Avec les effectifs de la saison passée, cette rencontre entre le Thunder et les Warriors aurait été le choc de cette soirée du samedi. Et peut-être un des matches de la semaine. Là, entre les blessures et les départs, c’est devenu un vulgaire match de saison régulière, coincé entre deux autres.
« Les choses vont vite en NBA, c’est dingue », résume Steve Kerr sur ESPN, qui vit une sacrée descente depuis plusieurs semaines. « Ce fut une sacrée série de playoffs dont le niveau fut incroyable : athlétiquement, qualitativement. C’était une superbe affiche. Avec nos blessures et le Thunder qui entre dans une nouvelle phase, des changements drastiques sont intervenus. Et ça fait bizarre. C’est comme si tout ça s’était passé en une nuit. »
Pourtant, ce n’était qu’il y a encore que quelques mois, et un peu plus de trois ans pour cette finale de conférence 2016. D’ailleurs, de ces sept matches, il ne restait sur le parquet samedi soir qu’un joueur : Steven Adams. « On est bien loin de ces batailles désormais », commente Stephen Curry. « Cette série, et toutes les histoires autour de ces matches, c’est un territoire lointain, c’est certain. »
« Pour qu’il y ait rivalité, il faut des séries de playoffs »
La liste des absents est tout aussi prestigieuse que dommageable pour le spectacle. Exit Stephen Curry, Klay Thompson et Draymond Green, blessés, alors que Kevin Durant, Paul George et Russell Westbrook sont eux partis. Les deux formations ne squattent plus les sommets de l’Ouest mais la deuxième partie du classement pour le Thunder, les bas-fonds pour les Warriors.
« Tout le monde doit évoluer et des choses arrivent », constate Billy Donovan. « C’est ainsi quand les effectifs évoluent beaucoup. Les rivalités sont davantage centrées sur les joueurs que sur les franchises. Pour qu’il y ait rivalité, il faut des séries de playoffs, des batailles pendant un long moment. On a croisé le fer pendant trois ans, on était parmi l’élite. Mais ça n’a pas duré assez longtemps pour devenir une vraie rivalité même si le niveau affiché était très, très élevé. »
On peut le regretter, surtout avec la dramaturgie proposée par ces parties enflammées depuis 2016, mais n’est-ce pas là une vérité de la NBA actuelle ? « Il y a 30 ou 40 ans, les joueurs restaient 8, 10, 12 ans dans leur équipe », commence à répondre le coach du Thunder. « Il y avait toujours un ou deux mouvements, mais que ce soient Philadelphie et Boston ou Boston et Los Angeles, ça tenait une décennie. » Ce n’est plus le cas…