La France n’a jamais donné l’impression de vouloir battre la Nouvelle-Zélande et le pire des scénarios s’est produit ! Une défaite de 12 points (82-70) après un match crispant à souhait.
Au lieu de rencontrer la Grèce ou la Russie, les Bleus défieront la Turquie à Istanbul dimanche.
On a presque envie d’écrire que cette prestation était honteuse… Bravo aux Tall Blacks qui se retrouvent presque miraculeusement 2èmes du groupe. La Russie, leur futur adversaire, n’en demandait pas tant.
Quant à la Grèce, elle affrontera l’Espagne. Quelle affiche pour un 8ème de finale.
1er quart-temps (20-17)
Deux invités surprises dans le cinq de la France : Ian Mahinmi qui remplace Ali Traoré, et Flo Piétrus, de retour de blessure. Avec eux, Vincent Collet signifie clairement qu’il veut de la défense et de la dureté, au détriment des points.
Malgré cela, c’est la Nouvelle Zélande qui prend le meilleur départ grâce à ce diable de Penny (2 3-points) et Tait, à 3-points aussi. 9-3 après quatre minutes pour les Tall Blacks. Il faut en fait l’arrivée de Mickael Gelabale pour que la France se réveille avec la paire Diaw-Pietrus dans la raquette. De Colo à 3-points nous ramène à -1 (11-10) mais les artificiers néo-zélandais poursuivent leur carton. C’est un vrai concours à 3-points ce début de match !
Côté Français, on ne répond que par des lancers, dont un 4/4 pour Piétrus. Grâce à lui, les Bleus restent au contact. de l’autre côté, une seule tactique : bombarder à 3-points. C’est risqué, et la France en profite pour égaliser (17-17) sur… deux lancers de De Colo (déjà 8 points). Et c’est Bokolo, comme un pied de nez, qui permet à la France de prendre les rênes du match (20-17).
Ce n’est pas la France d’il y a quelques jours mais on est devant, et c’est le principal.
2ème quart-temps (25-39)
Vincent Collet ouvre son banc. Jackson, Koffi et Traoré sont sur le parquet. Ce n’est vraiment pas du grand basket avec notamment deux air balls français. En face, c’est drive permanent pour ressortir à 3-points. C’est prévisible, mais c’est physique et difficile à cadrer. Et ça marche, et la Nouvelle Zélande repasse devant (24-22).
Le pauvre Traoré est au fond du trou : pied sur la ligne, marcher… C’est terrible à voir, et pendant ce temps-là, la pluie de 3-points continue (7/14 à 3-points déjà). Un 10-2 pour les Tall Blacks qui oblige Collet à demander un temps-mort. (27-22)
Les Français ont le visage des mauvais jours. Il n’y a pas d’enthousiasme. Espérons que ce lay-up de Traoré réveille tout le monde. En tout cas, les Tall Blacks n’hésitent pas à jouer des coudes. Les écrans font mal, et on n’a pas le sentiment que la France a la volonté de répondre. Et la Nouvelle Zélande s’échappe, sans génie mais en s’appuyant sur ses qualités. (34-25 à 2 minutes de la pause).
On ne voit pas grand chose à en retirer. Est-ce que le moral est dans les chaussettes à l’idée de retrouver la Grèce ? Ou alors, les Français ont décidé de « calculer » et de perdre de moins de 10 points pour affronter la Russie.
En tout cas, c’est pas beau à voir, et surtout inefficace : -10 à 1 minute de la fin. Lorsqu’on voit cette contre-attaque à 4 contre 2 qui ne va pas au bout, on se dit que la France ne veut pas gagner. Cela semble évident. Si la France reste sous les 12 points d’écart, ce sera une quasi certitude. Mais là, il y a -12… (37-25) et c’est la Turquie qui se profile.
Il y a même -14 après un passe-et-va d’école. 5 points inscrits par les Bleus dans ce quart-temps. C’est indigent.
