« C’est contre les Clippers, ça ne compte pas. On se revoit en mars, là ça sera le vrai retour ».
Avec son éternel sourire de crooner et sa folie candide, Metta World Peace choisit le ton de la blague pour conclure sa conversation d’avant-match avec quatre journalistes, dont votre serviteur. Eh oui, Ron-Ron est de retour dans la Cité des anges, pour la première fois depuis son départ des Lakers. Quel effet ça lui fait ?
« C’est agréable, car je suis de retour avec les Knicks et moi, je suis un newyorkais », s’amuse-t-il.
« Si j’avais été l’agent de Kobe… »
Le champion 2010 n’a pas changé, l’excentricité, la gentillesse, la franchise et l’humour restent ses apparats civils. Metta a l’art de transformer un vestiaire en salon de thé, sans les mignardises qui vont avec. Il a toujours un avis sur tout, et surtout sur Kobe. Son nouveau contrat ?
« C’est beaucoup d’argent, beaucoup », s’extasie-t-il, comme s’il découvrait à peine le montant de la prolongation. « Kobe mérite tout l’argent qu’on lui donne. Il aurait pu demander plus, on lui aurait donné, mais il est intelligent et il sait que là il laisse la possibilité aux Lakers de signer un autre gros joueur. Moi, si j’avais été son agent je lui aurais eu plus, je serais allé voir le GM et je lui aurais dit « sérieusement Mitch, tu sais que tu peux faire mieux. Fais en sorte de lâcher plus, tu peux le faire », poursuit-il sur le ton de la vanne.
Le One Man Metta est lancé.
« Kobe est un tueur, il a gagné cinq championnats, il est super intense et fait partie de ces personnes qui savent se concentrer sur une seule chose. Moi je paye un psy pour arrêter d’être mentalement trop dispersé, je pars dans tous les sens », poursuit-il quand on lui demande son avis sur le pouvoir d’attraction de Kobe auprès des futurs free agents estivaux.
A ce moment là, alors qu’il s’imite en train de remuer tout le temps, il fait tombe l’enregistreur de votre serviteur.
« Vous voyez, je suis un bordel ambulant », rigole-t-il.
« Quand ça va tourner, ça va faire mal »
L’ambiance reste bonne franquette même quand le délicat sujet du début de saison des Knicks débarque dans l’intimité de cette discussion au coin d’un casier.
« Je n’avais même pas percuté que nous étions à 3-10 (ndlr : et donc 3-11 désormais) », lance l’ancien meilleur défenseur de la ligue. Il reste silencieux deux secondes, les yeux dans le vide. « Mais ce n’est pas grave, l’important c’est que la cohésion va finir par se mettre en place. On a tellement de talents que quand ça va tourner, on va faire très mal. Je ne suis pas inquiet, c’est seulement une question de temps », s’épanche l’ailier de Gotham.
« J’ai signé ici pour gagner un titre, c’est tout ce qui m’intéresse. Quand j’ai dit oui à l’offre, je ne savais même pas qui était le coach et ça aurait pu être n’importe qui que je serais venu quand même », ajoute Metta.
Cela sera la conclusion. On se revoit en mars donc, avec grand plaisir !
Propos recueillis au Staples Center