Le 2 décembre 1804, le premier Consul Bonaparte est sacré empereur, posant lui-même sa couronne sous les yeux d’un pape Pie VII humilié et témoin passif pour l’histoire. David en fera un tableau célèbre, à la commande de l’empereur.
Le 2 décembre 2010, aucun peintre n’a immortalisé le retour sur son trône de LeBron James, roi auto-proclamé de Cleveland et empereur NBA sans Graal conspué par ses anciens sujets.
Avec 38 points, le fils prodigue enfonçait la Quick Loans Arena dans la déprime. Et les Cavs dans une spirale infernale. Presque quatre mois plus tard, le double MVP revient mardi soir dans son ex-royaume pour la seconde fois.
Quel accueil pour le traître ?
« Cela ne pourra pas être pire que le 2 décembre », prédit James.
Byron Scott le confesse :
« Quand je suis arrivé, il ne se passait pas un jour sans qu’on me répète que la seule chose qui comptait cette saison était de battre Miami ».
Aujourd’hui ?
« J’ai du mal à me souvenir la dernière fois où l’on m’a parlé de LeBron. Je crois que les fans se sont faits une raison »
Cleveland a tourné la page. L’aigreur et la colère ont laissé place à la déception. Depuis la cuisante défaite du 2 décembre (118-90), les Cavs ont remporté sept rencontres seulement. Personne en NBA n’affiche un bilan aussi pourri que le leur. Pour la première fois en six ans, la franchise de la cité de la lose va manquer les playoffs.
Pour Miami, la démonstration a servi de « décollage », pour reprendre le terme du prodige d’Akron. Miami en est à 41-14 depuis et les Three Amigos tournent à plein régime. Le contexte est donc radicalement différent pour le second come-back du Judas de Cleveland.
« Cela ne sera pas un zoo comme la dernière fois. Mais ça sera une bataille intense, car ni les fans ni nous-mêmes avons oublié le dernier match ici », assure Scott, conforté par le nouveau venu Baron Davis :
« Il n’y aura pas beaucoup de sourires, ni blagues, ni rires. »
Critiqué par les fans pour avoir été trop amicaux avec leur ancien franchise player, les joueurs ne se fendront cette fois d’aucune accolade. Et si LBJ se met à chambrer le banc, la réponse sera immédiate. De cela, Scott en est persuadé.
James est lui convaincu que la réception sera chaude, mais sans haine ostentatoire. Le dispositif de sécurité sera pourtant le même autour du joueur et du Heat. La seule différence notoire c’est que cette fois, LeBron est arrivé lundi, le temps de se rendre à Akron pour voir ses enfants et la famille.
Il sera temps ensuite de reprendre une salve de sifflets et d’insultes, même allégés.