Nicolas Batum et le temps qui passe vite…

Dans sa neuvième saison en NBA, Nicolas Batum (28 ans) a définitivement changé de statut. Bien installé au sommet de la pyramide des athlètes français avec un contrat record chez les Hornets signé cet été, il est un vétéran aguerri. Pour atteindre « une certaine maturité dans son jeu« .

De jeune talent à modèle pour les jeunes

Mieux, c’est un modèle pour les jeunes Français.

« Nic, Tony et Boris sont vraiment les premiers joueurs français à avoir laissé leur empreinte en NBA », explique Rudy Gobert. « Nic est devenu un joueur très important pour la sélection. Les joueurs français prennent des joueurs comme lui comme modèles. »

Drafté en 2008, et fort d’une belle carrière à Portland, à hauteur de 11 points, 5 rebonds et 3 passes sur sept saisons, Nicolas Batum a bien grandi depuis ses débuts professionnels sous la tunique du Mans. Son coéquipier italien, Marco Belinelli, connait le lascar depuis un moment.

« Il était vraiment talentueux. Il était déjà très grand mais aussi maigrelet. Il était pour sûr un des meilleurs joueurs de France », se souvient Belinelli sur le site des Hornets. « La première fois que j’ai rencontré Nic, je devais avoir 15 ou 16 ans [et ensuite, deux ans] plus tard, il était bien meilleur. Son corps avait déjà changé, il était plus grand avec de longs bras. Je me suis immédiatement dit qu’il était un grand talent. »

Actuellement à Philadelphie, après un hiatus en Europe et des années dorées au Real Madrid, Sergio Rodriguez a également croisé Batum à de nombreuses reprises. Les deux joueurs ont même été coéquipiers chez les Blazers.

« Je ne connaissais pas Nic avant d’arriver à Portland. Il était une des stars montantes en Europe », rappelle-t-il. « À la fin de la présaison, [Martell Webster] s’est blessé et ça a propulsé Nic dans le cinq et il a été excellent. Il est devenu notre meilleur défenseur. Il sait jouer et il est devenu une star depuis. Je suis content pour lui car il a travaillé dur pour y arriver. »

Pour sa deuxième saison à Charlotte, Batman tourne à 15 points, 7 rebonds et 6 passes de moyenne. Malheureusement, cette saison ne se passe pas comme prévu. Surtout depuis le début d’année 2017 : 5 victoires pour 17 défaites.

« Il a grandi et a gagné en confiance », analyse son ancien coach, Nate McMillan. « Il a toujours été solide, très bon défenseur et il pouvait mettre en place aussi. Il l’a fait un peu pour nous à Portland quand il jouait ailier fort. C’est un ailier costaud, avec les qualités techniques pour faire beaucoup de choses. Il est un des gars en qui Charlotte a confiance dans les moments cruciaux. Il a un jeu très polyvalent qui a grandi avec sa confiance. »

Une passation de pouvoir chez les Bleus

En ce moment, c’est précisément la crise de confiance ! Mais le All-Star Break aura certainement permis à chacun de recharger les batteries… ou de reprendre confiance à l’image de Frank Kaminsky qui a pris feu à trois points durant le Rising Star Challenge. Voire de Kemba Walker en finale du concours à trois points.

Les saisons à rallonge commencent aussi peut-être à se faire sentir pour Nicolas Batum. Marco Belinelli croit en tout cas que son compère des Hornets sera au prochain Eurobasket cet été.

« Bien sûr, je pense que Nic sera un des joueurs majeurs de l’Equipe de France l’été prochain aux championnats d’Europe. Ça va être important pour lui. »

Encore faudrait-il qu’il soit là… À l’heure actuelle, rien n’est sûr. C’est encore trop tôt, ainsi que le joueur le déclarait à notre micro.

« Non. Je dis ça pour l’instant mais je ne sais pas. Parce qu’on est en pleine saison NBA donc c’est vraiment compliqué de se projeter sur les étés. Moi, depuis que je suis en NBA, je n’ai pas loupé un seul été. Donc, qu’on ne commence pas à me dire que je suis un lâche ou un déserteur sachant que ça fait 9 ans et que j’ai fait 8 ans d’Equipe de France. J’ai quand même pas mal donné. Plus les équipes de jeunes… »

En tout cas, Rudy Gobert a lui déjà hâte d’y être.

« On est excité. Ça va être différent, c’est sûr. Tony ne sera plus là. Boris a encore quelques années. Je dirai que ça va être une équipe différente mais ça sera surtout un leadership différent. »

Cette passation de pouvoir en Equipe de France ne sera que la confirmation que Nicolas Batum est désormais un autre homme. Lui qui vient de devenir papa, et au sommet de sa carrière NBA, aura un choix très adulte à faire : mon corps peut-il supporter un nouvel été en Bleu(s) ?

Tout dépendra de la fin de saison des Hornets. Actuellement onzièmes, les Hornets ont du boulot pour retrouver les playoffs. Mais si Charlotte venait à rater le train de la postseason…