Serge Ibaka et Luol Deng, les porte-paroles de la NBA en Afrique

 « C’était au Championnat d’Afrique des Nations [des moins de 18 ans en 2006]. C’est là où tout a commencé pour moi. C’est là que le monde a appris à savoir qui était Serge Ibaka. C’est une longue histoire. Si je devais tout vous raconter, on y serait pour la nuit… »

Après son premier match en carrière en Coupe du monde, face à l’Egypte, Serge Ibaka était d’humeur nostalgique. Le clin d’oeil du destin était effectivement sympa car l’Afrique que Serge a quittée après ce fameux été 2006 (pour venir d’abord en France) lui est encore proche du coeur. On se souvient ainsi de son entrée remarquée pour sa participation au concours de dunks 2011 avec des drapeaux de NBA Africa.

En tant que représentant de l’UNICEF, le joueur du Thunder a participé cet été à un chantier qui a permis de rénover deux orphelinats dans son Congo natif. Evidemment, Serge Ibaka n’a pas pu s’empêcher d’y faire ajouter un terrain de basket pour parfaire le lifting. Bien que naturalisé espagnol, il n’oublie pas d’où il vient en premier lieu : le Congo.

« Je le dis à tous les enfants : si j’ai pu réussir à devenir un joueur NBA, ça signifie que tout est possible. Quand j’étais au Congo, le basket était encore très loin d’être aussi populaire qu’il l’est maintenant. Je ne regardais pas la NBA. Je connaissais deux joueurs. Michael Jordan et Magic Johnson. Peut-être Rodman aussi. Quelques équipes et c’était tout. On ne regardait pas de basket. Je ne savais pas qu’il y avait une draft NBA. Mais je savais qu’un jour, j’allais être basketteur professionnel. Et c’est devenu réalité. »

« Si les Africains avaient vu Hakeem remporter ses deux titres, ils seraient devenus fous ! »

Et si Hakeem Olajuwon et Dikembe Mutombo sont les pionniers, c’est bien la génération de Serge Ibaka et de Luol Deng qui pourrait vraiment faire avancer les choses pour les jeunes basketteurs africains. Eh oui, Twitter et réseaux sociaux obliges.

« Si les gens avaient vu Hakeem gagner ses deux titres à Houston, avec Twitter, les réseaux sociaux et la télévision satellite, les Africains seraient devenus fous, » ajoute Masai Ujiri sur Yahoo, le GM des Raptors, lui-même natif du Nigéria. « Mais, non, ça n’est pas arrivé. Maintenant, l’Afrique a Serge et Luol Deng et on a besoin qu’ils fassent ce que Dirk a fait en Europe, Manu en Amérique du sud. Ils sont en train de le faire. »

Evoluant certes sous les couleurs de l’Espagne, Serge Ibaka n’en est pas pour autant un fils indigne pour son Afrique natale. Au contraire, il a compris qu’il pourrait l’aider d’autant plus efficacement en tant qu’ambassadeur de la NBA plutôt qu’en portant le maillot de la République du Congo.

Avec la réaction forte de la part de Luol Deng ce matin, dans l’affaire des Hawks avec leur GM Danny Ferry, il semble bien que l’Afrique se soit trouvée deux porte-drapeaux suffisamment rassembleurs pour faire évoluer les moeurs.