Detroit : du talent, Stan Van Gundy et pas mal de questions

Cela fait désormais cinq ans que les Pistons remportent entre 25 et 30 victoires par an. En reconstruction depuis l’explosion de l’équipe championne en 2004 et véritable place forte à l’Est durant les années 2000, Detroit ne s’en sort pourtant pas.

Ecarté cet été, Joe Dumars avait bien fait valser les entraîneurs (cinq en six ans…) et réuni une frontline (Josh Smith – Greg Monroe – Andre Drummond) qui promettait beaucoup. Malheureusement, l’an dernier, l’expérience n’a pas fonctionné et tout le monde a bien compris que l’équipe était bancale.

Le propriétaire Tom Gores a en tout cas décidé de repartir sur de toutes nouvelles bases. Stan Van Gundy est arrivé comme coach/GM afin d’avoir les pleins pouvoirs et monter l’équipe souhaitée. On s’attendait à ce qu’il transfère Josh Smith (trop gros contrat ?) ou Greg Monroe (pour replacer Josh Smith au poste 4, où il est plus à l’aise et plus efficace ?) mais, pour l’instant, rien n’a vraiment bougé…

Recruter des shooteurs…

Il faut dire que Stan Van Gundy a du boulot. Avec la 19e attaque de NBA (105.9 points marqués pour 100 possessions), la 25e défense (109.7 points encaissés pour 100 possessions) et le 29e bilan au niveau de l’adresse à trois points (32.1% de réussite), les voyants des Pistons étaient tous dans le rouge l’an passé. Hormis aux rebonds où l’équipe, grâce à sa frontline, était parmi les meilleures de la ligue.

Dès l’ouverture du marché des transferts, Stan Van Gundy a donc décidé de recruter des shooteurs. Jodie Meeks (15.7 points de moyenne l’an passé, à 40.1% de loin) a ainsi été rapidement signé pour 19 millions de dollars sur trois ans. Ça semble beaucoup pour un joueur qui n’a connu qu’une seule vraie bonne saison dans la ligue mais l’ancien Laker s’est imposé comme un shooteur fiable et convoité.

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Caron Butler et D.J. Augustin apporteront également leur adresse derrière la ligne alors que Kentavious Caldwell-Pope a montré, notamment en fin de saison et en Summer League, qu’il pouvait aussi briller.

Retrouver le Josh Smith d’Atlanta… en transférant Greg Monroe ?

Cela devrait permettre d’éloigner Josh Smith de la ligne à trois points, lui qui avait été encouragé par Mo Cheeks à shooter plus de loin en début de saison dernière. Au final, l’expérience avait été une vraie catastrophe et Stan Van Gundy veut retrouver le Josh Smith d’Atlanta.

« Quand on a joué contre lui au second tour des playoffs [en 2010, avec Orlando], il était dans une très bonne équipe et il n’avait tenté que 7 paniers à 3-pts de la saison », explique le coach. « Il jouait avec ses forces, c’est ça la clé, pas seulement pour Josh mais pour tous ».

Josh Smith doit donc revenir à ses vraies forces.

« Il y a des choses que l’on sait faire, et pour certaines raisons, il y a toujours des joueurs qui veulent essayer d’en faire plus », continue Sten Van Gundy. « Parfois, élargir son jeu n’est pas la meilleure chose à faire. Parfois, le restreindre, c’est mieux car on peut seulement faire les choses que l’on maîtrise. Josh a du talent, mais il a parfois oublié de jouer avec ses qualités pour jouer avec ses défauts. Il faut jouer avec ces qualités et Josh Smith en a beaucoup ».

La question reste de savoir si Josh Smith peut être réellement efficace, tant offensivement que défensivement, au poste 3 ? Pour Detroit, il va sans doute falloir choisir entre l’ailier et Greg Monroe qui, en préférant jouer pour la « qualifying offer », a également posé la question à ses dirigeants.

Stan Van Gundy aura donc un choix à faire. Le problème, c’est que cela peut peser sur la saison de Detroit, surtout si le club décide de régler tout ça en février. On comprend le nouveau GM/coach, qui veut d’abord tester les combinaisons pour voir ce qui fonctionne au sein du groupe qu’il doit reprendre en main. Mais le problème de la frontline doit être réglé le plus vite possible.

Jouer plus vite pour permettre à Brandon Jennings de s’exprimer ?

Autre dossier de travail pour Stan Van Gundy : Brandon Jennings. Avec le trio Smith/Monroe/Drummond, les Pistons avaient besoin d’un meneur organisateur, capable de placer le jeu et de servir ses coéquipiers sur demi-terrain. Or ce n’est pas du tout le profil de l’ancien Buck. Fruit des playgrounds, Brandon Jennings a besoin d’espace, de jeu rapide. C’est dans la vitesse qu’il excelle et même s’il a fait des efforts l’an dernier pour s’adapter à ce qu’on lui demandait, on voyait bien qu’il jouait contre-nature.

En recrutant des shooteurs, Detroit va pouvoir accélérer le jeu. Si Greg Monroe est transféré et Josh Smith replacé poste 4, Brandon Jennings va ainsi pouvoir courir plus et être pleinement à l’aise.

Néanmoins, il s’agit là de suppositions et il faudra voir ce que Stan Van Gundy met en place dans sa nouvelle équipe. Tout le monde lui fait en tout cas confiance pour relancer une franchise morose. Avec Andre Drummond, Josh Smith ou Brandon Jennings, il a des pièces intéressantes avec lesquelles il peut travailler. Reste désormais à les assembler correctement, et ça peut prendre un certain temps.