3ème quart-temps (43-58)
Ca repart sur le même rythme. Ou plutôt faux rythme. La France ne semble pas décidé à recoller au score, et se contente de garder l’écart sous les 12 points. Les fameux 12 points… Seul Piétrus semble jouer avec la gnac. Et le souci, c’est qu’à essayer de ne pas gagner, on joue mal et on va peut-être avoir une très mauvaise surprise. Car la Nouvelle Zélande joue sans complexe. On recolle à -7, mais on prend un 8-0 derrière. (51-36).
Mickael Gelabale stoppe l’hémorragie avec un 3-points, puis avec un rebond offensif qu’il convertit. Gelabale et Pietrus nous permettent de ne pas être totalement ridicules… On reste à -13 (54-41 puis 56-43) et le banc est amorphe. Aucun encouragement. Quel match bizarre… et c’est -15 à la fin du quart-temps.
C’est peut-être notre match le plus vilain depuis le début de la campagne mondiale. Affreux !
4ème quart-temps (82-70)
10 minutes. 10 minutes pour passer sous les -12. 10 minutes pour effacer cette horrible impression. Alain Koffi et Yannick Bokolo réalisent un 5-0, et nous voilà à 10 points d’écart (46-56). On peut dire merci à Flo Piétrus, exemplaire en défense et impérial au rebond offensif. Et c’est encore le duo Bokolo-Koffi qui nous maintient à 10 points (51-61). Il y a du mieux dans l’attitude mais ça reste tendu… On joue avec le feu !
C’est un Penney contre le duo Bokolo-Koffi. On laisse des lancers en route qui pourraient coûter cher (54-64). Toujours 10 points d’écart à 5 minutes de la fin. -10, puis -13. Encore un tir à 3-points où on ne défend pas. (54-67). Si la Nouvelle Zélande gagne de 12 points et plus, elle termine 2ème du groupe. C’est irréel !
Le hook shot est notre arme. Deux tirs en crochet de Koffi et Gelabale nous ramènent à -9 (58-67). On donne la balle en poste bas et ça marche. ca paraît simple… Il reste 3min30.
Et les Tall Blacks tentent un alley oop de folie… Ils le manquent et ils font faute. Boris nous ramène à -8. On est dans les clous…
Preuve qu’on est mieux : ce contre Batum-Koffi, puis cette contre-attaque. La France se met à jouer. Elle sait qu’elle va perdre… mais de 10 points et moins.
La Grèce doit nous détester. Elle va affronter l’Espagne ! 60-67 à 2min40. Mais Papy Cameron plante à 3-points à 8 mètres. On va trembler jusqu’au bout. Mais Diaw, puis Batum, sortent le grand jeu. Comme par hasard… 65-72 à 1’30 de la fin.
D’un seul coup, on joue simple. Du pick-and-roll de base. Et ça suffit pour marquer ou aller chercher des lancers. Koffi fait 1 sur 2. Cameron lui répond avec un bras roulé digne d’un match corpo du dimanche matin. 74-66 pour la Nouvelle-Zélande à 45 secondes de la fin.
On a l’attaque pour se mettre à l’abri. Et on la gâche avec un pied ! Il ne faut pas prendre de 3-points… sinon on est très mal. Il reste 30 secondes. De Colo prend sa 5ème, et Abercrombie est aux lancers. Il en met qu’un… met la Nouvelle Zélande récupère le rebond !
On est à 26 secondes de l’enfer, ou presque. Penny est tout seul à 3-points… et il le manque. Koffi arrache le rebond. Faute sur lui. Il a deux lancers. Ce serait bien qu’il les mette. Et il les met. 68-75. -7, c’est parfait à 22 secondes.
Mais l’incroyable se produit ! Penney plante à 3-points, avec la faute de Batum. -11… C’est terrible. On a la balle de ce Mondial dans les mains. Il faut marquer. Même un petit lancer. Peu importe. On a 19 secondes pour s’en sortir.
La Nouvelle Zélande choisit de faire faute. Bokolo a les lancers de sa vie, ou presque. Il met les deux. Mais Abercrombie plante à 3-points à 6 secondes de la fin !!!!! + 12. Batum shoote au buzzer. Gamelle. C’est fini : 82-70 !!!
Ce sera la Turquie, et c’est bien fait.