« Si le Thunder se maintient parmi les meilleures équipes à l’Ouest, il sera un redoutable candidat pour le titre de MVP. » Voilà la condition que nous posions dans notre preview d’avant-saison pour que Russell Westbrook soit distingué. Nous imaginions le Thunder terminer à la huitième place dans sa conférence. OKC a fait un peu que ça avec sa 6e place. Et dans le même temps, Russell Westbrook a réalisé l’inimaginable en tournant avec un triple-double de moyenne.
Ce titre est MVP est l’aboutissement d’une année haute en couleur pour Russell Westbrook. En voici les 10 moments clés.
4 août 2016 : sa prolongation de contrat
Kevin Durant vient tout juste de rejoindre les Warriors dans la stupéfaction générale. Cette signature entraîne son lot de question du côté du Thunder. « Stop ou encore ? » s’interroge-t-on, en référence à un éventuel départ de Westbrook du Thunder. Après un mois d’indécision, il finit par prolonger son contrat pour trois ans. Toujours en froid avec KD, le meneur réalise qu’il a maintenant carte blanche avec cette équipe. Malgré un effectif largement affaibli, il parle encore du titre.
28 octobre 2016 : son premier triple double
Il avait raté le triple-double d’une passe dans son premier match face aux Sixers. Deux soirs plus tard, Russell Westbrook réalise déjà une performance historique devant les Suns : 51 points, 13 rebonds et 10 passes. C’est tout simplement le premier triple-double à 50 points ou plus depuis… Kareem Abdul-Jabbar en 1975 ! Il enchaîne un nouveau TD deux soirs plus tard face aux Lakers. Avec un Westbrook intenable, le Thunder gagne quatre matches de rang. Le ton est donné.
https://www.youtube.com/watch?v=uOQ-DM6CIYE
3 novembre 2016 : ses retrouvailles avec Kevin Durant
La tempête Westbrook ravage la ligue… jusqu’à ses premières retrouvailles avec Kevin Durant sur le parquet des Warriors. Dans une rencontre marquée par beaucoup de trash talking, le meneur passe à côté de son match, comme son équipe, écrasée par Golden State. Les deux hommes ne s’adressent pas la parole. « Quand je suis sur le terrain, je ne parle à personne d’autre qu’à mes coéquipiers », lâche le meneur, on ne peut plus clair.
Novembre – décembre 2016 : sa folle série
Début novembre, vous êtes près de 60% à penser que Russell Westbrook ne peut pas terminer sa saison en triple-double. Un mois plus tard, cette folie devient imaginable avec son incroyable série de TD. Il en réalise en effet sept de rang, une première depuis 1989 et Michael Jordan. Dans son sillage, Oklahoma City remporte d’ailleurs six matches de suite. Russell Westbrook brille de mille feux statistiquement et son équipe est bien installée à l’Ouest. Résultat : son nom émerge comme un candidat tout à fait crédible au titre de MVP.
D’autant que quelques jours plus tard, en cumulant 26 points, 22 passes et 11 rebonds, encore face aux Suns, il devient le premier joueur depuis Magic Johnson en 1988 à signer un match à plus de 25 points et 20 passes.
19 février 2017 : son « alley-oop de la paix »
Au cœur d’un All-Star Game de plus en plus insipide, les spectateurs avaient au moins un enjeu à suivre de près : voir Russell Westbrook et Kevin Durant jouer à nouveau sous le même maillot. Sur une action en passe et va, le Warrior envoie son ancien coéquipier au alley-oop. « Oh mon Dieu, c’est arrivé ! », s’enflamme Stephen Curry pour rire. Les prémisses de la réconciliation entre les deux hommes. Une image symbolique de sa saison et de sa relation avec son frère ennemi.
https://www.dailymotion.com/video/x5chgjr_bench-reaction-to-kevin-durant-s-lob-to-russell-westbrook_sport
22 mars 2017 : son triple-double parfait
Les performances statistiques s’enchaîne à une telle vitesse avec lui qu’on trouve souvent une particularité à ses triple-double. Le plus rapide, avec le plus de points ou de passes… Ce soir-là face aux Sixers, il réalise son TD le plus efficace : 18 points, 14 passes et 11 rebonds, le tout avec un parfait 6/6 aux tirs. Et la large victoire en prime. Là encore, c’est une première dans l’histoire. Ce sera aussi son seul match à moins de 10 tirs de la saison…
29 mars 2017 : son comeback à Orlando
Quelques semaines plus tôt, il avait établi son record en carrière (58 points) face aux Blazers… dans une défaite. Mené de 21 points sur le parquet d’Orlando, le Thunder est bien parti pour connaître une nouvelle déconvenue en cette fin mars. Sauf que Russell Westbrook va sortir son costume de superhéros. Avec des shoots hallucinants, il arrache la prolongation quasiment à lui tout seul et termine le travail dans la période supplémentaire… sous les chants de « MVP » d’un public adverse acquis à sa cause. Pour ce 38e triple-double de la saison, il compile 57 points à 21/40, 13 rebonds et 11 passes !
9 avril 2017 : son shoot pour anéantir Denver
Sur un même shoot d’anthologie, à 9 mètres au buzzer, Russell Westbrook gagne la barre des 50 points, donne la victoire aux siens et… élimine les Nuggets de la course aux playoffs ! Le bilan comptable est une nouvelle fois extraordinaire : 50 points (à 17/32 aux tirs), 16 rebonds, 10 passes, seulement 2 balles perdues, et 60 d’évaluation ! Ce shoot a d’ailleurs été distingué cette nuit comme tir de la gagne de la saison.
https://www.youtube.com/watch?v=90m3tGROvBc
12 avril 2017 : son passage de témoin avec l’histoire
Russell Westbrook l’a fait. Il est entré dans la légende en réalisant 42 triple double dans une même saison régulière, soit un de plus qu’Oscar Robertson. Ce dernier est présent pour le tout dernier match de la saison du Thunder. « Quand Russell était au cœur de son parcours, j’ai eu le sentiment que je me devais d’être là. Ce qu’il a fait est historique. Vous pouvez vraiment être fiers de lui », lâche la légende en lui remettant un trophée.
19 avril 2017 : son Game 2 à Houston, symbole de sa saison
Après l’humiliation subie lors du premier match, OKC a l’occasion de réagir dès ce match 2 de premier tour, sur le parquet de Houston. OKC va rester dans le match jusque dans les dernières minutes. Mais le Thunder va perdre la partie, la faute à un manque de lucidité. Russell Westbrook termine la rencontre avec 51 pts, 10 rbds et 13 pds, c’est une nouvelle fois historique (triple double avec le plus de points inscrits dans l’histoire des playoffs).
Mais le meneur a pris 43 tirs dans le match, complètement vendangé lors du money time (4/18 aux tirs !) et surtout il a perdu face aux Rockets de James Harden. Cette performance illustre son incroyable influence sur le Thunder, totalement dépendant de son énergie et de sa réussite. OKC s’inclinera finale en cinq manches dans cette série.