Une proposition autour de 70 millions de dollars, des déclarations par médias interposés, un changement d’agent, et finalement une qualifying offer à 4 millions de dollars : les négociations entre Nerlens Noel et les Mavericks ont tous les ingrédients d’un accord par défaut, d’une impasse d’où l’intérieur serait sorti par une toute petite porte dérobée.
Difficile d’imaginer les deux camps sur la même longueur d’onde à l’aube de cette nouvelle saison pourtant chacun s’efforce de relativiser cet épisode. Mark Cuban d’abord, qui disait ceci début septembre : « On a fait ce qu’on pensait être une offre significative. Nerlens a décidé de parier sur lui et maintenant nous sommes dans une position où il va être payé. Chacun sera content, et la vie continue« . Le propriétaire avait beau trouver l’attitude de son joueur positive, tout le monde a compris que celui-ci allait sûrement passer une saison, et pas une de plus, à Dallas.
Pour Rick Carlisle, il s’agit donc de l’optimiser en se basant sur le travail réalisé après son arrivée lors de la trade deadline.
« Il a compris ce qu’on attendait de lui au poste 5 » confie l’entraîneur dans les colonnes du Washington Post. « C’est un poste important parce qu’il faut poser des écrans puis aller vers le panier en attaque, et être le leader en défense. C’est bien qu’on ait pu l’avoir l’an passé. Avec cette expérience, les choses devraient se faire plus facilement cette année, ce qui est le cas pour l’instant. »
Si on imagine que la rentrée a dû être compliquée pour le joueur, celui-ci gère la situation en professionnel. D’ailleurs, il se fait une joie de travailler avec Rick Carlisle, et ce malgré son rôle de remplaçant.
« Vraiment, c’est super » déclare-t-il au sujet de sa relation avec l’entraîneur. « C’est marrant : quand je suis arrivé ici pour la première fois, je ne savais pas trop à quoi m’attendre parce que j’avais entendu différentes choses à son sujet. Mais il y a vraiment eu ce respect entre nous. C’est le truc le plus authentique dans cette ligue, et même sur cette planète. Il faut mériter le respect. Quand je l’ai obtenu, on s’est mis sur la même longueur d’onde et maintenant c’est un de mes coachs préférés en carrière. »
Tout va bien dans le meilleur des mondes…
Tout va bien sur le terrain donc et pour ce qui est des coulisses, Nerlens Noel ferait presque oublier qu’il a tiré une croix sur plusieurs dizaines de millions de dollars.
« Non , honnêtement, je n’étais pas surpris » assure-t-il au sujet de son été compliqué. « Je suis dans cette ligue depuis assez longtemps, j’y suis depuis assez longtemps pour voir comment ça fonctionne avec les contrats en NBA. Je n’étais donc pas si surpris que ça. Je n’étais pas vraiment touché par ça, c’est un business. Après, il faut se mettre l’esprit à l’endroit, c’est une bonne situation, il faut continuer à progresser. »
Pour lui, cet accroc n’est qu’une étape supplémentaire dans son parcours. La prochaine : signer ce contrat qu’il pense mériter.
« Évidemment, j’ai dû prendre des tremplins pour arriver où j’en suis aujourd’hui, mais je suis plus confiant et enjoué que jamais » affirme-t-il. « Ça fait beaucoup, et je ne vais pas dire que c’est dur, mais tout ce que j’ai traversé au cours de ma carrière m’a façonné pour cette situation. Je sais ce pourquoi je suis fait, et je sais que je peux y arriver. »
Remplaçant de Dirk Nowitzki, le pivot va devoir faire une grosse saison pour toucher le jackpot l’an prochain. Pourquoi pas à Dallas. Pourquoi pas ailleurs.
« Je pense que les choses se mettront dans l’ordre d’elles-mêmes. Je veux juste me concentrer sur la saison qui arrive, faire le meilleure exercice possible avec l’uniforme des Mavs et on verra. »
Au lieu de trouver un terrain d’entente pour construire ensemble, les deux parties vont sûrement se servir l’une de l’autre : Dallas a signé à bas prix un jeune intérieur défensif, qui donnera tout pour décrocher un gros chèque l’été prochain. Ainsi va la vie en NBA.