C’est notre confrère Christopher Reina du site RealGM qui se pose la question dans un article publié ce lundi.
Comme nous sommes au coeur d’un immense dossier sur le règlement salarial de la NBA, Basket USA en profite pour examiner ses arguments.
L’idée est la suivante : comme les lecteurs de Basket USA le savent depuis que nous avons publié une série d’article sur le sujet, le salaire des joueurs est extrêmement encadré. Les superstars elles-même se heurtent au plafond du salaire maximum, ce qui empêchent une inflation impressionnante et limite, par la même occasion, la quantité des revenus de la NBA qui sont distribués aux joueurs. LeBron James lui-même devrait voir son contrat limité aux environs de 16,5 m$ pour la saison prochaine.
Mais il fut un temps où ces limites n’existaient pas. C’était le temps de Michael Jordan, qui toucha la coquette somme de 33,14 m$ pour la seule saison 1997-98. En prenant en compte l’inflation, cela représenterait 44,1 m$ pour la prochaine saison. Soit 2,67 fois ce que James devrait toucher.
50 millions par saison ?
Mais Christopher Reina a interrogé plusieurs agents de la place, pour avoir leur avis sur la valeur de LeBron James. Selon plusieurs d’entre eux, sur un marché actif comme celui de la prochaine intersaison, une valeur de 50 m$ semblerait tout à fait plausible.
Les Nets pourraient offrir une telle somme. Leur nouvelle arène devraient être extrêmement grande, et, associé à la présence de la star, devrait logiquement être remplie tous les soirs, générant une vente de ticket significative. Par ailleurs, les contrats de sponsor concernant cette arène ne sont pas encore signés, mais nul doute que la présence du King augmenterait la valeur marchande du deal. Enfin, George Andrews, ancien agent interrogé par RealGM, estime qu’ils pourraient vendre 500 000 maillots à 40$ l’unité, soit un revenu supplémentaire de 20 m$. Ajouter 5 m$ pour les concessions sur l’arène et 15 m$ pour les contrats de sponsor et on obtient $40 m supplémentaire pour l’équipe, ce qui permettrait de rentabiliser l’investissement.
Les Knicks, qui sont dans les starting block et qui n’ont pas de problèmes de revenus, vu leur aura et la taille de leur marché, pourraient eux-aussi faire le même calcul et s’aligner sur une telle offre. Cependant, pour Andrews, seules ces 2 équipes auraient les moyens financiers d’aller si loin. Mais même pour les autres, un montant aux alentours de 30 m$ semblerait une base de travail « naturelle ».
Dernier élément intéressant de l’article, Reina cite un chiffre intéressant sur la répartition des revenus au sein même des joueurs.
Si les 10 meilleurs joueurs de la NBA gagnent (pour simplifier) 20 m$ par saison, cela représente environ 10% de la masse salariale totale des 450 joueurs NBA. Ceci signifie que les 2,2% les plus riches des joueurs ne gagnent « que » 10% et laissent 90% au reste. On peut faire largement pire en matière de répartition inégalitaire.
La conclusion de cette analyse est double. D’une part, il est clair que les CBAs de 1999 et 2005 ont diminué la part des joueurs dans les revenus globaux de la NBA, en faveur des propriétaires de franchise. La fin de l’ère Jordan avait clairement donné lieu à des excès que la ligue ne voulait pas prendre le risque de pérenniser. D’autre part, les règles actuelles tendent à niveler les salaires, toutes proportions gardées. Il faut par exemple rappeler que le salaire minimum d’un vétéran de l’âge de Shaq est de 1,35 m$ par saison l’année prochaine, soit « seulement » 15,5 fois moins que le salaire de Big Cactus cette saison. En comparaison, les différences entre les salaires extrêmes dans la société civile sont de l’ordre de 1 à 400.