On le sait, la belle victoire des Grizzlies face au Thunder dimanche soir est associée à l’écrasante domination du duo Zandolph/Gasol, notamment au poste bas.
Au-delà des qualités offensives de ses deux joueurs, le Thunder n’est pas exempt de tout reproche. En premier lieu, la défense de Kendrick Perkins fait l’objet de sérieuses critiques.
Sebastian Pruiti de nbaplaybook.com s’est penché sur le sujet. Et effectivement, ce n’est pas beau à voir…
La couverture des Pick-and-Roll
Lors de la rencontre face au Thunder, les Grizzlies ont su utiliser les pick-and-roll pour mettre en difficulté la défense de leurs adversaires.
Selon Synergy Sports, qui produit des statistiques avancées concernant la NBA, les Grizzlies ont marqué 33 points en 26 possessions, soit 1,26 point par possession. Quand on sait qu’en saison régulière, sur tout type de possession, la moyenne est à 1,08 point par possession, on mesure l’efficacité de la stratégie.
Pour répondre aux pick-and-roll de Memphis, Scott Brooks avait choisi de ne pas switcher (échanger les défenseurs) mais de demander au défenseur du joueur qui pose l’écran de couvrir (hedge).
L’idée est d’anticiper l’écran et de gêner la progression du joueur bénéficiant de l’écran, tout en gardant un oeil sur son propre défenseur pour l’empêcher de partir vers le panier ou de s’éloigner (pop) pour prendre un tir longue distance.
Dans le genre, Lamar Odom est un spécialiste, avec une couverture particulièrement agressive et très haute, comme le montre la vidéo ci-dessous :
Kendrick Perkins, un défenseur trop lent
Cependant, Kendrick Perkins (2m08 aussi) n’a pas la vivacité d’un Lamar Odom, et cela se ressent sur les séquences défensives. Sébastian Pruiti compile ainsi plusieurs exemples.
Ici Perkins est passif. Il choisit de couvrir l’écran proche de la raquette, pour l’empêcher d’attaquer le cercle. Mais il se désintéresse complètement de son propre défenseur, Zach Randolph en l’occurrence. Au final, c’est Ibaka qui doit se charger de ce dernier, laissant Marc Gasol complètement ouvert.
Une fois que Perkins a pris conscience qu’il faut faire attention à son défenseur, il commet l’erreur inverse : il abandonne trop tôt le joueur bénéficiant de l’écran, lui permettant de prendre un tir ouvert.
Les Grizzlies ont bien compris que Perkins manquait à la fois de vivacité (pour couvrir et anticiper les mouvements de son attaquant) et de vitesse (pour revenir une fois le pick posé). Ils en profitent notamment en posant des écrans très haut, et en mettant le maximum de distance entre Marc Gasol et Kendrick Perkins. Ce dernier, conscient de ses limites, couvre souvent trop tôt, ce qui aggrave encore la situation.
Au contraire, Serge Ibaka est plus à l’aise dans les mêmes situations. Sa puissance et sa vivacité lui permettent de revenir pour au moins gêner son homme après avoir couvert le pick-and-roll.
Comme le dit Sebastian Pruiti, avec les Celtics, cette faiblesse étant couverte par l’excellente aide défensive des hommes en vert. Les systèmes du Thunder semblent moins prêts pour cela, rendant Kendrick Perkins moins efficace en défense.
Avec des tours de contrôle au top niveau, et une capacité à les mettre dans de bonnes positions, les Grizzlies sont vraiment menaçant. La capacité du Thunder à réagir, notamment au niveau de la contribution défensive de Perkins, pourrait bien être la clé de la série.