Ça ne s’est pas joué à grand-chose. Comme prévu. L’Espagne a fait valoir sa qualité physique supérieure dans le dernier quart, et la France échoue (66-57) en quart de finale du tournoi olympique. Boris Diaw (15 points, 8 rebonds, 5 passes) et ses coéquipiers ont manqué de gaz dans les ultimes moments.
Et la frustration aidant, les esprits se sont échauffés pour une dernière minute douloureuse, dont la presse espagnole fera certainement ses choux gras. Avec sa roublardise et son talent intrinsèque, la Roja s’en sort mais le combat sera bien différent face à l’armada russe en demi-finale.
Une symphonie de Maître Babac
Après une Marseillaise plus que jamais au goût du jour, les Français débutent tambour battant. Tony Parker ouvre la voie et c’est le Président Boris Diaw qui le suit à quelques encablures. Le capitaine Babac est en jambes, il attaque le panier, il délivre la passe, il est celui que l’on aimerait voir à chaque match. Intenable !
Avec 10 points, 6 rebonds, 5 passes, il est plus fort qu’un Kirilenko, aussi costaud en défense que les deux Gasol qu’il défend avec aplomb, il est tout simplement énorme. Sa performance permet aux Bleus de faire la course en tête (16-11). L’Espagne finit le premier quart sur un alley oop des anciens Blazers, Sergio Rodriguez et Rudy Fernandez, mais la Roja pédale dans la paella.
Des Bleus en opération commando
A force de ne pas forcer, de ne pas jouer le jeu, le vice-champion olympique n’est plus dans le coup. Et si les Gasol et Ibaka provoquent à la pelle les fautes des intérieurs français (Turiaf à 3, Séraphin à 2, Traoré à 2, Diaw à 2), ils ne pèsent pas autant que l’on aurait pu le craindre (11 points à 3). La France trace sa route (22-17).
Sergio Llull sonne les cloches espagnoles en ramenant le score à 24-19 mais, The Mask aka Flo Piétrus, sort du banc et nous place deux bombinettes à trois points qui font énormément de bien. Elles permettent à la France de sanctionner la zone espagnole qui sent bien le danger tricolore. Rudy Fernandez enchaîne 4 points pour limiter la casse (29-25) mais, malgré une fin de mi-temps laborieuse offensivement, les Bleus gardent le cap à la pause (37-34).
Le niveau monte, la Roja passe devant
La lutte est sévère, nos athlètes se surpassent ainsi que sur ce contre aérien de Batum qui répond au précédent de Boris Diaw sur la même victime, Juan Carlos Navarro. Dominés en taille, et donc aux rebonds (23-18), les Français compensent par une superbe intensité. Et ça pèse dans le troisième quart. Marc Gasol rentre ses tirs dans le petit périmètre (12 points) et l’Espagne prend enfin le contrôle des opérations (38-37). Un 7-0 qui fait gamberger la troupe de Collet.
Mais avec Boris toujours aussi saignant, puis un panier fou – en derviche tourneur – de Batum, la France remet un coup de collier. Le score donne une nouvelle vérité sur chaque action, le niveau monte clairement au chandelier de l’O2 Arena. Les Bleus parviennent tout de même à étancher avec un nouveau tir primé de Boris, mais qui commet une faute offensive, sa 3ème, sur l’action suivante. Il retourne s’asseoir et cette fois, l’Espagne mène (53-51).
Et la fin de match dégénère…
4-7 au bout de 7 minutes, le dernier quart est une guerre de tranchées. Les deux équipes se neutralisent et on en recourt au tir lointain sans vraiment de conviction. Mais l’Espagne est encore en tête (58-57). Gélabale puis Parker ont des tirs pour passer devant mais ça ne rentre toujours pas. Rudy récolte deux lancers pour simulation et quand Marc Gasol conclut un mouvement offensif – presque le plus réussi du match côté espagnol – les carottes semblent cuites pour la France (62-57).
Le dernier tir à trois points de Diaw ne rentre pas. Rudy nous refait son acte après une faute de Turiaf et le scénario tant redouté se réalise. L’Espagne vient à bout de la France en ayant planté les barbelés dans le dernier quart. La fatigue n’a pas permis aux Bleus d’aller au bout de leur rêve olympique. Malheureusement, la fin de match dégénère avec un coup très vicieux de Batum sur Navarro qui met le feu aux poudres. L’Espagne a encore rusé et, dans la longue série face à l’Espagne, c’est la France qui a encore trinqué…