Entre draft et free agency, le coeur des Celtics balance

Avec huit choix de draft, dont cinq dans le Top 35 et celui des Nets, potentiellement dans le Top 3, les Celtics auront de quoi faire fin juin au Madison Square Garden. Fraichement éliminés des playoffs par Atlanta, ils ont réussi une très belle saison malgré un constat évident avec cette défaite au premier tour : Boston n’est pas assez armé pour prétendre à une finale de conférence à l’Est.

Avec ces choix de draft récupérés au fil des transferts des champions 2008, Danny Ainge a aujourd’hui le choix entre la poursuite de la reconstruction ou la formation d’un nouveau « Big Three », comme cela se fait de plus en plus entendre dans les couloirs de la ligue.

Le président reconnait logiquement vouloir mieux entourer son meneur de jeu, a priori intouchable.

« Il ne s’agit pas d’Isaiah. On a besoin d’un meilleur casting autour de lui » déclarait Danny Ainge après le Game 2, avant d’expliquer à la fin de la série sa volonté d’effectuer des ajustements. « Nous allons faire le maximum pour essayer d’améliorer l’équipe et nous espérons avoir de bons choix. Mais nous avons beaucoup de joueurs que nous aimons vraiment, et autour de qui nous voulons construire. Nous espérons avoir beaucoup d’options et j’espère que nous ferons quelques changements… Significatifs ? Je ne sais pas ce que ça veut dire mais j’espère que nous pourrons faire des changements pour améliorer l’équipe. »

Danny Ainge semble avoir fait son choix

Depuis son arrivée dans l’organigramme décisionnaire des C’s en 2003, celui qui a joué dans le premier Space Jam n’a jamais réalisé de gros coups à la draft. Hormis Al Jefferson ou Jeff Green ayant servi de monnaie d’échange pour Kevin Garnett et Ray Allen, seuls Rajon Rondo et Avery Bradley ont pour l’instant marqué le Massachusetts de leur empreinte, à un degré moindre Glen Davis et Tony Allen. Preuve que la draft n’est pas une priorité, Ainge a déjà failli échanger le choix de draft des Nets en février lors d’un gros transfert avorté.

« On n’était vraiment pas loin. Je ne peux pas vous dire le nom du joueur ou de l’équipe, mais ça ne s’est pas joué à grand chose » regrettait-il à l’époque.

En mars, Danny Ainge confirmait en outre son manque d’intérêt pour la loterie en avouant un certain scepticisme au sujet de cette cuvée 2016.

« Cette année, je trouve que c’est un peu flou en tête de draft » confiait-il début mars. « Il y a trop de joueurs qui arrivent sans avoir passé assez de temps à la fac… Mais j’ai déjà drafté des joueurs qui n’étaient pas de bons étudiants. »

Brad Stevens : « Reproduire l’exemple de Golden State est envisageable »

Alors que Jimmy Butler aurait été l’objet de ce fameux trade avorté et qu’on parle d’Al Horford et Kevin Durant pour compléter le trio avec Isaiah Thomas, Brad Stevens ne s’occupe des transferts celtes qu’en proposant des profils de « role player » à ses dirigeants.

« Je ne dirai pas que c’est une liste » explique aujourd’hui l’entraineur au Boston Herald. « J’ai donné mon opinion à Danny Ainge sur certains joueurs. On partage toujours nos avis sur les joueurs qu’on croise. Si un joueur adverse sort du banc et nous met à l’amende, je peux envoyer une note et dire qu’on devrait garder un oeil sur lui le reste de la saison. »

Pas de gros noms dans la bouche de Brad Stevens, mais pourquoi pas l’idée de se servir de ces bonnes pioches pour entourer de bons jeunes et reproduire l’exemple de Golden State, qui a bâti la meilleure équipe de l’histoire de cette façon.

« Avec le choix de Brooklyn, les deux autres choix au premier tour et nos jeunes joueurs, c’est quelque chose de faisable et d’envisageable » confie l’ancien entraineur de Butler. « Forcément, Golden State est unique car Curry et Thompson sont devenus ce qu’ils sont devenus, et ils ont d’autres joueurs qu’ils ont draftés. Mais ils ont aussi de bons joueurs qu’ils ont signés. C’est un bon exemple de ce qu’il faut faire de la draft, mais aussi de ce qu’il faut faire pour les entourer – avec Shaun Livingston et Andre Iguodala par exemple. »

Au coeur du dilemme de Danny Ainge, un homme gravite : Kevin Durant, que la franchise aux dix-sept bannières ne laisse pas indifférent. Le choix du joueur du Thunder pourrait fortement influencer l’intersaison des Celtics et le sort des multiples choix de draft de Boston. Comble du destin : Isaiah Thomas, leur actuel franchise player, avait été choisi à la draft 2011 par les Kings en … 60e position !