Chacune de ses sorties médiatiques est analysée au peigne fin et ses réponses acerbes aux plumitifs de tous horizons ont déjà fait plusieurs fois le tour de la planète web. Mais hier soir, dans la fournaise du crunch time du match 6, Gregg Popovich a fait plusieurs choix discutables.
Sortir Duncan : Bosh pour le rebond décisif
Le premier d’entre eux est d’avoir fait rentrer Boris Diaw en lieu et place de Tim Duncan sur l’action qui a résulté dans le tir de l’égalisation par Ray Allen. Alors que Timmy avait mangé sur la tête de Bosh pendant le match avec 30 points et 17 rebonds au compteur, Pop a choisi de relancer Babac pour permettre une défense agressive et qui change sur tous les écrans.
Le choix se comprend car la balle allait forcément finir dans les mains d’un shooteur en périphérie… mais sur le rebond offensif, c’est Chris Bosh qui sort comme le héros du match et offre à Ray Allen un énième tir de légende à sa longue carrière dans ce rôle !
Sur la même action, pourquoi non plus ne pas avoir fait faute sur Allen afin de l’amener sur la ligne des lancers et donc préserver au moins un avantage d’un point avec la possession du ballon. Réponse de Pop’ :
« C’est une question de journaliste européen. Mais non, ici, on ne fait pas ça ! »
Le dernier temps mort à 8 secondes de la fin : 8e balle perdue de Ginobili
Second point de détail (qui n’en est pas un) et sur lequel Popovich n’est pas exempt de critiques, c’est l’ultime action de Manu Ginobili. Juste avant, Kawhi Leonard s’impose dans les airs pour attraper un rebond très contesté. Popovich avait encore un temps mort en poche pour stopper le jeu et mettre en place un système avec 8 secondes à jouer (et faire entrer Parker notamment).
Mais non, les Spurs ont joué le coup et Ginobili, bien malgré lui va perdre là son 8e ballon de la soirée pour figurer parmi les détenteurs d’un bien triste record (avec Kenyon Martin en 2003 et Hakeem Olajuwon en 1994). Et surtout donner à Ray Allen l’occasion de mettre la victoire sous scellé depuis la ligne de réparation.
Les joueurs fidèles au coach
Discuter de ce types d’erreurs a posteriori est évidemment facile et donne la factice impression que le jeu est plus simple qu’il ne l’est sous la pression du moment présent et avec la tension et la fatigue d’un match parmi les plus intenses de l’année…
Mais le plus remarquable dans tout ça, c’est que ni Parker, ni Duncan, ni Ginobili ne se sont désolidarisés de leur entraineur. L’Argentin a ainsi argumenté en faveur de ce choix de défense ; Duncan a gentiment évité de relancer le débat et Tony Parker a lancé la réponse la plus édifiante.
« J’ai confiance en Pop. Je ferai tout ce que Pop me demandera de faire. »
Coach Popovich bénéficie donc de cette confiance aveugle qui forme les plus grandes équipes. Il doit désormais trouver les mots pour remobiliser ses troupes éreintées et probablement marquées psychologiquement avant ce match 7 qui, comme le précédent, ne devrait pas manquer d’entrer dans l’histoire de la NBA.