Chris Paul et les Clippers arrachent une nouvelle victoire dans le money time

Malgré un horrible troisième quart temps, Lob City remporte la troisième manche (87-86) d’une série au suspense hollywoodien. Le refrain est connu : Chris Paul (24 points, 11 passes) fait la différence dans un money time sous haute tension. Etouffé par la pression défensive en fin de match, Memphis est pourtant passé à quelques centimètres du succès. Ceux du shoot manqué au buzzer par Rudy Gay.

« Chris Paul est un grand joueur, et les grands joueurs font toujours leur boulot. La clef pour nous c’est d’empêcher les autres et notamment leur banc d’être décisif. » En rentrant aux vestiaires samedi après-midi après 24 minutes offensives et spectaculaires, Lionel Hollins peut méditer sur son analyse d’avant match. Et tirer deux conclusions, même ponctuelles.

Oui, Chris Paul est une star qui fait le métier (14 pts et 7 assists). Et oui ses joueurs ont su contenir les matelots, laissant les commandants CP3 et Blake Griffin (12 pts) sortir les voiles. Avec 14 pts – dont 8 pour Mo Williams – et 6 rbds, le banc des Clippers n’est pas le facteur X bourreau des Grizzlies au Game 1, et avec sa main gauche cassée, Caron Butler joue mais vendange.

Le hic pour Memphis à la pause, c’est que malgré sa domination au rebond, ses six lancers de plus inscrits, son adresse respectable (44%) et les 11 pts de l’inattendu Quincy Pondexter, Lob City est devant. Les Angelinos ont même compté 13 points d’avance en début de deuxième quart-temps. La faute à qui ? À quoi ? L’oisiveté du duo Gay-Conley (2/9), les 6 points marqués en transition, et surtout les 12 balles perdues pour autant de points encaissés en retour.

5/17 pour Lob City dans le 3e QT

La remise en jeu de Marreese Speights dans les mains de… Blake Griffin à deux secondes de la mi-temps symbolise cette bien malvenue lacune. Evidemment maître ès Lob va postériser son généreux donateur pour donner quatre unités d’avance aux siens (50-46), concluant une domination marquée du sceau All Star. Cette empreinte étoilée s’efface le temps d’un quart temps manqué.

Avant deux tirs primés consécutifs de Foye et Young, Lob Angeles patine (5/17 dans le 3e QT) et score 7 points en 7 minutes. Paul et Griffin sont éteints par la défense des Grizzlies. Rudy Gay ne se fait pas prier pour concrétiser le passage à vide des Clippers en avantage chiffré : +7 à la fin du troisième quart temps (71-64). Quand Conley et son compère All Star retrouvent la mire et que la gonfle est mieux gérée (2 balles perdues), sans surprise Memphis en tire les dividendes.

Vexé, Chris Paul entame le dernier quart par un filoche derrière l’arc. Une fois la star sortie souffler, Vinny Del Negro envoie son cinq bis sur le parquet. Hollins fait lui confiance à ses titulaires, Tony Allen excepté. QCPE et Griffin reviennent, les Angelinos sont à cinq longueurs, à 6 minutes de l’épilogue. Le moment choisi par Marc Gasol pour prendre sa 5e faute sur un passage très en force, tête baissée comme un taureau andalou sur Blake.

Gay a cru au jamais deux sans trois

Si dépendant de son binôme vedette depuis le début du match, LA confie les clefs de la boutique Eric Bledsoe, Reggie Evans et Randy Foye pour revenir à 80-80 à 180 secondes du gong final. Memphis défend mais oublie de s’appliquer de l’autre côté du parquet, où les solutions sont aussi maigres que la détente de Randolph.

La tension rend les acteurs brouillons ? La pression pour CP3, c’est ce qu’il y a dans les pneus. Pour son 26e match de playoffs, l’ancien Frelon enchaîne deux actions de patron : un shoot tête de raquette et un caviar pour Griffin après avoir chipé le cuir dans les mains de Gasol (84-80).

Gay se prend alors pour Dr J mais n’est pas le nouveau conseiller stratégique des Sixers qui veut. Conley se rate ensuite dans le corner, Memphis étouffe sous l’intensité défensive. Chris Paul corse l’addition 86-80 avant que Gay ne garde les Grizzlies en vie avec un trois points inespéré à 13 secondes du terme.

Que le Staples scande son nom ne rend pas Reggie Evans plus adroit aux lancers. Son rebond offensif ne sert à rien et Gay installe un silence de cathédrale sur un nouveau missile.

Memphis est revenu à -1. Le Staples a les chochottes, Kenyon Martin la tête sous la serviette. Bledsoe est sur la ligne de réparation pour rassurer une équipe et 19 060 spectateurs. Il se manque : 0/2. Il reste 8 secondes. Conley remonte la balle et la file à Gay. Il va driver ? Que nenni. Porté par ses deux réussites précédentes, l’ailier prend un shoot derrière l’arc. Manqué. Les Clippers se sont fait très peur.

Comment lire les stats ? Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; O = rebond offensif ; D= rebond défensif ; T = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; +/- = Différentiel de points quand le joueur est sur le terrain ; Pts = Points ; Eval : évaluation du joueur calculée à partir des actions positives – les actions négatives.