Le retour aux affaires de Phil Jackson à New York a relancé l’intérêt de l’attaque en triangle. Beaucoup pensent que le Zen Master va installer sur le banc des Knicks un entraîneur qui connaît sur le bout des doigts ce système si difficile mais si efficace.
Une tendance qui pourrait se confirmer quand on se souvient des propos de l’ancien coach des Bulls et des Lakers sur Twitter l’an passé.
« Les experts disent que le triangle fait partie du passé. Je suis fatigué d’entendre ça, c’est devenu une excuse pour les joueurs. Les systèmes sont les bases des coaches : les appuis, la passe, lire la défense et le jeu collectif… Mais actuellement, le basket c’est un pick-and-roll. C’est contrôlé par le dribbleur. »
Jackson se plaint donc des critiques du triangle, mais force est de reconnaître qu’il est le seul, avec l’aide de Tex Winter, à avoir connu le succès avec ce système. Ses disciples ont tous échoué, Brian Shaw est le dernier exemple. Un constat qui irrite Jim Cleamons, un ancien assistant de Jackson à Chicago et à Los Angeles.
« Certains coaches me désolent, m’irritent, avec leurs commentaires », regrette l’actuel assistant des Bucks au New York Times. « Nous n’avons jamais dit que c’était la seule façon de jouer, ni la meilleure, seulement une parmi d’autres. »
Les joueurs manquent de qualités et de temps pour l’assimiler
Pourquoi avoir peur de mettre le triangle en place ? Pourquoi ce système ne fonctionne pas chez les autres coaches, seulement avec Jackson ?
« On parle beaucoup de « l’Elbow » dans certaines équipes. Mais ça ressemble à une partie du système triangle où l’on joue côté fort », rappelle Cleamons. « Aujourd’hui, on a des gamins qui sortent de l’université après avoir quitté le lycée depuis seulement un an. Ils n’ont pas les qualités nécessaires. Cela prend du temps à apprendre et les joueurs pensent qu’ils doivent gagner tout de suite. »
Le système est-il trop compliqué pour des jeunes joueurs ou manquent-ils de Q.I basket ?
« Le triangle est devenu vivant car nous avons eu du succès. Mais Tex Winter nous a toujours dit qu’avec une équipe de lycée, l’attaque pouvait mettre simplement en place un système avec un des trois joueurs, l’arrière, l’ailier ou le pivot, qui joue poste-bas. Donc quand on fait des passes à ses coéquipiers, et que la défense ne peut rien faire, alors on a des opportunités d’aller au panier. »
Scott Williams, ancien joueur des Bulls, apporte l’œil du joueur sur ce système. Pour lui, les joueurs moins talentueux peuvent être performants, il a donc pris beaucoup de plaisir à jouer dans ce moule.
« J’ai eu la chance d’avoir le ballon, de faire des passes, de couper, faire des écrans. Ce n’était pas seulement être placé sur le terrain, comme j’étais à Philadelphie, avec deux joueurs mis de côté et qui attendent le rebond offensif. »
C’est là tout le paradoxe du triangle : tout joueur peut y être bon, mais tous ne peuvent pas le comprendre. New York et ses joueurs pourront-ils dompter se système si jamais l’homme aux 11 bagues décide de revenir à ses fondamentaux ?