Le Miami Herald et Linda Robertson sont bien placés pour comprendre l’importance d’une ultime victoire dans ces Finals 2012. Encore un succès et le soulagement et la libération seront à la hauteur des critiques acerbes et incessantes.
Depuis que la constitution des Three Amigos, rappelle notre consoeur floridienne, LBJ est le joueur le plus vilipendé de la NBA et le Heat l’équipe la plus scrutée. Le triple MVP l’a avoué la veille, sa vie est un parc d’attraction « avec des hauts et des bas ». Depuis 500 jours, Miami est dans la viseur, sous le radar et son coach Erik Spoelstra a bien dû utiliser le mot « adversité » cinq fois par jour.
Dans le vestiaire, le consensus est unanime : oui, ce groupe n’a aucun équivalent dans la ligue dans la douleur et la souffrance. Les crampes de LeBron dans le Game 4 en représentent le parfait exemple. Quand Miami pensait avoir fait le plus dur en empêchant la main bouillante de Westbrook de priver South Beach d’une nuit de sourires, la star tombe à terre, et serre les dents. Le LBJ 2012 n’est pas celui de 2011 et quand il est revenu, l’ailier a planté le tir primé symbole d’une transformation déjà actée. Les joueurs l’avouent sans tabou, ce Heat là n’est jamais aussi fort que dos au mur.
Depuis mardi, il est dans le confort cotonneux d’une problématique arithmétique à son avantage : OKC doit en gagner trois de rang, Miami ne doit en gagner qu’un sur les trois suivants.
A 27 ans et après deux finales ratées, des finales de conférence trouées et des demi-finales qui ont fait le li de ses moqueurs, James a déjà gagné ses galons de martyr devenu roi : Michael Jordan a attendu sept ans avant de remporter le premier de ses six titres, Jerry West a perdu sept finales avant de décrocher sa première et unique bague, Dirk Nowitzki a été perçu comme trop mou et trop gentil avant de faire taire ses détracteurs l’an passé, Wilt Chamberlain n’a connu son premier sacre qu’à 30 ans, et Isiah et le Shaq ont eu le coeur brisé avant de soulever le Graal.
Seule la terre promise offrira au Heat le repos des âmes, loin des tourments de l’éternel favori brisé par un destin maudit.