Quin Snyder, le novice expérimenté des playoffs

« Il n’a rien d’un coach rookie. »

Difficile de contredire les propos de Gordon Hayward au sujet de son entraîneur, dont c’est la première campagne en postseason : Utah mène 3-2 dans sa série face aux Clippers, avec une sixième manche à disputer à Salt Lake City. L’absence de Rudy Gobert lors des trois premiers matches fut une nouvelle preuve de l’adaptation du système Snyder aux pépins de santé, un fil rouge cette année.

« Son approche ne diffère pas vraiment de la saison régulière » confie Gordon Hayward dans les colonnes du Deseret News. « Forcément, tu as plus de temps pour préparer et donc les choses sont un peu différentes, plus détaillées. Mais nos plans de jeux étaient super toute l’année, et on a surmonté les blessures parce qu’il nous mettait dans une position pour gagner. C’est un gars sur qui on compte car honnêtement, en fin de match, il nous place dans des spots où l’on peut être efficace. »

Si c’est sa première campagne de playoffs NBA en qualité d’head coach, Quin Snyder n’a rien d’un novice – faut-il le rappeler : il en a disputées trois en tant qu’assistant chez les Sixers, les Lakers, puis les Hawks. Il a par ailleurs connu le Final Four NCAA avec Duke et Missouri, puis celui d’Euroleague sur le banc du CSKA aux côtés d’Ettore Messina.

« C’est un très gros bosseur et même si les playoffs sont nouveaux pour lui en tant qu’entraîneur, il connait les matchs à élimination » rappelle le General Manager Denis Lindsey. « Même si ce sont des championnats différents, des niveaux différents, la nature de la saison et la manière de se préparer sont similaires. »

L’importance du laisser-faire

Clé de sa réussite, l’homme fait la part belle au relationnel. Il tisse ainsi des liens de confiance avec ses joueurs en les impliquant pleinement dans ses prises de décisions.

« Le truc cool avec lui, c’est qu’il veut toujours nous poser des questions sur ce qu’on pense et comment on aimerait s’adapter » apprécie George Hill. « C’est un peu une approche d’entraîneur-joueur. »

Un laisser-faire qui s’est manifesté dans le match 1 de la série lorsqu’après le panier de Chris Paul à 13 secondes du terme, il n’a pas appelé de temps-mort, laissant Joe Johnson marquer le panier de la victoire.

« Ça montre qu’il a énormément confiance en ses joueurs » note Rodney Hood. « On fait certaines choses nous-mêmes. Dans ces moments-là, c’est flagrant. »

Mais tout n’en est pas moins calculé et c’est ce qui fait sa force d’après George Hill, qui a passé trois ans sous les ordres de Gregg Popovich.

« C’est un des coachs les plus intelligents que j’ai croisé » déclare-t-il. « Il va loin dans sa réflexion. Il est très technique dans ce qu’il fait. On l’écoute, et je crois qu’il a un super staff autour de lui qui lui donne de super plans de jeu. À nous de le suivre. »

Ce soir, Quin Snyder devra s’adapter à des Clippers dos au mur. Une nouvelle expérience pour lui, mais l’enjeu est de taille : décrocher son billet pour les demi-finales de conférence face aux Warriors.