La Turquie vient tout juste de sortir du piège australien et a gagné le droit de poursuivre l’aventure en quarts de finale contre la Lituanie. Une défaite aurait été très mal vécue pour le pays, vice-champion du Monde en 2010.
Même si la nation ne fait pas forcément partie des favorites pour cette compétition, elle demeure une grande contrée du basket, peuplée par des fans très exigeants. MVP de l’Euro des moins de 18 ans en 2009, Enes Kanter en sait quelque chose, lui qui est fréquemment critiqué pour décliner les invitations de sa sélection. Cette année encore, l’intérieur du Jazz n’est pas venu en Espagne et il se confronte à l’incompréhension de son peuple.
« C’était impossible pour moi de participer à l’Euro en Slovénie l’an passé. » a t-il expliqué à Today’s Zaman. « En fait, j’ai presque manqué le début de la saison NBA qui était prévue le 15 septembre. J’ai subi une opération du ménisque en juin. Cependant, j’ai gardé l’espoir de participer à la Coupe du Monde en Espagne jusqu’à ce que mon genou gonfle deux semaines avant le début de la compétition. J’ai donc manqué l’occasion de jouer la Coupe du Monde à cause de mes blessures successives. Il n’y a pas d’autres raisons. »
« Les gens m’accusent d’être un traître »
Dans un contexte proche de celui de Joakim Noah en France, Enes Kanter fait face à des critiques très violentes, quand bien même ses blessures ne sont en rien diplomatiques. Le Turc profite donc de ce temps de parole pour affirmer son amour du pays.
« Beaucoup de gens sur les réseaux sociaux affirment que l’équipe nationale a perdu des matchs car j’avais choisi de ne pas rejoindre l’équipe. » poursuit-il. « Comme si j’avais fait cela arbitrairement, mais c’est un fantasme. Ils m’ont même accusé d’être un traître pour ne pas avoir joué pour la Turquie. Mais ces affirmations sont fausses. J’aime mon pays. Je suis honoré de représenter la Turquie. J’ai toujours essayé d’être patient avec toutes les sortes de calomnies et je préfère répondre avec modération, comme le veut la culture de mon pays. Ceux qui me connaissent savent également que je n’ai rien à cacher. Je ne trahirai jamais mon pays, contrairement à ce que certains affirment. »
Avec Ömer Asik, Ersan Ilyasova et Hedo Turkoglu, le Jazz est l’un des quatre turcs à exercer son activité aux États-Unis. Selon lui, c’est aussi une manière de représenter son pays avec fierté.
« J’espère que beaucoup d’autres basketteurs turcs auront un jour le plaisir de jouer en NBA. Jouer ici et représenter la Turquie est un grand privilège. » a t-il ajouté.
Le natif de Zürich est encore jeune (22 ans) et aura d’autres occasions de représenter son pays sous les couleurs du maillot national, à commencer l’été prochain pour l’Eurobasket, qui se tiendra en partie en France. Il lui faudra en revanche rester en bonne santé, d’autant qu’hormis sa carrière internationale, ses blessures freinent aussi la progression d’un des plus gros talents du basket européen.