Son éviction date d’il y a presque un an maintenant. Le 6 janvier 2019, son aventure à Minnesota a brusquement pris fin suite à l’échec du projet « TimberBulls » au cours duquel il avait ramené beaucoup d’anciens joueurs de Chicago comme Derrick Rose, Aaron Brooks, Taj Gibson, Luol Deng mais aussi Jimmy Butler, dont l’embrouille avec Karl-Anthony Towns et Andrew Wiggins a fini par précipiter sa chute.
Recharger les batteries
Véritable boulimique du basket, Tom Thibodeau a rarement eu l’occasion de se poser ces trente dernières années, comme il a été contraint de le faire depuis la fin de sa mission à Minneapolis.
Du coup, le technicien, élu coach de l’année en 2011, s’occupe autrement. Il a retapé une maison dans le Connecticut, il participe à des shows TV avec ESPN et NBA TV pour garder le contact et profite un peu de la vie.
« J’ai l’occasion de faire des choses que je ne peux pas faire normalement quand je travaille, comme passer du temps avec mes amis, ma famille, voyager et simplement recharger mes batteries », glisse-t-il à The Athletic.
Le bon temps qu’il passe depuis onze mois ne l’empêche pas de garder la même certitude quant à son avenir qu’il voit clairement encore en NBA. « Je veux encore coacher. Je l’ai toujours su », annonce-t-il, ajoutant que l’esprit de camaraderie et de compétition qui ont fait son quotidien dans la grande ligue lui manquaient.
Il défend son bilan
Tom Thibodeau en a également profité pour défendre son bilan à la tête des Wolves, avec pour principal fait d’arme d’avoir permis à la franchise de goûter à nouveau aux playoffs en 2018, après 14 ans de disette.
« J’ai été très fier de ce que nous avons accompli là-bas : retrouver les playoffs en remportant 47 matchs, en ayant le deuxième meilleure bilan (34v-18d) contre les équipes de la Conférence Ouest. Nous avons accompli ça avec Jimmy (Butler) qui s’est blessé après le All-Star Game. Ça a été un grand accomplissement pour la franchise. Lorsque nos titulaires étaient en bonne santé, nous avons remporté 37 matchs pour 22 défaites et nous étions troisièmes à l’efficacité offensive et septièmes à l’efficacité défensive. Nous avons aussi enregistré une série de 66 matchs consécutifs sans perdre plus de deux matchs de suite. Au cours de la saison 2017-18, l’équipe a établi quelque chose comme 15 nouveaux records de franchise. Au cours de mes deux dernières saisons, nous avons également remporté près de 70% de nos matchs à domicile et nous avons eu le plus grand nombre de matchs à guichets fermés depuis de nombreuses années. »
Réputé pour être un stratège de la défense et un coach un peu à l’ancienne, strict et directif, Tom Thibodeau est également reconnu pour avoir lancé la carrière de Jimmy Butler. Si leur expérience commune aux Bulls avait globalement été un succès, leur deuxième collaboration à Minnesota n’a pas eu le même effet.
Même si tout ne s’est pas passé comme prévu aux Wolves, « Thibs » ne regrette pas de l’avoir fait venir au soir de la Draft 2017 contre Zach LaVine, Kris Dunn et Lauri Markkanen.
« Non je ne regrette pas d’avoir fait ce trade« , a-t-il confirmé. « Quand tu veux gagner, il faut savoir faire ce genre de mouvement. Avec Jimmy, Taj (Gibson), Derrick (Rose) et Jeff (Teague), on a changé le roster. Ce qu’on oublie aussi, c’est qu’en transférant Ricky Rubio, on a libéré 14 millions dans la masse salariale et on a gagné un premier tour de Draft en 2018. Pour aller en playoffs, il fallait qu’il y ait du changement. C’est très difficile de recruter un joueur du Top 10 en NBA. Donc quand tu en as l’opportunité, il faut la prendre. Ces mouvements nous ont donné l’opportunité de devenir candidats aux playoffs. »
Heureux pour Jimmy Butler
Aujourd’hui, Jimmy Butler s’éclate à Miami où Tom Thibodeau a récemment pris ses quartiers.
« J’étais là-bas pour me reposer, profiter du beau temps et jeter un œil à l’immobilier. J’ai dîné avec Jimmy et j’ai pu aller voir quelques matchs. Je suis très content pour lui. C’est une super opportunité. La franchise lui correspond bien », a-t-il expliqué.
Enfin, lorsqu’on lui demande ce qu’il a prévu pour les prochains mois, Tom Thibodeau veut avant tout rester au soleil, en Floride, avant de retourner à Los Angeles, où brille toujours Doc Rivers aux Clippers, son coach principal lorsqu’il était assistant en 2008 à Boston, l’année du titre. « Peut-être même que je paierai l’addition quand j’irai dîner avec Doc. Peut-être… » Avant peut-être de retrouver une place, au soleil donc.