Le MVP de la nuit : Donovan Mitchell, le tueur à la gueule d’ange

À la manière de LeBron James et ses performances toutes plus dingues les unes que les autres, les mots vont finir par manquer pour décrire ce que réalise le « rookie » Donovan Mitchell. Leader offensif du Jazz, joueur de première année et déjà « go-to-guy », en pleine progression match après match, l’arrière a encore été éblouissant vendredi soir pour offrir la qualification à Utah contre Oklahoma City et Russell Westbrook. Le genre de match qui reste dans une carrière, que l’on soit débutant ou multiple All-Star.

Il en fallait du talent et du courage pour sortir le Thunder d’un Russell Westbrook possédé autant par les Dieux du basket que par ses propres démons. Certes, le Jazz s’en était pas mal sorti en première période, à 41 partout alors que Donovan Mitchell signait jusque-là une prestation correcte, sans plus (10 points à 4/8, 3 balles perdues). Il restait alors à faire la différence pour pouvoir résister à la furia garantie d’OKC en fin de match. Pour cela, Salt Lake City n’avait pas besoin d’un grand, mais d’un immense Donovan Mitchell. Il fût encore plus que ça.

Un troisième quart-temps de rêve

Tout commence à la mi-temps. Utah doit faire sans Ricky Rubio, blessé dès le premier quart-temps. Comme l’a expliqué l’entraîneur Quin Snyder après la rencontre, Donovan Mitchell (ainsi que Joe Ingles) se propose spontanément pour jouer la deuxième période toute entière s’il le faut, afin de compenser l’absence du meneur espagnol. De retour sur le parquet, le numéro 45 est déjà lancé. De son lay-up signature en toute fin de deuxième quart-temps, l’ancien de Louisville a repris confiance en son jeu. Dans sa tête, Donovan Mitchell est là pour tuer les espoirs du Thunder.

Il débute son show par un panier dans le trafic, sa spécialité. Puis il passe la deuxième vitesse d’un tir primé. Il devient alors incontrôlable. Spin move, lay-ups acrobatiques et feintes à gogo, tout son registre y passe. Bousculé, il s’arrache pour récupérer le ballon dans la foulée et scorer.

Contesté, il trouve l’espace pour un step-back plein de réussite. Donovan Mitchell est en totale réussite et tous les ballons passent par lui. Il termine le troisième quart-temps avec 22 points, à 8/9 au tir. La performance est folle, et elle permet au Jazz de prendre ses distances, le run décisif pour la victoire et la qualification.

« J’ai simplement compris que nous avions Ricky absent, mais comme toute la saison, c’est au joueur suivant d’élever son niveau et de continuer à avancer », expliquait-il au micro d’ESPN. « Nous l’avons tous fait ce soir et je suis fier de la manière avec laquelle nous avons joué ce soir. Je me suis surpris avec mon troisième quart-temps. Si je vous disais que je m’attendais à ça, ce serait vous mentir. »

Dans l’histoire avec Kareem Abdul-Jabbar

Brillant depuis le début de la série, Donovan Mitchell la conclut avec 38 points à 14/26 au tir et les lancers-francs qui scellent le triomphe des siens. La performance est fantastique et historique. Il devient ainsi seulement le deuxième rookie de l’histoire de la NBA après celui que l’on appelait encore Lew Alcindor, futur Kareem Abdul-Jabbar, à inscrire au moins 20 points lors des six premiers matches de playoffs de sa carrière.

Après avoir sorti le Thunder du MVP sortant Russell Westbrook, Utah et Donovan Mitchell vont devoir faire face au probable futur meilleur joueur de la saison, James Harden. Dans cette confrontation, le rookie devra alors éviter les quatrièmes quart-temps comme ceux du soir, avec une cinquième faute rapide et des difficultés à trouver le cercle.

🎥| @spidadmitchell with a historic performance, scoring the most points by a rookie in a playoff game in 31 years, notching 22 in the third quarter.

38p | 4r | 2a | 1s | 5 3PM#TakeNote pic.twitter.com/6fGBn4PkZX

— Utah Jazz (@utahjazz) 28 avril 2018