La NCAA reprend ses droits vendredi pour une nouvelle saison qui devrait tenir toutes ses promesses avec une cuvée de freshmen exceptionnelle, symbolisée par Andrew Wiggins, Julius Randle, Jabari Parker, Aaron Gordon ou les frères Harrison. A la veille du coup d’envoi, Basket USA vous propose un tour d’horizon de cette campagne 2013-2014 à travers dix questions que l’on peut se poser.
1. Andrew Wiggins est-il réellement « l’élu » ?
Il faut remonter à dix ans pour retrouver un tel cirque médiatique autour d’un gamin à peine sorti du lycée. Andrew Wiggins est-il le nouveau LeBron James ? Est-il la nouvelle superstar du basket mondial ? Est-il parti pour dominer les parquets pendant la prochaine décennie ? Il est encore un peu tôt pour juger mais ce qui est sûr, c’est que le jeune canadien possède un talent hors du commun. Bien entouré à Kansas avec un effectif de qualité et un coach du calibre de Bill Self, il a toutes les cartes en main pour préparer au mieux son passage vers la NBA attendu dans douze mois. D’ici là, il devra mener les Jayhawks à une saison réussie avec un nouveau titre au sein de la Big 12 et une performance solide lors de la March Madness. A suivre…
2. Rick Pitino peut-il faire de Louisville une dynastie ?
Demi-finaliste en 2012, championne en 2013, l’équipe de Louisville est cette année encore un sérieux prétendant à une place au Final Four, qui serait donc son troisième consécutif. Les Cardinals ont certes perdu leur meneur Peyton Siva et leur pivot Gorgui Dieng, mais la relève est assurée avec Montrezl Harrell et Chane Behanan (une fois sa suspension levée), et le retour de Russ Smith et Luke Hancock, le MOP du derneir Final Four. Les hommes de Rick Pitino évolueront cette saison au sein de l’American avant de faire le grand saut vers l’ACC l’année prochaine.
3. Kentucky : rêve ou cauchemar ?
Cette année encore, John Calipari a frappé fort en recrutant une armada de freshmen à faire pâlir la concurrence. Les Wildcats disposeront de pas moins de huit joueurs estampillés « McDonald’s All-American » et leur deuxième cinq serait, sur le papier, capable de viser le Top 10 de la NCAA. Mais reste à savoir si la mayonnaise va prendre. Tout laisse à penser que oui. La première raison tient dans le retour de joueurs comme Willie Cauley- Stein ou Alex Poythress pour leur année de sophomore. Ils pourront apporter leur expérience et jouer le rôle de leader au sein de l’équipe. Ensuite, le niveau de jeu des recrues semble réellement exceptionnel, notamment avec l’intérieur Julius Randle et les frères Andrew et Aaron Harrison à l’arrière. Les Wildcats auront quoi qu’il arrive à cœur de faire oublier le couac de l’an dernier, achevé par une élimination du premier tour du NIT à Robert Morris.
4. Doug McDermott peut-il devenir une légende ?
Il aurait pu tenter sa chance à la Draft en juin dernier, mais Doug McDermott a préféré revenir à Creighton pour la dernière année de son cursus. Avec déjà 2 216 points marqués en trois saisons, il devrait sauf accident devenir le huitième joueur de l’histoire à franchir la barre mythique des 3 000 points en carrière universitaire. McDermott est également un candidat sérieux à une troisième place dans le cinq « All-American », ce qui n’a plus été fait depuis le légendaire Ralph Sampson au début des années 1980. Mais son plus grand défi est de guider les Blue Jays au sommet de la Big East, la nouvelle conférence de l’équipe. Fini la Missouri Valley et ses matchs faciles, place désormais à Georgetown, Marquette, Villanova et consorts. McDermott aura l’occasion de montrer qu’il est capable du meilleur face à des équipes de très haut niveau, avant de partir vers la NBA.
