« Ne sois pas en retard au bus ! »
C’est l’assistant coach des Lakers, Dan D’Antoni (le frangin), qui s’adresse à Earl Clark après la défaite sur le fil de Los Angeles face au rival texan des Spurs. Malgré ses 22 points et 13 rebonds et la foule de journalistes agglutinés à son vestiaire, l’ailier transfuge du Magic ne risque pas de prendre la grosse tête.
Une soirée record
Pourtant, ce match est déjà historique pour le jeune ailier sorti de Louisville en 2009. Ses 22 points à 9/12 aux tirs (dont le second 3-points de sa carrière) et ses 13 rebonds sont des records personnels. Il faut dire, pour sa défense, qu’entre son année rookie à Phoenix, son transfert à Orlando et son dernier voyage à LA, Clark n’a pas eu la chance de jouer beaucoup.
« Si je continue d’avoir ma chance de jouer et d’obtenir des minutes, je ne vois pas pourquoi [je ne reproduirai pas ce type de performance]. Depuis que je suis en NBA, j’attends d’avoir une vraie chance de m’installer. Donc je suis content d’avoir bien joué pour peut-être changer un peu la rotation. »
De ce « breakout game », on a surtout envie de retenir la manière, c’est-à-dire en fait le jeu d’Earl Clark à proprement parler. Arrière dans un corps d’ailier, le Laker du soir a démontré tout son talent balle en main. Il a aussi confirmé au reporter Mike Trudell qu’il jouait arrière étant plus jeune et que c’est une soudaine poussée de croissance en 4e (d’1,78m à 1,98m ! Earl en est actuellement à 2,08m) qui a changé son poste au basket. Comme Anthony Davis d’ailleurs.
Kobe Bryant : « Je suis très, très impressionné »
Aussi bien parce que les défaites continuent de s’accumuler et parce que l’infirmerie ne désemplit pas (Gasol, Howard, Hill), les Lakers n’ont plus tellement le choix des armes. Carrément démunis à l’intérieur qu’ils sont contraints d’aligner le danseur Robert Sacre, Mike D’Antoni et son staff ont reconnu qu’ils devaient désormais donner sa chance à Earl Clark.
« J’espère qu’on a trouvé une piste. Clark a été phénoménal. Il mérite de jouer davantage. Il m’a surpris ce soir. Car si je le savais capable de faire ça, je serai idiot de le laisser sur le banc. »
Kobe Bryant, habituellement pas le plus prompt à tisser des louanges, s’est empressé de raconter sa version des faits, n’oubliant pas d’y inclure son influence bienveillante au passage. Sacré Mamba !
« Il est à côté de moi dans l’avion et je lui parle un peu. Il me dit toujours qu’il est prêt à jouer et il l’était, c’est clair. Il a été phénoménal contre une excellente équipe bien pourvue en ailiers forts. Je suis très, très impressionné. »
Un coup d’épée dans l’eau ?
Mais une grosse perf d’un remplaçant n’est pas une première chez les Lakers. En effet, Antawn Jamison avait enfilé 33 points (plus 12 rebond) dans un désossement en règle des Nuggets ; Jodie Meeks a déjà passé 20 unités à plusieurs reprises et Darius Morris voire Devin Ebanks ont aussi réussi des sorties à 15 points. Earl Clark s’ajoute à la liste.
Ce dont a besoin LA, c’est de la constance. Des performances sporadiques de seconds couteaux ne suffisent pas. L’équilibre angeleno est instable et coach D’Antoni n’a toujours pas trouvé la formule magique pour faire prendre la sauce californienne. 5 défaites de rang, déjà 20 sur la saison (pour 15 victoires), les Lakers sont déjà sur le banc des accusés.