Coaching : la match-up zone des Hawks qui a beaucoup gêné Miami

L’an dernier, Miami avait beaucoup de mal à attaquer les défenses de zone. C’est une faiblesse que Dallas a énormément utilisée lors des dernières Finales et que les adversaires du Heat continuent d’exploiter. Boston était ainsi revenu dans le match grâce à cette défense qui permet de bloquer la raquette.

Cette nuit, les Hawks se sont servis d’une match-up zone pour mettre à mal l’attaque floridienne. Et ça a plutôt bien fonctionné.

Décryptage.

Qu’est-ce qu’une match-up zone ?

Une match-up zone, c’est quoi ? En fait, un type de défense qui mélange défense individuelle et défense de zone. Les joueurs qui se trouvent côté fort, c’est-à-dire du côté où il y a le ballon, défendent chacun sur un joueur tandis que ceux qui sont côté faible contrôlent une zone du terrain, comme sur une zone.

Se faisant, l’équipe qui défend associe les qualités des deux défenses en gardant un contrôle de l’accès au cercle tout en maintenant la pression sur les joueurs extérieurs. Mais pourquoi la zone fonctionne contre le Heat ?

Des réflexes et des habitudes à développer

Après un début de match en fanfare, Miami comptait 10 points d’avance face à Atlanta qui s’est vite mis en zone. Le Heat reconnait alors la situation et tente de mettre en place ses systèmes. LeBron James se place ainsi poste haut, un point faible de la match-up zone, mais Mario Chalmers ne lui passe pas le ballon.

L’ailier du Heat doit alors récupérer le cuir loin du cercle et faire la différence tout seul. Comme l’accès au cercle est bloqué, il prend un shoot lointain.

Encore une fois, Miami tente de mettre en place un système pour prendre la défense à revers. Mais les défenseurs des Hawks, très mobiles, ne sont pas distancés et LeBron James doit prendre un nouveau tir compliqué alors que la possession se termine.

Miami tente de répondre avec Norris Cole

Erik Spoelstra fait alors rentrer James Jones qui, par ses courses et son adresse de loin, est souvent utilisé par le Heat pour dynamiter les zones adverses. LeBron James, vient ici poser un écran pour Norris Cole qui coupe derrière son défenseur.

Les écrans et les passes lobées sont deux armes à utiliser contre une zone. Cette fois, Miami s’en est bien servi. Mais ce fut rarement le cas cette nuit.

Même si Norris Cole est à nouveau bien servi par Dwyane Wade.

Dwyane Wade et LeBron James obligés à rester loin du cercle

Evidemment, si la défense de zone marche face au Heat, c’est parce qu’elle oblige Dwyane Wade et LeBron James, deux experts dans l’art de la pénétration, à rester éloignés du cercle.

Admirez d’ailleurs le travail d’Al Horford qui vient remarquablement bien aider Joe Johnson à contrôler l’arrière du Heat qui tente de se créer un shoot.

Surtout que Dwyane Wade n’était pas dans un grand soir.

Avec ses défenseurs mobiles et puissants (Joe Johnson, Marvin Williams, Josh Smith et Al Horford peuvent tous défendre sur deux ou trois postes), Atlanta a tous les atouts pour gêner le Heat en zone. Car un des problèmes de la zone est qu’elle offre parfois des oppositions avantageuses pour l’attaque. Avec des défenseurs polyvalents, on évite une partie de ce problème.

Surtout que Josh Smith est très dissuasif pour ceux qui attaquent le cercle.

Un meilleur contrôle des zones décisives de l’attaque

La match-up zone offre également de l’aide défensive sur certaines zones clefs, comme au poste bas. Dwyane Wade et LeBron James limités dans leurs pénétrations, le Heat aurait pu s’appuyer sur Chris Bosh pour déstabiliser la défense adverse.

Mais l’intérieur a lui aussi souffert face aux prises à deux et a, en plus, eu toutes les peines du monde à ressortir la balle proprement.

Des prises à deux qui ont aussi gêné LeBron James, et qui montrent le peu de mouvements qui se créent autour du porteur du ballon.

Des difficultés passagères ou qui peuvent être plus profondes ?

Nous ne sommes qu’en début de saison et le Heat a eu peu de temps pour travailler l’attaque de la zone. Le problème, c’est que Miami avait déjà des difficultés l’an passé, et qu’elles semblent toujours aussi présentes.

Pourquoi ? Parce que sans les pénétrations de Wade et James, l’équipe est privée de son atout principal, surtout face à une équipe qui fait tout pour ne pas perdre le ballon et éviter les contre-attaques, comme ce fut le cas pour Atlanta. Ensuite, parce que l’attaque de la zone demande des changements de rythme, l’utilisation d’écrans ou du poste haut. Et que ça mobilise tout le monde.

A Miami, on a un peu l’impression que les coéquipiers de Dwyane Wade et LeBron James sont parfois spectateurs. Ça peut passer sur une défense individuelle où ils arriveront très souvent à faire la différence. Mais l’attaque d’une zone est un effort collectif et si l’on voit bien que les deux stars tentent d’impliquer leurs partenaires, ceux-ci ont encore du mal à se faire acteurs.

Quant à Chris Bosh, on aimerait bien le voir plus souvent au poste haut, où il pourrait apporter une vraie solution. Ce ne fut quasiment jamais le cas cette nuit. Alors que les chiffres du Heat face à la zone parlent d’ailleurs d’eux-mêmes.