5. La domination de Duke et North Carolina dans l’ACC est-elle révolue ?
L’ACC a changé de braquet. Après deux décennies dominées par la rivalité entre Duke et North Carolina, l’ACC voit débarquer trois programmes de gros calibre cette saison, Notre Dame, Pittsburgh, et Syracuse (en attendant Louisville l’an prochain). De quoi changer l’épicentre de la conférence puisque ces trois équipes sont attendues dans le haut de tableau dès cette saison, et Syracuse semble notamment en mesure de viser la première marche du podium en mars prochain. Avec cette expansion, l’ACC devrait pouvoir envoyer un minimum de sept à huit équipes à la March Madness année après année.
6. Quelle conférence sera la plus forte : la nouvelle Big East ou l’American ?
Ces deux conférences, nées de la dissolution de l’ancienne Big East, ont dû repartir de zéro. Cette saison, la Big East pourra compter sur Creighton, Marquette et Georgetown comme locomotives, mais des équipes comme St John’s, Xavier, Providence ou Villanova semble également en mesure de viser une place au tournoi NCAA, faisant de cette ligue l’une des plus profondes de tout le championnat. A l’inverse, l’American ne possède que deux ou trois équipes de qualité, mais elles devraient pouvoir viser le Final Four. Il s’agit de Louisville (qui ne restera qu’un an dans l’American), Memphis, et UConn. La Big East devrait donc avoir plus de qualifiés à la March Madness, mais l’American est plus à-même de viser le titre de champion.
7. Qui réussira le mieux ses débuts à Los Angeles : Steve Alford (UCLA) ou Andy Enfield (USC) ?
Les deux programmes historiques de la métropole californienne sont en reconstruction. Cependant, UCLA devrait pouvoir se maintenir sur le podium de la Pac-12 cette année avec la présence de joueurs comme Jordan Adams, Travis Wear ou Tony Parker. En revanche, il semble qu’USC et son coach Andy Enfield semblent le mieux préparés pour le futur avec une campagne de recrutement réussie et une remise à question totale de l’organisation de l’université. Il faudrait un miracle pour que les Trojans puissent se qualifier pour la March Madness alors qu’UCLA devrait pouvoir viser le Sweet 16. Mais revenons voir ce qui se passe en Californie dans quelques années pour
décider du vrai vainqueur…
8. Marcus Smart a-t-il commis une erreur en ne se présentant pas à la Draft en juin dernier ?
Il aurait été assuré d’une place sur le podium de la dernière Draft. Voire mieux. Pourtant, Marcus Smart a fait le choix de revenir à Oklahoma State pour son année de sophomore et sera à la tête d’une armada capable de faire chuter Kansas au sein de la Big 12. Smart, considéré comme le meilleur joueur du championnat avant le début de la saison, sera jugé aussi bien pour ses performances individuelles que pour le bilan des Cowboys. Excellent défenseur, solide passeur et bon scoreur, Smart aura pour lieutenants Le’Bryan Nash et Markel Brown et sera armé pour aller jusqu’au Final Four. Il aura du mal à devancer Wiggins ou Randle à la Draft mais s’il parvient à mener Oklahoma State au Final Four, il aura réussi son pari.
9. La Big Ten toujours au sommet ?
L’an passé, la Big Ten a dominé la saison régulière de la tête et des épaules sous la houlette de joueurs comme Victor Oladipo, Trey Burke, Cody Zeller, Deshaun Thomas ou encore Tim Hardaway Jr. Tous ces joueurs sont aujourd’hui partis mais la Big Ten devrait rester l’une des toutes meilleures conférences du pays. Michigan, Michigan State et Ohio State sont attendus dans le Top Ten et des équipes comme Wisconsin, Iowa ou Indiana pourraient également faire du bruit. Il sera intéressant de voir qui sortira vainqueur du challenge annuel entre la Big Ten et l’ACC…
10. Harvard : « elle a tout d’une grande ? »
Qui pour succéder à Florida Gulf Coast dans le rôle du petit poucet lors de la March Madness ? Il pourrait bien s’agir de Harvard, triple champion en titre de l’Ivy League, et qui possède cette saison le meilleur effectif de son histoire. Les Crimson devraient se balader au sein de leur conférence et pourrait bien couper quelques têtes (UConn, Boston College) lors du début de saison. Tommy Amaker a une machine à gagner fait du programme de basket de la meilleure université du monde, et après l’exploit réalisé en mars dernier face à New Mexico, tous les espoirs semblent permis !