Chaque mardi, Basket USA vous propose son Top 5 des candidats au titre de Most Valuable Player et cette semaine, gros plan sur le tenant du titre, Giannis Antetokounmpo. On parle davantage de LeBron James, Luka Doncic ou même James Harden, et pourtant, le Grec réalise un exceptionnel début de saison. Il est même en progression par rapport à la saison passée.
Ils le répètent tous : atteindre les sommets n’est finalement pas le plus difficile. Le plus dur, c’est d’y rester. On serait même tenté d’ajouter que le plus dur, c’est encore de progresser. C’est valable pour les champions en titre qui doivent composer avec une concurrence de mieux en mieux armée, ou des blessures, mais aussi pour les joueurs. MVP en titre, Giannis Antetokounmpo peut déjà constater, après un mois, qu’il lui faudra être très fort pour réaliser le doublé. Un exploit que seuls LeBron James, par deux fois, et Stephen Curry ont réalisé ces dix dernières années.
Pour le Grec, la concurrence est solide. Comme l’an passé, il y aura James Harden et ses exploits offensifs. Mais tant que Houston ne décollera pas, il a l’avantage du bilan et de la dynamique collective. En revanche, la star des Bucks devra se méfier de LeBron James revenu à son meilleur niveau chez des Lakers qui réalisent un excellent début de saison, mais aussi de Luka Doncic qui redonne tout son sens au terme « valuable » en menant ses Mavericks dans le Top 5 de la conférence Ouest.
Le bilan de l’équipe est essentiel
Ancien « Most Improved Player », le Grec progresse d’année en année, et ce n’est finalement pas si courant chez un MVP. Dans les chiffres aussi, il progresse : en 32 minutes, contre 33 l’an passé, il inscrit trois points de plus par match, et prend davantage de rebonds. Son nombre de passes, son adresse aux tirs ou encore ses interceptions et ses contres restent stables. Globalement, le MVP 2019 fait donc encore mieux que l’an passé, et ce n’est pas forcément l’assurance de réussir le doublé.
Si on remonte 30 ans en arrière, Michael Jordan, tout juste élu en 1988, réalise une superbe saison 1988/89, marquée par une belle série de triple double lorsqu’il avait dépanné au poste de meneur. Il marque un peu moins de points, mais termine avec 32.5 pts, 8 rbds, 8 pds et 2.9 ints de moyenne, mais la presse va lui préférer Magic Johnson, essentiellement parce que Chicago terminera 6e de la conférence Est. En 1993, Michael Jordan vise le triplé, mais Charles Barkley lui pique sa couronne. Arrivé de Philly, « Sir Charles » amène Phoenix au sommet de la conférence Ouest, et même si Michael Jordan progresse et que Chicago est à son niveau habituel, les votants lui préfèrent le Sun.
Plus récemment, LeBron James, sacré en 2009 pour la première fois, avait progressé la saison suivante aux points et aux passes, et il avait laissé des miettes à Kevin Durant et Dwight Howard avec 116 1ère place sur 123 ! Son départ à Miami, où il avait dû partager la lumière avec Dwyane Wade et Chris Bosh, lui coûtera le triplé. En 2014, après avoir récupéré sa couronne, il a encore la possibilité de réussir le triplé mais le Heat est à bout de souffle et les votants lui préfèrent Kevin Durant.
Progresser dans le jeu et corriger ses petits défauts
On le voit, un MVP en titre peut encore faire mieux la saison suivante, et ça peut se traduire par un sacre. Ou pas. Beaucoup de facteurs entrent en compte. Il y a bien sûr le niveau de la concurrence, et Giannis Antetokounmpo a cette fois deux ou trois adversaires à sa taille, contre un seul la saison passée. Il y a aussi bien évidemment le bilan collectif, et tant que les Bucks domineront la conférence Est, voire la NBA, il sera le favori à sa propre succession. Enfin, il y a la progression au-delà des chiffres.
Dans le leadership bien sûr, mais aussi techniquement et dans le volume de jeu. C’est là que Giannis Antetokounmpo a toute ses chances alors que récemment Russell Westbrook ou James Harden, aussi forts soient-ils, n’avaient pas ajouté de nouvelles cordes à leurs arcs. Cette saison, le Grec a ajouté un tir à 3-points un peu plus fiable, et il commence à montrer des moves sur jeu placé comme ce fadeaway aperçu deux fois face aux Knicks.
On note aussi qu’il fonce moins dans le tas, et que la leçon infligée par les Raptors a laissé des traces. Bien sûr, sa maladresse aux lancers-francs reste problématique, mais de très, très grands joueurs ont prouvé dans le passé qu’on pouvait dominer la NBA en étant maladroit aux lancers-francs. Et puis, n’oublions pas que Milwaukee est bien parti pour faire mieux que l’an passé. Autant dire que ce sera finalement très compliqué de le détrôner.
1 – Giannis Antetokounmpo
Bilan : Bucks – 18v-3d – 1er à l’Est
Stats : 32 min, 30.8 pts, 13.4 rbds, 5.8 pds, 1.4 int, 1.3 ct, 4 bps, 57% tirs, 30% 3-pts, 58% LF
2 – Luka Doncic
Bilan : Mavericks – 13v-6d – 4e à l’Ouest
Stats : 34 min, 30.6 pts, 9.9 rbds, 9.6 pds, 1.5 int, 0.2 ct, 4.6 bps, 48% tirs, 33% 3-pts, 83% LF
3 – LeBron James
Bilan : Lakers – 17v-3d – 1er à l’Ouest
Stats : 35 min, 25.7 pts, 7.2 rbds, 10.9 pds, 1.2 int, 0.6 ct, 3 bps, 50% tirs, 35% 3-pts, 68% LF
4– James Harden
Bilan : Rockets – 13v-6d – 5e à l’Ouest
Stats : 37 min, 38.9 pts, 5.9 rbds, 7.8 pds, 1.7 int, 0.5 ct, 5.3 bps, 45% tirs, 36% 3-pts, 87% LF
5 – Pascal Siakam
Bilan : Raptors – 15v-4d – 2e à l’Est
Stats : 37 min, 25.6 pts, 8.4 rbds, 4.0 pds, 0.9 int, 0.7 ct, 2.9 bps, 49% tirs, 39% 3-pts, 81% LF
Mentions : Kemba Walker, Kawhi Leonard, Anthony Davis, Nikola Jokic, Joel Embiid, Bam Adebayo…