Deux victoires pour sept défaites : voilà le bilan des Pistons depuis que Reggie Jackson a pris les commandes de la vieille carriole des usines Ford. L’ancien sixième homme d’Oklahoma City devait permettre à Detroit de rester dans le rythme à l’Est afin de jouer les playoffs jusqu’au bout de la saison… mais le moteur est bien grippé depuis qu’il a pris le volant !
La pression de réussir immédiatement
Avec 15.3 points (36% de réussite), 6.8 passes et 4.8 rebonds de moyenne à Detroit, Reggie Jackson semble profiter à plein des 32 minutes de jeu qui lui sont imparties. Mais dire que cela se fait aux dépens du collectif est un euphémisme cruel pour les Pistons.
Dernier exemple en date, hier soir, dans la défaite face aux Lakers. Reggie Jackson a en effet pris trois fautes en première mi-temps et n’a jamais réussi à trouver son rythme. Six minutes en 3e quart, et sa soirée était pliée. Avec un vilain 1/9 aux tirs et 5 balles perdues, il a inévitablement plongé dans le rouge à l’évaluation : -6 ! Résultat : le jeune Spencer Dinwiddie a quasiment joué autant que son titulaire pour une production nettement meilleure (4 points, 6 passes, 1 balle perdue)…
Battus pour la septième fois de suite, les Pistons n’arrivent plus à mettre un pied devant l’autre et, forcément, le nouveau venu est au premier rang des accusés. Stan Van Gundy est cependant là pour rassurer son joueur : il sera bien là l’année prochaine.
« Il me dit tout le temps de ne pas forcer mon jeu, que je n’ai pas à prouver à tout le monde que je valais cet échange. Il me dit de jouer mon jeu et de laisser le jeu venir à moi. Si je continue à être agressif, ça ira. »
Et pour cause, Stan Van Gundy gère plutôt bien les affaires courantes sur le parquet et en coulisses. Avec sa double casquette, il compte sur Reggie Jackson à l’avenir… et pas seulement sur la campagne en cours.
« On veut s’engager avec lui. C’est un truc sur la durée. Ce n’est pas un essai, » confirme-t-il dans The Free Press.
Parler, parler… Eh bien, assumez maintenant !
Arrivé de dernière minute comme Reggie Jackson, Tayshaun Prince fait lui figure d’ancien de la maison, avec ses 10 saisons passées sous la tunique des Pistons, et un titre évidemment en 2004. Mais son retour est pour le moment assez compliqué : 6 matchs, 6 défaites !
« La clé pour nous, c’est qu’on joue mal en troisième quart, » analyse-t-il. « On rate des tirs parce qu’on devient statique en attaque. C’est plus ou moins ce qui nous est arrivé pendant cette série négative. Ça a commencé à Cleveland… On arrive à être à +16 et puis on s’arrête de jouer. »
Si les Pistons vont mal, c’est cependant le résultat d’une cohésion encore en élaboration. Jodie Meeks et Kentavious Caldwell-Pope sont encore à tâtons à l’arrière et ni Prince, ni Drummond ne sont des leaders d’attaque. Reggie Jackson a évidemment une part de responsabilité car on sait qu’il peut beaucoup mieux jouer, en prenant notamment de meilleures décisions en attaque.
Graduellement ostracisé dans le vestiaire du Thunder après ses sorties médiatiques répétées, Reggie Jackson a obtenu à Détroit ce rôle de titulaire dont il rêvait ouvertement. Et pour le moment, il n’arrive pas à l’assumer.
Il est néanmoins encore trop tôt pour émettre un jugement définitif. Encore jeune (24 ans), il doit s’adapter à son nouveau statut. S’étant mis une grosse pression pour réussir, le néo-Piston a maintenant le capot qui fume (et pas que). D’ici à la fin de la saison, il devrait atteindre son rythme de croisière. Reste à savoir si cela sera suffisant pour accrocher le wagon des playoffs…