LaMarcus Aldridge avait souffert le martyre lors du Game 1 face à Houston. En attaque, où il s’était montré beaucoup trop timide en refusant des tirs ou en se précipitant, mais également en défense, où il avait peiné face à Ryan Anderson.
Rapidement replacé sur Trevor Ariza
Lors du premier match, le duo James Harden – Ryan Anderson avait ainsi étiré la défense des Spurs, poussant LaMarcus Aldridge à couvrir beaucoup trop de terrain pour venir contester le shoot rapide de l’intérieur fuyant adverse.
Rapidement, Gregg Popovich avait bien vu que son intérieur ne pouvait pas défendre le pick-and-pop de Ryan Anderson. À la mi-temps, lors du Game 1, il avait ainsi placé LaMarcus Aldridge sur Trevor Ariza. Et lors du Game 2, il a encore adapté ses plans, laissant son intérieur sur l’ailier adverse mais inversant Kawhi Leonard et Danny Green. L’ailier était ainsi chargé de James Harden alors que l’arrière s’occupait de Ryan Anderson. C’était l’inverse au match précédent.
Qu’est-ce que ça change, au final ? Déjà, Ryan Anderson est le shooteur extérieur le plus adroit des Rockets (40.3% de réussite de loin cette saison, contre 34.4% pour Trevor Ariza), même s’il a été maladroit au premier tour. Mais surtout, il a un tir extrêmement rapide et il faut donc venir contester son shoot rapidement, là où Trevor Ariza met plus de temps à armer.
Bien sûr, les Rockets ont tenté d’étirer LaMarcus Aldridge avec Trevor Ariza en poseur d’écrans.
Mais l’ailier a été maladroit (0/4 de loin) et n’a pas pu punir les Spurs. Il faut dire que toute l’année, il a été utilisé comme une menace de loin côté faible. Plus de 40% du temps, il a ainsi été utilisé dans des situations de catch-and-shoot, pour une belle efficacité (1.035 par possession). Par contre, il est beaucoup moins efficace (0.855 point par possession) lorsqu’il sort d’un écran avant de prendre un tir. Preuve qu’il a besoin d’être placé pour shooter.
De plus, les Rockets ne l’ont quasiment jamais utilisé dans le pick-and-pop cette saison avec seulement 15 possessions…
Leur pick-and-pop neutralisé, cela a forcé les Rockets à plus travailler pour trouver Ryan Anderson. L’ancien Pelican a bien eu des rebonds offensifs mais ses tirs étaient mieux contestés et, surtout, la raquette était mieux défendue.
Eloigné des écrans hauts des Rockets
San Antonio a donc décidé de faire confiance à Kawhi Leonard et Danny Green pour contester le mieux possible les tirs de James Harden et Ryan Anderson, et surtout soulager LaMarcus Aldridge. Car l’intérieur avait été systématiquement attaqué lors du premier match, les changements à l’extérieur lui faisant très mal.
Cette possession où il court derrière Patrick Beverley puis Eric Gordon en est l’illustration.
Gregg Popovich a rapidement tiré les leçons du premier match en jouant souvent « small ball » et en demandant à LaMarcus Aldridge de descendre très bas lorsqu’il était en défense sur un intérieur sans shoot extérieur. Face à Nene Hilario, l’ancien Blazer a ainsi pu se tenir à l’écart du pick-and-roll pour rester dans la raquette.
Au final, Kawhi Leonard n’est donc pas la cause unique des problèmes offensifs de James Harden et des Rockets sur ce Game 2. Si l’ailier a fait un gros travail sur « The Beard », le fait que Danny Green puisse mieux contester les déplacements de Ryan Anderson et que Trevor Ariza soit moins à l’aise en sortie d’écran, et donc une meilleure cible défensive pour LaMarcus Aldridge, ont également été déterminants dans le sursaut de San Antonio.
À Mike D’Antoni désormais de trouver une réponse pour la prochaine rencontre. Dans une partie d’échecs passionnante…