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Interview Eric Micoud : « une génération unique de meneurs de jeu »

Á la différence des années 90, la NBA d’aujourd’hui pullule de meneurs de jeu de talent. Il y en a pour tous les goûts : meneurs shooteurs, défenseurs, passeurs ou physiques. Si bien que le poste commence petit à petit à prendre le pouvoir en NBA.

Pour parler de cette évolution et de cette génération de meneurs, qui de mieux qu’un ancien meneur de jeu qui a évolué aux Etats-Unis et en France ?

Il s’agit d’Eric Micoud, consultant sur MCS, ancien meneur de Paris ou encore de Cholet, mais aussi de Georgetown (1992 à 1994). Pour Basket USA, il évoque la saison de Ricky Rubio, nous donne son Top 3 en NBA et analyse cette prise de pouvoir des meneurs de jeu.

Peut-on parler d’une époque exceptionnelle en terme de qualité des meneurs de jeu ?

Oui, c’est certain. Dans les années 80-90, on avait des meneurs de légende (Magic, Stockton, Isiah Thomas…) mais il y avait un gouffre avec la concurrence. Aujourd’hui, on a le sentiment que toutes les bonnes équipes ont un bon meneur de jeu. En fait, toutes les équipes qui cartonnent, sauf Miami et LA Lakers, ont un très fort meneur.

Et avec de la variété surtout.

Oui, on a des meneurs vieillissants comme Jason Kidd ou Steve Nash. Jrue Holiday que j’aime beaucoup. Rajon Rondo, c’est juste énorme : sortir presque un double triple-double c’est monstrueux. C’est un meneur statistique. Il y a Derrick Rose, le summum de l’an dernier. Tony Parker est dans une de ses meilleures saisons. Je ne suis pas fan de Russell Westbrook, car il porte beaucoup le ballon, mais il est très fort. J’aime Ty Lawson car sur les derniers matches, il a su être décisif. Chris Paul aussi avec le renouveau des Clippers. Et puis, Deron Williams, Mike Conley, Jameer Nelson… personnellement j’aime bien cette tendance. Chacun à sa particularité : des physiques, des passeurs, des scoreurs. C’est une super saison pour les meneurs.

Quel est pour vous le Top 3 des meneurs en NBA ?

Derrick Rose, car c’est mon chouchou. Ensuite Rajon Rondo pour les statistiques. Puis Chris Paul, et Tony Parker juste derrière. En terme de talent, Paul est au-dessus de Parker. Mais pour l’efficacité, Tony est a égalité avec Paul.

Est-ce une bonne chose pour vous de voir un meneur de jeu être capable de mettre 40, 45 voire 50 points dans un match ?

Pour moi, ce n’est pas une mauvaise chose Par rapport à ma carrière de joueur, j’étais davantage considéré comme un deuxième arrière parce que je shootais. On a des meneurs de plus en plus athlétiques qui peuvent prendre les matches à leur compte. Les meneurs sont plus athlétiques. Comme ils peuvent faire la différence physiquement, ils ont davantage des profils de scoreurs à la différences des années 90 avec des Jason Kidd ou John Stockton par exemple.

Justement, au début des années 2000, il y avait des Marbury, Francis, Marbury voire Arenas. Ces combos, des arrières dans des corps de meneurs, ont tendance à disparaître. Est-ce l’arrivée de meneurs athlétiques qui a permis cette évolution ?

Je pense que le combo va se transformer en arrière shooteur. Certains joueurs, pour avoir une chance en NBA, vont être obligés d’être dans des rôles de scoreur pur. Les meneurs font faire un peu tout sur le terrain. Donc il faudra des shooteurs à côté de meneurs capable de shooter, pénétrer et passer. L’idéal c’est d’avoir un joueur bon shooteur et bon défenseur.

Pensez-vous que l’on peut gagner un titre, voire plusieurs, en construisant autour d’un grand meneur de jeu ? 

Pour moi, c’est indispensable. Cela fait partie des deux postes clés : le meneur et l’intérieur. Pour avoir une équipe compétitive, c’est essentiel. Certaines équipes, comme Miami, si elles avaient un gros meneur, seraient injouables mais elles n’en n’ont pas. Pour se rendre compte de l’importance d’un fort meneur, regardez Rubio. Avec un effectif inchangé, Minnesota est devenu une bonne équipe. Après entre les deux postes, il faut aussi du jeu collectif et un bon banc.

A propos de Ricky Rubio, il a révolutionné le jeu de Minnesota mais il s’est gravement blessé. Que vous inspirent ses débuts en NBA ?

Je suis surpris, mais pas étonné. Le jeu de l’Euroligue ne lui correspondait pas, alors qu’en NBA, il y a plus d’espace. Le jeu lui convient bien, il aime courir. Il est dans une équipe où il ne manquait pas grand chose. Ensuite, c’est un rookie avec beaucoup d’expérience du très haut niveau. L’adaptation a été plus que parfaite. J’ai commenté le soir où il s’est blessé. On n’avait pas l’impression que c’était grave, quand on l’a vu venir trapper Kobe Bryant. On pensait à une béquille mais on ne savait pas trop. Et sur la fin du match, ça manquait d’inspiration. Tous les décalages et les passes faciles qu’il arrive à créer disparaissent.

En quoi vous a-t-il vraiment étonné ?

Ce qui me surprend, c’est la simplicité dans son jeu. Il ne force rien et il rend tout facile. Pour avoir un tel impact en NBA, il faut être très fort. Et avec Kevin Love, qui est sans doute le meilleur ailier fort de la ligue, c’est encore plus facile. On voit la différence avec l’équipe de Minnesota des deux dernières années.

“Les arrières sont prêts plus tôt”

Pour en revenir à la relation meneur-intérieur, ce rapport est très intéressant car on n’a peut être jamais vu autant de bons meneurs de jeu, mais aussi peu d’intérieurs dominants. L’inverse des années 90 en quelque sorte.

C’est une question de masse. Il y a plus de meneurs potentiels dans les facultés. Les meneurs s’adaptent plus vite. Et sur la masse de joueurs, il y a davantage de  petits, c’est logique. Les intérieurs de très grande taille (plus de 2m10) sont de plus en plus rares. De plus en plus de joueurs de grands tailles viennent d’Europe avec des gros fondamentaux comme les frères Gasol ou un joueur comme Nikola Pekovic. Alors que le vivier US est plus adapté aux meneurs de jeu.

Est-ce plus de simple de former un meneur qu’un pivot ?

Les joueurs de petites tailles ont en général de la dextérité, et c’est déjà une qualité essentielle pour s’en sortir. Vitesse, dribble et détente permettent d’être NBA Ready, sans même forcément posséder un grand shoot. De leurs côtés, les intérieurs quittent les universités trop tôt car leur physique suffit à aller en NBA. Quand on regarde les DeAndre Jordan ou les Joakim Noah, ils ont encore beaucoup de lacunes techniques. La formation européenne est meilleure pour les intérieurs. En NBA et c’est le problème, on cantonne les joueurs à des rôles précis donc le travail est moins long. On peut faire une carrière juste avec des rebonds. C’est impossible en Euroligue. Et ne pas finir son cursus universitaire pour les grands, ce n’est pas une bonne chose.

Propos recueillis par Jonathan Demay pour Basket USA.

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