Désolé pour la familiarité du titre mais il faut rendre au Thunder ce qui lui appartient : la définition la plus parlante de la leçon de basket infligée à des Lakers qui auront fait illusion un quart-temps. Kevin Durant (42 pts) a profité de la balade pour gagner son duel à distance avec Kobe (28 pts à 8/23). L’écart final est en trompe-l’oeil (116-101) pour cette 6e défaite de suite. Le bateau angeleno coule. Qui pourra écoper et quand ? Si quelqu’un le sait…
Il fallait voir après 12 minutes, Robert Sacre et Dwight Howard remuer comme des groupies pour comprendre l’état d’esprit de ces Lakers. Amputés de ses intérieurs et engoncés dans une crise existentialiste sans fin: terminer le premier quart temps à égalité avec l’ogre OKC (25-25) devient une source de célébration. Quand les vaches sont maigres, la moindre traite est savoureuse. Quand Scott Brooks a ouvert son banc, les Lakers ont même saisi l’opportunité pour éviter d’emblée d’endosser le costume d’épigones.
Pourtant, tout avait bien commencé…
La pâle copie appartient aux doublures du Thunder, Reggie Jackson en tête : les quatre dernières minutes de la période ressemblent chez les visiteurs à du bloubiboulga de basket. En plus de douze minutes au cumul, aucun remplaçant n’inscrit le moindre point, annihilant les efforts préalables de Kevin Durant (9 pts) et Russell Westbrook (5 assists). Earl Clark, dans la continuité de sa performance à San Antonio, prouve à Mike D’Antoni qu’il mérite sa place dans le cinq, alors que Kobe s’offre déjà 7 points en 12 minutes.
Logiquement, Brooks remet ses cadres rapidement dans le deuxième quart temps. Mais c’est bien Kevin Martin (10 pts en 7 minutes) qui permet logiquement à OKC de remettre LA dans les deux chiffres de débours. Pendant que le candidat au trophée de meilleur 6e homme prend chaud, KD s’amuse (25 pts en 21 minutes minutes) et inspire Westbrook (10 pts, 7 assists et 4 rbds à la pause), jusque-là en mode all around. Kobe et Metta World Peace ont beau répondre aux saillies du Thunder, le dauphin de la conférence Ouest se balade (64-48 avec 59% de réussite). Le Staples dégage le silence d’une abbaye cistercienne sur le buzzer beater de Durant.
Durant et Westbrook sur une autre planète
Conter le troisième quart temps ressemblerait presque à écrire l’hagiographie de Saint Kevin. Après sept minutes de jeu au retour des vestiaires, le triple meilleur scoreur de la ligue s’est offert 15 des 20 points du vice-champion NBA. Durant préfère l’esthétisme à l’ascétisme, les Lakers en payent l’addition. Elle est salée malgré les 12 points d’Antawn Jamison, dont la sortie de léthargie est vaine. Il y a un peu plus de six mois, les Lakers constataient amers le passage de pouvoir prévisible avec le jeune Thunder. Ils peuvent regretter cette époque, déjà si lointaine : entre les deux équipes, il y a désormais une galaxie d’écart.
Le Staples Center gronde
Le sacre est l’apanage des méticuleux, Scott Brooks n’entend plus rester en rade fin juin et la moindre déconcentration l’agace. Il rouspète avec la gestuelle d’un Louis de Funes lorsque les Lakers reviennent à -19 sur une claquette offensive de Jodie Meeks. Preuve qu’il ne prend rien à la légère, il remet Durant sur le parquet pour accompagner Westbrook. La paire provoque les huées du Staples à -22, le moment choisi par l’ancien fils prodigue de UCLA (27 pts, 10 assists et 7 rbds) pour danser et chambrer l’écrin angeleno. Le chemin de croix durera encore cinq minutes. Sans Jack Nicholson et les autres stars hollywoodiennes partis depuis belle lurette… Cette agonie sans précédent pourrait se prolonger encore bien longtemps sans un électrochoc. Et comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, Jordan Hill sera absent tout le reste de la saison. Quand rien ne va…
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