Alors que la majorité des ligues sportives sont à l’arrêt, les doutes quant à la tenue des Jeux olympiques de Tokyo, à partir du 24 juillet, se font de plus en plus forts. Pour l’instant, le CIO refuse toutefois de parler d’annulation, le président de l’organisation, Thomas Bach, assurant qu’il est encore tôt.
« L’annulation n’est pas à l’ordre du jour. Nous sommes déterminés à assurer le succès de ces Jeux », assure-t-il ainsi. « Bien sûr, nous envisageons différents scénarios, mais nous ne sommes pas dans le cas de beaucoup d’autres organisations sportives ou de ligues professionnelles, car nous sommes à quatre mois et demi des Jeux. »
Le CIO envisage-t-il plutôt un report ? Difficile à dire, mais même sur l’archipel, qui a investi plus de 12 milliards de dollars en préparatifs, de plus en plus de voix s’élèvent contre la tenue d’un tel évènement, alors que l’épidémie du COVID-19 sera dans le meilleur des cas en phase de récession.
Plutôt épargné, le Japon peut-il accepter d’accueillir 600 000 spectateurs et athlètes étrangers sur son sol ?
« Ce qui rend cette crise si unique et si difficile à surmonter, c’est l’incertitude. Personne aujourd’hui ne peut vous dire quels seront les développements de demain, ce qu’ils seront dans un mois, sans parler de ce qu’ils seront dans plus de quatre mois », assure pourtant Thomas Bach, qui joue donc la montre.
« Le monde, dans cette situation extrêmement difficile et préoccupante, a besoin d’un symbole d’espoir. Tout en ne sachant pas combien de temps cela durera, nous voudrions que la flamme olympique soit une lumière au bout du tunnel… »
Du côté des athlètes, ça commence également à grogner, la championne olympique en titre du saut à la perche Katerina Stefanidi et d’autres accusant le CIO de jouer avec leur santé en les poussant à continuer leur préparation.
« Pour un athlète, la pire chose pour la préparation est l’incertitude qui détourne de l’entraînement et des préparatifs », compatit Thomas Bach. « J’ai dit aux 220 athlètes lors de la conférence téléphonique de mercredi que nous ne pouvons pas prétendre avoir des réponses à toutes leurs questions. Nous sommes dans la même situation qu’eux et que le reste du monde. C’est une situation exceptionnelle, unique, qui nécessite des solutions exceptionnelles. »
Annuler les JO aurait un impact très lourd pour le CIO, mais son président assure que c’est la santé publique qui déterminera la décision finale, et pas les motifs financiers en jeu.
« Grâce à nos politiques de gestion des risques en place depuis quatre ans et à nos assurances, le CIO pourra poursuivre ses activités et continuer à accomplir sa mission », conclut Thomas Bach. « Les 206 comités olympiques nationaux et les fédérations sportives internationales ont exprimé que le monde, dans cette situation extrêmement difficile et préoccupante, a besoin d’un symbole d’espoir. Donc, pour nous, tout en ne sachant pas combien de temps cela durera, nous voudrions que la flamme olympique soit une lumière au bout du tunnel… »