La course au MVP : le carré d’as

Tous les mardis, la « Course au MVP » vous propose un classement des 5 candidats potentiels au titre de Most Valuable Player 2011.

A l’inverse de la saison passée, il est quasiment impossible de prédire quel sera le nom du futur lauréat mais quatre candidats en particulier semblent avoir creusé l’écart avec leurs poursuivants.

Quels sont leurs points forts et leurs points faibles ? Qui a le calendrier le plus clément ? C’est notre analyse de la semaine.

Commençons par le commencement, les quatre joueurs dont nous allons parler ici sont : Kevin Durant, LeBron James, Dirk Nowitzki et Derrick Rose.

Quatre excellents joueurs pour un seul trophée. Le calcul est vite fait, trois d’entre eux sont de trop.

Pourtant, à ce jour, de nombreux spécialistes se trouvent bien embêtés à l’idée de les départager, comme le prouvent les différents titres de la presse américaine cette semaine.

En effet, depuis notre dernière édition de la course au MVP, chacun d’entre eux a vu son nom associé au moins deux ou trois fois, si ce n’est plus, à l’acronyme « MVP » dans les divers titres de presse US.

Toutefois, la situation pourrait évoluer de manière très significative dans les semaines à venir et c’est pourquoi nous avons décidé de dresser le portrait, un à un, de ces quatre candidats au titre de Most Valuable Player.

Un « Final Four » des MVP en quelques sortes.

Kevin Durant (33v-17d – 4ème à l’Ouest)

Points forts :

Deuxième au nombre de shoots (derrière Monta Ellis) et au nombre de lancers (derrière Dwight Howard) tentés par match, Kevin Durant est aussi bien parti pour rafler un second titre de meilleur marqueur de la ligue à seulement 22 ans. Sa moyenne de points augmente chaque mois à tel point qu’on se demande jusqu’où cet ailier longiligne peut aller.

Après un début de saison difficile,  Durant a également réalisé quelques « clutch » performances ces derniers temps ce qui est toujours essentiel pour marquer les esprits dans la course au MVP.

Points faibles :

Durant a vécu un début de saison délicat et bien qu’il ait été exceptionnel ces derniers temps, ce petit coup de mou au démarrage pourrait lui coûter cher en fin de saison. De plus, Durant évolue aux côtés d’un meneur multifonctions capable de performances incroyables, Russell Westbrook. Pour réellement s’installer comme un MVP indiscutable, Durant devra peut-être faire un peu plus que du scoring même s’il faut reconnaître qu’il le fait particulièrement bien.

Calendrier : 32 matches restants (16 à domicile, 16 à l’extérieur)

Gros rendez-vous : Lakers (2 fois) Heat, Magic et Spurs (1 fois)

LeBron James (37v-14d – 2ème à l’Est)

Points forts :

Malgré la ferveur que « The Decision » a pu engendrer, LeBron James a réussi le pari incroyable de « presque » faire oublier cet épisode malheureux en quelques semaines seulement.

Plus incroyable encore, LeBron James est devenu le MVP du Heat pour 90% des fans de Miami alors qu’au début de la saison, ces mêmes 90% estimaient qu’il était quasiment impossible de départager le double MVP en titre et le MVP des finales 2006. Les réponses, LeBron a choisi de les donner sur le terrain et c’était la meilleure « décision » possible.

Points faibles :

LeBron James est le double MVP en titre et paradoxalement, cela ne joue pas en sa faveur. Certes, il est peut-être parvenu à faire oublier l’épisode médiatique de son départ mais, comme nous l’avons déjà dit ici, à moins que cela soit d’une évidence irréfutable, les votants pourraient se tourner vers un autre joueur afin de ne pas amoindrir l’intérêt que suscite ce trophée.

De plus, comme Durant, James évolue aux côtés d’un joueur lui aussi est présent dans notre top 10 et forcément, cela rend la situation un peu plus compliquée. LeBron James devra continuer d’être exceptionnel chaque soir afin d’éviter que la question du vrai MVP du Heat.

