Orlando s’offre un sursis

Le coup de balai était menaçant et Orlando n’avait pas le choix. Les hommes de Stan Van Gundy devaient élever leur niveau de jeu ou trouver de nouvelles solutions s’ils voulaient éviter l’humiliation d’un sweep et la fin prématurée d’une saison qu’ils avaient imaginée autrement. Profitant d’une certaine apathie de Rajon Rondo, gêné par des problèmes musculaires, s’appuyant sur ce qui avait fait sa force, le Magic évite le pire et remporte le match en prolongation (96-92) pour défier les Celtics à nouveau.

Après trois matchs durant lesquels Boston a littéralement étouffé l’attaque floridienne, Jameer Nelson et les siens semblaient quelque peu revenir à ce qui avait fait leur force. Le meneur était agressif et se servait des phases de pick-and-roll pour servir un Dwight Howard lancé vers le panier. C’était beaucoup plus efficace que l’attaque stagnante qu’on avait pu voir jusqu’à présent.

Les changements apportés par Stan Van Gundy étaient visiblement payants et même Brandon Bass avait droit à du temps de jeu. Apportant du muscle et une vraie énergie dans la raquette, les supporters du Magic peuvent regretter de ne pas l’avoir vu plus tôt.

On retrouvait également les fixations au centre pour ressortir le ballon vers les shooteurs extérieurs et, comme un symbole, c’est Rashard Lewis qui cloturait le premier quart-temps d’un 3 points dans le corner. 32-26.

Boston s’en remettait à Paul Pierce pour lequel le Magic n’avait pas de solution. Rajon Rondo enchainait lui les fautes et ne semblait plus le même. Il rejoignait les vestiaires pour soigner quelques douleurs musculaires tandis que Dwight Howard continuait lui son chantier dans la raquette.

Face à la volonté du Magic de le servir en mouvement, Kendrick Perkins souffrait et le Magic, après avoir pris plus de 10 points d’avance, regagnait les vestiaires en tête. Mais, preuve de l’incroyable efficacité de la maison verte, l’écart ne culminait alors qu’à 4 points.

S’appuyant quasi-exclusivement sur Paul Pierce et Kevin Garnett, avec un jeu offensif perturbé et par la défense plus volontaire de leurs adversaires, et par l’inhabituelle léthargie de Rajon Rondo, Boston réussissait tout de même à rester dans le match.

Celui-ci devenait alors plus heurté. Dwight Howard distribuait les baffes, Garnett ne se gênait pas pour répondre et ce dernier héritait d’une faute technique, sans doute plus par réputation qu’autre chose.

Et Boston revenait lentement. Paul Pierce était toujours le fer de lance des siens tandis que l’attaque d’Orlando se grippait. Incapable de marquer durant les 4 dernières minutes du troisième quart-temps, le Magic voyait ses adversaires repasser devant et pouvait légitimement se faire du soucis.

J.J. Redick se chargeait de rendre le sourire aux supporters floridiens. Au relai d’un Vince Carter à l’agonie, il inscrivait 7 points consécutifs à l’entame du dernier quart pour reprendre la main sur le match. En face, c’était Glen Davis qui lui répondait. Chaque possession comptait désormais.

Le Magic faisait le trou sur un nouveau dunk plus faute d’Howard. 85-78. C’était le moment pour Paul Pierce de prendre le ballon dans une main et ses cojones dans l’autre pour aller planter un dunk dans le trafic qui changeait le momentum de la fin de match. Alors que le Magic avait victoire promise, un shoot à 3 points du toujours élégant Ray Allen remettait Boston à portée.

Surtout que Jameer Nelson ne convertissait qu’un seul de ses deux lancers par la suite. Pierce, encore lui, attaquait à nouveau dans la masse et réussissait un panier et faute pour remettre tout le monde à égalité avant qu’un festival de mauvais choix ne commence.

Nelson perdait d’abord le ballon avant que Pierce ne rate un shoot crucial. Sur l’action suivante, Nelson gérait mal le chrono, dégainant trop vite. Pas de temps-mort, les Celtics jouaient l’isolation pour Paul Pierce qui s’emmêlait dans ses dribbles. Prolongation. La première de ces playoffs.

Pas de panier pendant plus de 2 minutes, on sentait bien que le premier qui marquerait aurait l’avantage. Jameer Nelson, coupable sur la fin de match, dégainait à 3 points, prenait la planche et rentrait son tir. La chance avait choisi son camp. Quelques secondes plus tard, il en remettait une couche, toujours de loin, cette fois sans l’aide du plexiglas.

Orlando commettait pourtant des erreurs idiotes pour laisser Boston espérer. Choisissant de faire prise à deux sur Glen Davis… le Magic laissait Ray Allen tout seul derrière l’arc qui ne se gênait pas pour convertir le cadeau. A nouveau trop libre, il ramenait même les siens à 2 petits points avant que Dwight Howard ne récupère un rebond offensif pour mettre Orlando à l’abri.

Paul Pierce enchainait les tirs ratés et Glen Davis y allait de sa brique pour clôturer la victoire du Magic. 96-92. Orlando s’est offert un sursis.

« On devait revenir à Orlando, » déclarait Dwight Howard en conférence de presse. « J’espère que tout le monde sera prêt là-bas. Nous devons garder la Foi. »

Il paraît que la Foi permet de soulever des montagnes. Alors, même si cette équipe de Boston semble pour l’instant inaccessible, qui sait…

Crédit photo : Keith Allison