Puisque la saison régulière touche à sa fin, c’est l’heure de penser aux récompenses individuelles. Du côté des rookies, tout le monde avait prédit que Blake Griffin allait écraser la concurrence. Mais voilà, le sprint final se joue sans lui. Le pauvre n’a pas joué un seul match de la saison à cause d’une blessure au genou. Du même coup, le titre de ROY se jouera entre Tyreke Evans et Brandon Jennings.
Si beaucoup le donnent déjà à la nouvelle star des Kings, quelques voix s’élèvent pour rappeler que le bilan de Jennings mérite tout de même quelque chose…
Incontestablement, sur le plan des chiffres, Tyreke Evans mérite le trophée de Rookie Of the Year de 2010. En effet, comment pourrait-on argumenter avec un joueur qui est en passe de devenir le quatrième joueur de l’histoire à finir sa saison rookie avec au moins 20 points, 5 passes, et 5 rebonds de moyenne, aux côtés de légendes comme Oscar Robertson, Michael Jordan ou Lebron James. Sur le mois de mars, l’ancien joueur de Memphis, a tourné à 19 points, 7 rebonds, et 7.5 passes de moyenne. Seulement, sur le plan collectif, Evans et les Kings (24 victoires pour 53 défaites) regarderont encore une fois les playoffs à la télé.
Dans le même temps, Milwaukee (42v-34d), que tout les experts voyaient lutter pour le first pick de la draft avant le début de la saison, est en train de réaliser une saison au-delà de toute attente. Les voilà qualifiés pour les playoffs pour la première fois depuis 4 ans avec une incroyable série de 21 victoires pour seulement 8 défaites depuis le mois de février. Pas mal pour une équipe qui a tradé trois de ses meilleurs joueurs cet été, pour recevoir en échange des vétérans comme Kurt Thomas.
Alors qu’est ce qui a changé pour les Bucks ?
Tout simplement Scott Skiles est un expert pour tirer le meilleur d’un groupe, même moyen, et surtout, l’addition au roster de Brandon Jennings, un meneur bourré de talent.
Après un début de saison canon avec un pic à 55 points contre les Warriors, le rookie s’est un peu calmé, et tourne à 16 points, 6 passes et 4 rebonds de moyenne.
Jennings a surtout vu son rendement baisser en janvier avant de toucher le fond au mois de février avec 11 points, 5.5 passes et 3.6 rebonds de moyenne à seulement 30% aux shoots, sur cette période.
Un beau « Rookie wall » s’accorderont à dire tout les observateurs, d’autant plus que la comparaison avec Tyreke Evans fait mal, lui n’a connu aucune baisse de régime, au contraire.
Jennings doit partager la marque avec John Salmons
Cependant il faut regarder la situation du jeune Buck de plus près. La baisse de ses chiffres correspond à l’arrivée dans l’effectif de John Salmons, venu remplacer Michael Redd, et lui aussi un gros scoreur. Durant cette période, Jennings a pris 60 tirs de moins, une baisse brutale par rapport à sa moyenne saisonnière. Maintenant que l’addition de Salmons est digérée, Jennings commence à relever la tête avec des chiffres en hausse au mois de mars. La confrontation entre les deux rookie a clairement tourné à l’avantage de Jennings, qui a finit avec 35 points (dont 8 tirs à 3-pts, record rookie), 5 rebonds, et 6 assists lors de la victoire de Milwaukee, 114-108, alors que Evans a terminé avec 15 points, 4 rebonds, 4 assists, et 8 pertes de balles!
Lors de son dernier match contre Memphis, le meneur des Bucks a confirmé son retour en forme en finissant la rencontre avec 29 points, 7 rebonds, 8 assists et 4 interceptions.
Certes, Evans a été plus régulier, il marque plus, prend plus de rebonds, mais Milwaukee est une équipe qui joue très collectif. Jennings n’est pas la première option offensive (contrairement à Evans), et il n’a pas le même jeu, plus physique, que son rival.
Donner le trophée à Jennings ne dévaloriserait en rien la saison de Tyreke Evans, mais, une fois encore, ce dernier n’a pas été capable de mener son équipe en playoffs…
De plus, pourquoi tiendrait-on compte du classement par équipe pour élire le MVP, et non pour le Rookie Of The Year ?