Sept semaines après son départ, Gilbert Arenas est de retour à Washington. Feu Agent Zero retrouve ce soir le Verizon Center, ancien théâtre d’opérations, moins de deux mois après la fin d’un mariage de sept ans fait de hauts et de bas. Flip Saunders est persuadé que le néo-Magic n’aura que les bons moments en tête quand il refoulera un parquet qui l’a fait All Star.
« Il va regarder en arrière et réalisera que les meilleurs épisodes de sa carrière sont pour l’instant ici. Il a donné du bonheur aux gens ici et ça, ça garde une place spéciale dans sa mémoire.«
Soutenu jusqu’au dernier moment par le nouveau propriétaire Ted Leonsis, Arenas et son contrat en or a quitté sans fracas ni psychodrame une ville qui l’a tant aimé. Et vice versa.
« Tout est allé assez vite », se souvient Ernie Grunfeld, General Manager des Wizards dans le Washington Post.
Le 9 décembre dernier, après une défaite face aux Blazers Dwight Howard perd son éternel sourire. Devant les micros dans un vestiaire sans âme, Superman fustige le manque d’implication de certains de ses coéquipiers. L’heure d’un changement a sonné et en filigrane, le pivot met son avenir floridien dans la balance. Otis Smith a entendu le message.
Six mois plus tôt, il avait refusé de reprendre à ses côtés son ancien protégé de Golden State, qui le considère comme un second père. Arenas était alors resté à D.C. Pas encore à contre coeur mais l’amertume s’invitera vite dans les sentiments de l’ex-Franchise Player devenu remplaçant. Les Wizards veulent rajeunir et reconstruire autour de John Wall, Gilbert ne se sent plus à sa place. Les chemins se séparent et l’appel de Smith à Grunfeld est une bénédiction. Le 18 décembre, Rashard Lewis est sacrifié, Arenas scelle le divorce.
Des retrouvailles aussi pour Rashard Lewis
Sept semaines plus tard, Ted Leonsis ne regrette rien. Lui voulait conserver son arrière vedette, dans un émouvant jusqu’au-boutisme. Deux semaines avant son départ, il clamait encore qu’Arenas faisait partie du futur de sa franchise. Mais quand Leonsis entend que son chouchou lance à ses proches après une défaite face aux Lakers que c’était son dernier match en Wizard, il prend une claque en plein visage. Leonsis n’est au courant d’aucun trade, pour lui Arenas ne veut plus rester. Il validera donc le deal. L’ancien n°0 jouera encore après face aux Nets, puis ça sera les adieux le 18 décembre.
« Je souhaite le meilleur pour Gilbert mais je suis content de la direction qu’on a prise et de l’influence de Rashard Lewis au sein du groupe« , assure le boss d’une équipe qui en 24 matches sans sa star en a gagné 7.
Le bilan était de 6-18 avec le triple All Star.
Quel accueil pour Arenas ce soir au Verizon Center ? Difficile d’anticiper. L’intéressé ne s’est pas exprimé sur ce come-back hautement émotionnel. Rashard Lewis, lui, ne s’est pas privé pour s’épancher. Après tout, il est aussi concerné par cette rencontre spéciale. Après trois saisons à quelque 16 pts de moyenne avec Orlando, il a fait les frais, avec Carter, du coup de sang de Dwight. Passé d’un prétendant au titre à une équipe estampillée lottery pick pour la troisième fois de rang, l’ex-Sonic au salaire de nabab assume ses erreurs éventuelles:
« Il faut toujours se regarder dans un miroir et ne pas toujours pointer l’autre du doigt. Je pense toujours à ce que j’aurais pu faire, que ce soit dans la dernière défaite face aux Hornets, en finale en 2009, la saison passée. Qu’aurais-pu faire pour ne pas être transférer ? Il faut se poser les bonnes questions, c’est pareil dans la vie en général. »
Quelles questions Arenas se posera-t-il ce soir ? Surtout, quelles réponses va-t-il apporter ?