Evan Fournier est né à Saint-Maurice, il a fait ses armes dans la commune voisine de Charenton, et il a emmené ses racines du 94 jusque sur son maillot des Nuggets. C’est donc logiquement à Charenton que l’équipe du film « Evan, le rêve américain », est venu présenter son bébé mercredi soir.
Après un petit message vidéo du joueur, c’est rapidement l’heure du film.
Premier constat : il ne s’agit pas d’un documentaire exclusivement consacré aux dernières marches du rêve américain de Fournier mais bien à toute sa carrière. On commence donc avec ses parents sportifs de haut niveau, sa découverte du sport à l’Insep et son arrivée dans les équipes de jeunes de Charenton.
Preuve qu’une carrière se joue à peu de choses, le foot a failli priver le ballon orange du talent de Fournier. Heureusement, il n’y avait plus de place au club et c’est le basket qui a mis la main sur le jeune garçon dont l’épaisse chevelure a visiblement impressionné tous ses coaches de l’époque.
Inarrêtable
Au fil des vidéos d’époque et des témoignages des entraîneurs on découvre le talent précoce du gamin, à tel point qu’une de ses premières coaches confie qu’elle craignait de ne pas être à la hauteur pour l’entraîner… En fil rouge, Evan intervient aussi pour donner sa version des évènements. Une jeunesse au cours de laquelle il est inarrêtable.
De manière chronologique, au fil des objectifs fixés et tenus, l’histoire du joueur emmène ensuite le spectateur à Nanterre, puis à Poitiers, le lieu où l’idée du documentaire a pris forme.
« C’est né de la rencontre avec Evan. Il nous a parlé de son ambition d’aller en NBA et de Charenton », raconte Benoît Dujardin, un des réalisateurs.
« Il nous a impressionné par son discours. Sa façon tranquille de prendre les choses est assez déconcertante », explique son compète Tommy Hombert.
Tranquille, Evan Fournier l’est. Il est surtout un ado comme les autres. Il joue à Call of Duty, regarde Dragon Ball Z, aime plaisanter… On le découvre parce que le film réussit très bien à se glisser dans son monde.
De Poitiers à Denver
Le film gagne en intensité lors de la sortie ratée de Fournier au Hoop Summit 2011. On sort alors des moments où tout lui a réussi. Le doute est aussi présent à Poitiers, lorsque l’équipe enchaîne 11 défaites. Mais le prodige hausse son niveau de jeu et aide son équipe à sauver sa place en Pro A. L’aventure américaine peut commencer.
Après un détour à Trévise pour le camp pré-Draft, c’est la dernière ligne droite. C’est là qu’intervient la petite déception du film. Alors que le joueur annonce partir pour plusieurs workouts, on le retrouve directement à la veille de la Draft sur le plan suivant. L’équipe ayant bénéficié d’un si bon accès au joueur jusque là, on aurait adoré pouvoir le suivre dans les workouts, avec ses espoirs et ses doutes à l’approche de la réalisation de son rêve.
Pas grave, la Draft est là. Encore une fois, on est dans les coulisses de la réalisation du rêve. Tout le monde est stressé. Sauf Evan.
« On était plus angoissés que lui parce que notre film dépendait un peu de la draft », plaisantent les réalisateurs.
Le film se termine sur la même séquence que celle qui l’a ouvert : David Stern qui monte sur le podium pour appeler Fournier. Générique de fin accompagné d’images des interviews post-draft et de son dunk à l’entrainement sur Kenneth Faried.
Une nouvelle histoire commence
Le rêve américain d’Evan Fournier s’est réalisé. Maintenant, c’est un autre chapitre qui commence pour lui. Et pour ses parents…
« Il va falloir réinventer nos week-ends« , explique son père après la projection, en rappelant qu’ils ont suivi leur fils tous les week-ends ces dernières années.
Pour les réalisateurs de ce documentaire, ce n’était peut-être qu’une première. Après cette excellente plongée dans l’enfance et le parcours du nouveau joueur des Nuggets, ils envisagent de suivre la suite du parcours de celui qu’ils décrivent eux-même comme un personnage attachant.
Pour voir « Evan, le rêve américain », une séance a lieu ce jeudi à Charenton. Il sera ensuite diffusé au cinéma à Poitiers avant de sortir en DVD puis sur le site de la LNB.
Le teaser du film