à 28 en faveur des Bleus (dont 13 pour Rudy Gobert – soit plus que les frères Gasol à lui seul – et 10 pour Joffrey Lauvergne), les Espagnols ont surtout péché par excès de confiance. En écho à son pote de toujours Pau Gasol, la Bomba ne disait rien d’autre après le match.
« Nous n’avons pas bien préparé ce match. » reconnaît Juan Carlos Navarro sur Marca. « Nous avons pensé que ce quart de finale était déjà gagné… et vous avez vu ce qui s’est passé. Nous pensions être plus forts et cette équipe était ambitieuse mais [hier], nous ne l’avons pas démontré. Nous avons mangé dans tous les aspects, il n’y avait rien de bon, beaucoup de rebonds perdus et des pourcentages de tirs fatalement bas. Notre secteur intérieur a pas mal tenu et on a eu une étincelle en début de troisième quart mais ça n’a pas suffi. »
Prise à la gorge d’entrée de jeu par les hommes de main de Vincent Collet, la troupe espagnole a cru pouvoir résister par ses talents individuels mais l’Equipe de France leur a bel et bien prouvé que le basket se jouait en équipe. A douze et pas à trois ou quatre.
Orenga : « Je sais que je vais porter le chapeau »
Pour coach Orenga qui s’est fait copieusement sifflé, des « Orenga démission » pleuvant en fin de match, c’est la soupe à la grimace. Et le technicien espagnol est conscient que son destin est scellé…
« C’est une soirée très difficile pour nous. On avait très envie d’arriver en finale mais ça n’a pas été possible. La France a joué un très bon match, en lisant très bien le jeu; et nous avons eu notre chance de revenir en troisième quart mais nous n’avons pas réussi à contrôler le rebond. Nous sommes vraiment désolés pour nos fans, la Fédération, les familles. Tout ce que nous pouvons faire est de continuer à nous battre et nous préparer pour le prochain match. Ce soir, nous avons perdu mais on ne peut s’en prendre qu’à nous-mêmes. Mais je sais bien qu’en fin de compte, dans la colère qui gronde dans le pays entier, c’est moi qui vais porter le chapeau. »