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Michael Jordan, 20 ans déjà : son match le plus fou

En juin prochain, on fêtera les 20 ans du premier titre de Sa Majesté, obtenu aux dépens des Lakers de Magic Johnson (4-1). Pour atteindre cet anniversaire symbolique, Basket USA vous propose un voyage exceptionnel dans la galaxie MJ.

L’homme, le joueur, le businessman… Vous saurez tout du plus grand basketteur de tous les temps en revivant, en textes et en images, l’enfance, l’adolescence, l’ascension et le couronnement de celui que l’on surnommait « Air Jordan ».

Septième partie de l’incroyable saga « M.J. ».

Dans notre série de portraits « Vintage », nous avons évoqué le mini-séisme qui secoue Chicago au cours de l’été 1988 (lire « Charles Oakley, solide comme un chêne » et « Horace Grant, glass securit »). Avec les progrès d’Horace Grant, le maintien de Charles Oakley dans l’effectif n’apparaît pas absolument indispensable. La franchise de l’Illinois se met en quête d’un pivot capable de soulager la paire Michael Jordan-Scottie Pippen en attaque. Jerry Krause jette son dévolu sur le New-Yorkais Bill Cartwright qui a passé la trentaine mais qui peut faire valoir ses 216 centimètres, son expérience et un glorieux passé (une saison à 21 pts de moyenne, une à 20, deux à 17).

« Oak » est expédié à « Big Apple » le 27 juin 1988. Ce trade met Jordan hors de lui. Il perd un ami très proche et ne peut admettre que Chicago sacrifie un top défenseur de 24 ans, n°2 au classement des rebondeurs en 1987 et 88.

« Qui va défendre, maintenant ? », lâche Sa Majesté.

Les doutes de Mike ne sont pas fondés. Chicago se classe seulement 5e de sa division (47-35) mais avance jusqu’à la finale de Conférence Est en écartant Cleveland (3-2) puis New York (4-2), deux équipes qui présentaient un meilleur bilan en saison régulière. Deux équipes dont Chicago devient la bête noire en playoffs. Les Knicks s’inclineront en 1989, 91, 92, 93 et 96. Les Cavaliers en 1988, 89, 92, 93 et 94.

Avant le début du 1er tour Cleveland-Chicago en 1989, Michael annonce à qui veut l’entendre que les Bulls vont l’emporter. Il faut un certain culot pour oser un tel pronostic sachant que Chicago a perdu ses six précédentes confrontations face à Cleveland… Le Game 5 décisif a lieu le 7 mai 1989 au Richfield Coliseum. A une seconde du buzzer, Mike prend un tir en extension sur le crâne de Craig Ehlo. Ça rentre. Victoire des Bulls 101-100.

« J’avais mis ma crédibilité en jeu en disant qu’on allait remporter cette série. Je devais prendre ce tir. »

La finale de Conférence Est face aux Pistons, défaits un an plus tôt en Finales NBA par les Lakers (3-4), se présente bien. C’est vrai après le gain du Match 1 dans le Michigan (94-88). C’est encore plus vrai après une victoire dans le Game 3 (99-97) qui permet aux Bulls de mener 2-1. Mais les « Jordan rules » imaginées par Chuck Daly tuent dans l’œuf la moindre velléité offensive du n°23. Dès qu’il touche la balle, Jordan se retrouve avec deux ou trois joueurs sur le râble. Complètement muselé en attaque, Chicago doit se contenter de 80 points dans le Game 5, 85 dans le Game 6 et 94 dans la dernière manche, perdue le vendredi 2 juin dans l’Illinois.

Mike continue de manger son pain noir. Il touche au but mais son heure n’a pas encore sonné. Il lui reste un troisième titre consécutif de meilleur marqueur de la Ligue (32.5 pts, 8 rbds, 8 pds, 2.9 ints), assorti de quelques babioles comme une cinquième sélection All-Star à Houston (28 pts, 5 ints), une troisième citation dans le premier cinq NBA et une deuxième dans le premier cinq défensif. Ou encore le meilleur pourcentage aux tirs de sa carrière : un flamboyant 53.8… Une fois seulement, il fera mieux (53.9% en 1990-91).

La franchise de l’Illinois attaque l’exercice suivant avec un nouveau coach, Phil Jackson. Champion NBA en 1970 et 1973 avec les Knicks, Jackson a appris le métier en CBA. Il a mené les Albany Patroons au titre en 1984 avant de partir exercer à Porto-Rico durant quatre ans. Ses tentatives pour décrocher un poste dans la Ligue restèrent longtemps vaines. Jusqu’au jour où les Bulls l’engagèrent comme assistant de Doug Collins.

Au coup d’envoi de la saison 1989-90, le natif du Montana se retrouve en première ligne. L’ossature du cinq reste la même – John Paxson arrivé en 1985 en provenance de San Antonio, Scottie Pippen et Horace Grant, draftés en 1987, Bill Cartwright, recruté en 1988, plus Mike – mais Jackson va faire sienne l’attaque en triangle conçue par Tex Winter, qu’il rencontre à cette époque. La formule magique donnera des résultats au bout de deux ans. Il s’agit de répartir de façon plus équitable les munitions offensives de Chicago. Au profit des coéquipiers de Michael. Cela implique que ce dernier diminue sa propre consommation de tirs…

« Au départ, il était sceptique mais il a fini par l’accepter », confie Phil Jackson.