Calendrier : 31 matches restants (17 à domicile, 14 à l’extérieur)

Gros rendez-vous : Bulls, Celtics et Spurs (2 fois) Knicks, Lakers, Magic et Thunder (1 fois)

Dirk Nowitzki (36v-15d – 2ème à l’Ouest)

Points forts :

Parmi les 10 meilleurs marqueurs de la ligue, Nowitzki est le seul joueur qui prend moins de 17.4 shoots par match (en fait, il en prend 16). C’est dire à quel point l’intérieur Allemand est diablement efficace de ce côté du terrain. En réalité, il n’a jamais été aussi adroit de sa carrière (52.7%).

Sa blessure a prouvé à quel point les Mavs ne peuvent se passer de l’influence de leur leader. Sans Caron Butler et sans Nowitzki, Dallas a perdu 4 de ses 6 rencontres. Depuis son retour, les Mavs affichent un bilan bien plus réjouissant (9v-3d).

Points faibles :

Deux choses jouent en défaveur de Nowitzki. D’une part, ses neuf matches manqués pourraient lui coûter quelques voix. Neuf matches, cela ne vous paraît peut-être rien mais il ne faut pas oublier que, depuis 1967, les différents MVP ont joué en moyenne 78.7 matches par saison.

D’autre part, personne n’a oublié l’élimination des Mavs au premier tour des playoffs après le titre de MVP de Nowitzki en 2007. Certes, le MVP ne concerne que la saison régulière mais avouez qu’un MVP qui sort dès le premier tour contre le huitième, ça fait mauvais genre. En début de saison, les Mavs faisaient réellement figure de prétendants sérieux au titre mais depuis quelques temps, même si leur bilan est encore très bon, Dallas survole moins les débats et le souvenir de 2007 pourrait venir à nouveau hanter les mémoires.

Calendrier : 31 matchs restants (13 à domicile, 18 à l’extérieur)

Gros rendez-vous : Hornets et Lakers (2 fois) Knicks et Spurs (1 fois)

Derrick Rose (34v-16d – 3ème de la conférence Est)

Points forts :

Nous avons déjà longuement évoqué le cas Derrick Rose la semaine dernière. Inutile donc de la jouer redondant sur les qualités du joueur. En revanche, il faut bien comprendre que le MVP de la saison ne récompense nécessairement le meilleur joueur de la saison au sens strict du terme mais bien le plus essentiel (« valuable ») à son équipe. Si cette notion est très difficile à quantifier, pas besoin de sortir de Saint-Cyr pour comprendre que les Bulls (déjà privés de Boozer et Noah à plusieurs reprises) n’auraient jamais pu être installés dans le top 3 de la conférence Est sans Derrick Rose.

Points faibles :

Rose réalise une saison quasi-irréprochable mais ce qu’il lui manque, ce sont des performances de référence. Celles qui restent en tête comme les 51 points de LeBron ou les 47 de Durant par exemple. Bien sûr, nous n’oublions pas que Rose est un meneur mais les grosses performances ne se font pas simplement au scoring même si c’est ce qui se remarque le plus. Une ou deux « grosses perf’ » d’ici la fin de la saison pourraient lui faire gagner des points précieux.

Enfin, n’oublions pas que le calendrier des Bulls est loin d’être évident et Derrick Rose va devoir prouver qu’il est capable de maintenir le même niveau malgré la pression des playoffs qui approchent et surtout, qu’il peut faire gagner tout au long d’une saison.

A noter, les deux très beaux duels en perspective face à Deron Williams et Chris Paul cette semaine.

Calendrier : 32 matchs restants (14 à domicile, 18 à l’extérieur)

Gros rendez-vous : Heat, Hornets et Magic (2 fois) Celtics, Knicks et Spurs (1 fois)

Mentions spéciales : Kobe Bryant, Chris Paul, Amar’e Stoudemire, Dwyane Wade et Russell Westbrook.