Espagne – Pologne : Pau Gasol (30 pts) porte sa Roja vers les quarts de finale

Plus courte sur sa rotation et moins talentueuse que par le passé, l’Espagne n’en reste pas moins redoutable. Pourquoi ? Par la seule grâce d’un homme : Pau Gasol. Le pivot ibère a été tout simplement monstrueux d’adresse et de facilité dans ce huitième de finale face à la Pologne de Marcin Gortat.

Auteur de 30 points, 7 rebonds et 4 passes, dont un 6/7 à trois points hallucinant pour un pivot, Gasol a porté l’accélération fatale à la Pologne en dernier quart (80-66). Valeureuse, l’équipe polonaise termine donc sa course en huitième alors que l’Espagne aura fort à faire en quart, face à la Grèce.

La Pologne en terrain conquis

Si Rudy Fernandez est contraint de rester sur le banc avec un dos bloqué, c’est probablement une bonne nouvelle pour lui… tant le public lillois conspue les Espagnols à leur arrivée sur le parquet. Mais les ibériques sont désormais habitués à leur rôle d’ennemi public. Sur les épaules d’un Pau Gasol au plus-que-parfait, la Roja inflige effectivement un 13-2 à son adversaire. A trois points ou en périphérie, le pivot espagnol est inarrêtable. En face, AJ Slaughter maintient son équipe à flot mais sur une dernière faute (un peu stupide) des Polonais, Sergio Llull inscrit ses trois lancers pour donner 5 points d’avance à l’Espagne après le premier quart (25-20).

Marcin Gortat gêné par Pau Gasol, sa doublure Przemyslaw Karnowski ne l’est pas tellement face au jeune Willy Hernangomez. Le massif pivot polonais enchaine 6 points dans la raquette avec de bons mouvements poste bas doublé d’une bonne main gauche. Mateusz Ponitka vient même piquer un ballon qu’il enfourne dans le cercle d’un dunk sur contre-attaque. A l’inverse, Sergio Rodriguez cumule plusieurs cagades et l’Espagne perd 9 ballons mais la Pologne n’en profite pas. Pau Gasol, encore lui, revient sur le parquet pour remettre de l’ordre dans la maison mais l’écart est minime à la pause (41-39).

Pau le pistolero

Un peu lente à se mettre en place, la Roja peine à se dégager de l’emprise polonaise. Adam Waczynski se régale au retour des vestiaires. Tant et si bien que coach Scariolo décide de lancer une défense de zone. L’adresse fuyant peu à peu les Polonais, le pari est gagnant. Mais en attaque, la Roja est loin d’être la mécanique huilée de ces années de gloire. Sans Pau Gasol au repos sur le banc, ce sont les tauliers Sergio Llull et Felipe Reyes qui assurent la marque. Mais c’est bien maigrelet ! Sur une superbe relation poste bas, entre Karnowski et (le franco-polonais) Aaron Cel, le public lillois éructe de plaisir… de voir l’Espagne en piètre posture. De fait, avant le dernier quart, tout est à refaire (55-55).

Mais comme face à l’Allemagne, l’Espagne plie mais ne rompt pas. Au contraire, elle amplifie son intensité défensive et se met enfin à trouver de l’allant en attaque. Le dernier quart s’ouvre ainsi sur un 14-2 en faveur des Espagnols (qui tournera même au 22-5). Sergio Rodriguez et Pau Gasol enfilent deux trois points quasiment coup sur coup, et le petit meneur madrilène vient ensuite s’infiltrer dans la peinture pour glisser un layup (après feinte de corps) dont il a le secret. A 5 minutes du terme, l’écart est monté à +12 et la Pologne ne sait plus à quel saint se vouer. Mais miracle il n’y aura pas. Pau Gasol enterre toute possibilité de retour avec deux nouveaux tirs primés (6/7 dans l’exercice !). L’Espagne gère sa fin de match et sort son héros sous les applaudissements mérités du public.

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Photo : FIBA.COM