Porté par le meilleur scoreur et intercepteur de la Ligue (33.6 pts, 6.9 rbds, 6.3 pds, 2.8 ints), Chicago (55-27) se classe 2e de sa poule au printemps 1990 derrière le champion sortant, Detroit. C’est le meilleur bilan du club en saison régulière depuis 1974. Les Bulls sortent Milwaukee (3-1) et Philadelphie (4-1) avant de tomber pour la troisième année de suite face aux Pistons. Menés 2-0, ils reviennent à 2-2 puis 3-3 dans la série. Mais le dimanche 3 juin, dans le Game 7, « Motown » s’impose 93-74.

Le coup d’éclat de Mike est à chercher ailleurs. Certains soirs, il transforme un simple terrain de basket en une véritable œuvre d’art. Telle une toile ou un bloc de marbre, il le façonne suivant son bon plaisir, en défiant les règles les plus élémentaires de la pesanteur. Des matches à 60 pions, « MJ » en a signé quelques-uns en dehors de sa fameuse pointe à 63 face aux Celtics (défaite 135-131 en playoffs le 20 avril 1986 après deux prolongations). Il y eut par exemple ces 61 points à Detroit (victoire 125-120 en overtime) le 4 mars 1987. Ces 61 points dans une défaite à Atlanta (117-114) le 16 avril 1987. Jordan plantera encore 64 points dans une défaite contre Orlando (128-124 après prolongation) le 16 janvier 1993. Mais arrêtons-nous le 28 mars 1990. Nous sommes au Coliseum de Richfield, Ohio.

Et commençons par le nombre : 69. Les autres chiffres expliquent en partie ce qui suit. Vingt-trois tirs réussis sur 37 tentés, dont 2 sur 6 à 3 points. Vingt-et-un lancers francs réussis sur 23. Dix-huit rebonds (7 offensifs, 11 défensifs). Six passes. Quatre interceptions. Un contre. Sans oublier 2 balles perdues et 5 fautes personnelles. Le tout en 50 minutes de jeu. Les Bulls l’emportent 118-117 après prolongation. Le Coliseum de Richfield passe à la postérité ce 28 mars. C’est là que Michael livre ce qu’on croit être, alors, son chef-d’œuvre ultime. Bien sûr, le bonhomme a déjà planté 50 points ou plus 37 fois, 60 points ou plus 5 fois. Mais ce jour-là… La parole au héros.

« C’est la seule et unique occasion où j’ai eu l’impression de réaliser le meilleur match de ma carrière. Souvent, tu as la sensation que personne ne peut t’arrêter. Tout du moins, pas celui qui te garde. Tu es chaud comme la braise. Tu mets plein de paniers et on vient ensuite te demander si c’était le meilleur match de ta vie.

Ma réponse habituelle était que mon meilleur match serait le dernier. Mais en fait, je n’ai jamais rien ressenti d’aussi fort que ces 69 points et cette victoire en overtime. Le meilleur feeling est de marquer en sachant que tu peux tirer de n’importe où, face à n’importe qui, et que la victoire sera au bout. C’est sûr, c’était le meilleur. La preuve ? J’ai l’habitude de donner mes chaussures après chaque match mais ce soir-là, je les ai gardées pour les mettre dans ma salle de trophées.

Je me rappelle encore des détails. Un shoot raté dans le premier quart-temps. Quatre arrivé à la mi-temps. Les fans de Cleveland me sifflaient pratiquement sans arrêt mais c’était encore plus de motivation, d’envie d’exceller. J’ai mis un panier à 3 points à la dernière seconde du temps réglementaire. Là, tu sais que tu es dans le bon élan.

Je n’avais pas ressenti ça depuis que j’avais marqué ces 63 points à Boston. Bon, je connaissais aussi la situation où tu marques plein de points et où tu perds quand même… Je ne voulais pas que ça arrive. Alors, je n’ai pas cessé de me pousser, de me parler en me disant : « N’arrête pas, continue ». Tout avait l’air de tomber naturellement. J’étais décidé à en profiter aussi longtemps que ça durerait.

Je regarde toujours en arrière quand je marque dans les 60 points. Et je me pose la question : était-ce juste le fait d’être agressif, in the zone ? Ou alors ai-je tiré la couverture à moi ? Mes coéquipiers ont-ils pu penser que je me prenais pour l’équipe ? Ce soir-là, malheureusement, personne n’arrivait à sortir quelque chose de bien.

Comme je le pressentais, Phil (Jackson) est venu me voir plusieurs fois. Dans des cas pareils, tu peux rater mais pas trop. « On a tout essayé et mis tout le monde sur toi », m’a dit Craig Ehlo après le match. Il savait que j’étais inarrêtable puisque ce n’était pas des points faciles. Ron Harper avait l’habitude de bien défendre sur moi quand il était à Cleveland. Mais iI était blessé au genou et donc en civil sur le banc.

J’ai plané sous le panier pour un dunk – vous savez, l’un de ceux avec une impression de survol – et j’ai regardé Ron. Il a fait comme un signe de renoncement. Je pouvais tout faire ! Je mettais la défense sur les talons et par moments, je sentais que j’avais tous les choix possibles, sûr de réussir. C’était exceptionnel au vrai sens du terme. »

A suivre…

Son shoot sur Craig Ehlo en 1989


Ses 69 points face à Cleveland en 1990

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