Les mêmes lacunes produisent les mêmes effets : une fois de plus les Clippers se sont écroulés dans les dernières minutes d’un match dominé pendant 46 minutes. La faute à un Stephen Curry de gala (40 pts, 12/12 aux lancers) et d’une puissance collective offensive incarnée par l’influence de Green, Barnes et Iguodala en seconde période, de Thompson avant la pause. Le duo Paul-Griffin (62 pts) n’aura pas suffi. Il s’est même troué sur la fin. Vainqueur 124-117, Golden State reste invaincu avec une 13e victoire d’affilée.
Cloué à l’infirmerie pendant que Stephen Curry sublimait la ligue, Chris Paul l’a tellement voulu, ce match. Le gagner ? Evidemment, mais déjà le jouer suffisait à son bonheur dès l’entre-deux. Sa rivalité avec le MVP nourrit déjà les livres d’histoire de la NBA. Revenu par surprise alors qu’il était annoncé absent, CP3 a envoyé un message au MVP : pour enfiler une deuxième bague, il faudra savoir défendre sur lui.
Jusqu’à 23 points de retard…
D’ordinaire discret en premier quart-temps, où il préfère faire jouer son équipe, le président du syndicat des joueurs a tout simplement réalisé une performance unique cette saison dans les 12 premières minutes : 18 pts et 4 passes. Le tout à 7/7 aux tirs. Quand CP3 marche sur l’eau et que Blake fait du Griffin, les Clippers sont injouables. Même avec un Klay Thompson à 15 pts, le champion est largué (41-25), incapable de perturber le collectif angeleno.
Et Stephen Curry là-dedans ? Rapatrié sur le banc après moins de 6 minutes, deux fautes oblige, le magicien de la Baie attend la seconde moitié du deuxième quart pour sortir sa baguette. Signe qu’il est devenu un immense joueur, alors que l’impression visuelle dégage comme un sentiment de mi-temps ratée, il rentre aux vestiaires avec 17 pts. Avec Harrison Barnes il compense la discrétion d’un Thompson éteint pour permettre aux Warriors de limiter la casse à la pause (68-54). Luke Walton peut alors pester après sa défense, L.A en est à 60%, a inscrit 16 pts sur 10 balles perdues et la paire Paul-Griffin s’amuse (41 pts).
Tenant du titre invaincu, Golden State ne panique pas et dégage une sérénité presque perturbante pour son adversaire. Après cinq minutes du chat et de la souris, un premier retour à -7 justifie cette confiance limite arrogante. Josh Smith et Griffin se chargent de remettre les Clippers au-dessus des 10 pts. Golden State court encore après son run, faute d’un bon passage défensif. Quand il intervient, Draymond Green (13 pts dans le 3e quart-temps) et Barnes installent le doute dans les têtes angelenos. Sur un tir primé au buzzer du Spartan sur un caviar du protégé de Jerry West, le champion revient à -6 (91-85). L’écart se réduit à -3 puis -1 en début de dernier quart-temps.
Stephen Curry s’offre les « MVP » du Staples
Ian Clark supplée alors Steph Curry, coupable d’avoir forcé en fin de 3e quart-temps, Luke Walton fait confiance à son deuxième cinq. L.A se met à rater des tirs qui rentraient depuis 33 minutes. DeAndre Jordan aux lancers (oui, oui aux lancers) puis sur un alley-oop enflamme le Staples. Josh Smith sur un dunk après interception remet immédiatement après les hôtes à +7. CP3 en remet une couche, tout est quasi à refaire pour Golden State (105-96) à 7 minutes du terme. Entre rebonds offensifs abandonnées et balles perdues, les Warriors organisent Noël avant l’heure. Les Clippers en profitent pour rester à +10 grâce à leur meneur All Star. Il reste 5 minutes et en moins de 120 secondes, les visiteurs reviennent à une possession grâce à un feu d’artifice à trois points, signé Curry et surtout Andre Iguodala qui en enfile deux de suite.
Pour la première fois depuis la première minute, Golden State retrouve la tête sur un nouveau tir primé, cette fois de Klay Thompson. Jamal Crawford réplique illico derrière l’arc. Devinez qui permet aux Warriors de se délester du spectre d’un premier revers ? Vous avez trouvé ? Un panier à 7m25 et deux lancers plus tard, après un drive casse gueule de CP3, Steph Curry fait descendre des « MVP, MVP » d’un Staples dont la moitié de l’assistance a choisi son camp. En sortie de temps mort du Doc, Paul Pierce s’empale dans la raquette, la messe est dite sur un 22-5 final signé des Warriors.
Une fois de plus, L.A perd un choc qu’il aura longtemps dominé après une mauvaise gestion dans le money-time. Les Warriors, auteurs d’un 8/9 à 3-points dans le money time, n’ont toujours pas perdu ! Ce soir, ils reçoivent les Bulls, dernière équipe à les avoir battus à l’Oracle Arena…
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