Il y a l’envoi de documents et la communication par email ou téléphone. Mais il y a aussi la communication directe, qui permet de se dire les choses en face, même si l’on n’est pas forcément d’accord.
C’est cette dernière solution qu’ont choisi la semaine dernière David Stern, commissionner de la ligue et Billy Hunter, président de l’association des joueurs, en se rencontrant en face à face à Chicago.
Aucun progrès concret ne semble avoir été réalisé, même si l’attitude des deux parties s’adoucit quelque peu.
Des rencontres nécessaires mais pas suffisantes
David Stern et Billy Hunter se connaissent bien. Ce sont eux qui ont déjà négocié les accords collectifs en 1999 et 2005. Si dans le second cas cela avait été plutôt tranquille, rappelons que 1999 a été le théâtre d’une grève amenant à annuler une trentaine de matchs pour chaque équipe. Les deux acteurs se connaissent donc bien, et savent ce qui est en jeu.Historiquement, ces rencontres ont toujours été nécessaires pour faire avancer les choses, mais si aucun compromis majeur n’en sort généralement. La nature humaine fait qu’il est toujours plus facile d’être arcbouté sur ses positions lorsque l’adversaire n’est que virtuel. Avoir un être humain en face de soi change bien souvent la donne, même si cela est bien loin d’être suffisant pour faire émerger un accord.
Des revendications inchangées
Au delà du déroulement des négociations, les revendications de part et d’autre sont toujours identiques. Les propriétaires veulent restaurer la rentabilité du business, diminuer la masse salariale et rendre les règles plus contraignantes. Comme le déclarait Adam Silver, adjoint de David Stern, en avril, l’objectif est de parvenir à « un système dans lequel les 30 équipes peuvent être en compétition et, si elles sont bien gérées, faire un profit. »
De l’autre côté, les joueurs sont prêts à faire des concessions, mais prêt à tout pour lutter contre l’introduction d’un hard cap, synonyme de fin des contrats garantis et casus belli pour le syndicat.
Des postures plus ouvertes, pas de changement dans les faits
Cependant, les derniers rebondissements en NFL, où le lockout, porté devant la justice par les joueurs, a été annulé en premier instance, semble pousser les parties prenantes à changer leur attitude.
Même si le jugement définitif n’a pas été rendu en NFL, le lockout apparaît à chacun comme la solution « suicidaire ». Pour les propriétaires, cela serait prendre le risque de perdre une bataille judiciaire, et de voir sa stratégie de négociation désavouée.
Pour les joueurs, cela nécessiterait de « décertifier » le syndicat, et conduirait à une victoire à la Pyrrhus : si le lockout était effectivement annulé, il n’y aurait plus de syndicat pour reprendre les négociations, celui-ci ayant été dissout. Ce serait donc à chaque joueur individuellement de mener ses propres négociations.
Conséquence : chacun a adoucit son discours dans les dernières semaines. Interrogé sur le précédent de la NFL et le lockout, Derek Fisher précisait fin avril :
Notre but est de parvenir à un accord. Pas d’avoir à décertifier oude porter l’affaire en justice pour résoudre le conflit. Le basket en NBA ne s’est jamais mieux porté. Il n’y a pour nous aucune raison de faire quoi que ce soit pour retirer cela des personnes les plus importantes, nos fans.
De son côté, Adam Silver est bien conscient qu’il doit y avoir une vraie discussion :
Nous n’avons jamais suggéré au syndicat qu’il n’y a qu’une manière d’accomplir notre objectif [Ndlr : rendre la ligue profitable]
Reste maintenant à concrétiser, et à montre aux fans et aux observateurs qu’une ébauche d’accord est possible, ce qui est loin, très loin, d’être le cas aujourd’hui.
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