Alors que la draft approche à grand pas, Steve Kerr est tranquille dans la Baie d’Oakland. Le récent champion NBA avec ses Warriors n’a pas beaucoup de travail à faire sur ce sujet.
David Lee, le généreux bienfaiteur
Au contraire, il profite encore de ce succès magnifique de son équipe… pour sa première année en tant que coach… et pour sa sixième bague personnelle ! Depuis la remise du trophée par Adam Silver, tout est allé très vite !
« Nous n’avons même pas fait de réunion de groupe après le titre. » explique Kerr dans le Lowe Post. « On a pris les joueurs en entretien individuel, au fur et à mesure qu’ils arrivaient au centre d’entraînement. On ne voulait pas les faire venir pour une ou deux heures alors qu’ils se préparent tous à partir à droite à gauche. Ce fut une longue saison pour nous tous. On est resté assez basique là-dessus. La saison se finit de manière assez abrupte. Mais c’était vraiment cool de la part de David Lee d’emmener tout le monde à Vegas. C’est lui qui a tout organisé et tout payé pour que l’équipe se retrouve une dernière fois. C’est un geste incroyablement généreux de sa part ! »
Remisé sur le banc pendant la saison, David Lee a effectivement pris soin de ses coéquipiers après la quête du Graal. Si Andre Iguodala avait donné le ton lors du camp d’entraînement de début de saison en acceptant de sortir du banc, Lee a parfaitement bouclé la boucle avec ce dernier voyage « entre potes » dans la ville du vice.
« Même quand ça n’allait pas cette saison, il a toujours gardé la bonne attitude. Il est venu me voir pour me dire qu’il voulait absolument gagner un titre, et que même s’il était frustré, il ferait tout pour faire partie de cette aventure avec nous. Il s’est toujours bien comporté et c’était vraiment frustrant pour lui, qui a déjà été All Star, de ne pas avoir autant de temps de jeu. »
Probablement en partance, Lee aura néanmoins mérité sa bague tout autant que les autres, avec de solides apparitions quand les Warriors en avaient le plus besoin: face aux Grizzlies et face aux Cavs. Selon coach Kerr, ce furent les deux moments « chauds » du parcours de champions des Warriors.
La clé du succès ? La polyvalence en défense
L’autre moment clé a évidemment été la titularisation d’Iguodala au beau milieu des finales. Pour contenir le rouleau compresseur LeBron James… et pour insuffler la joie définitoire du jeu californien ! Le moment de gloire de l’assistant vidéo, Nick U’Ren !
« Au début, on pensait faire jouer David à la place d’Andrew, car David avait été très bon lors du match 3. Il s’agissait surtout de retrouver plus d’espace sur le terrain et d’étirer au maximum la défense de Cleveland. Car les Cavs ont vraiment fait du bon boulot pour nous empêcher de courir. On avait vraiment l’impression d’être embourbés sur ces trois premiers matchs. On a parlé de David dans le cinq, puis on a parlé de jouer petit aussi. Avec Harrison et Draymond plus Andre, c’est une rotation qu’on a utilisée souvent, et on était très confiant. Mais ce que j’ai particulièrement aimé dans cette idée, c’est que ça mettait Andre sur LeBron dès le début du match. Et Andre avait clairement été le meilleur défenseur sur lui. »
Et pour cause, Iggy a décollé complètement pour aller décrocher le trophée de MVP, carrément ! Incroyablement complète, avec le vétéran Barbosa qui a beaucoup participé à la construction de cet état d’esprit irréprochable, l’équipe des Warriors a su réaliser le mariage parfait d’une défense solide et d’une attaque altruiste, le tout saupoudré de polyvalence… ce qui tend à devenir le mot-clé dans la NBA actuelle.
« On a trouvé, je pense, une bonne formule quand on a mis Steph et Klay dans le jeu sans ballon, en sortie d’écrans avec Draymond. Mais le plus important, c’était d’avoir la possibilité de créer du jeu avec plusieurs joueurs différents, car ça a mis beaucoup de pression sur Cleveland. (…) Notre équipe est assez unique et il faut toujours baser son jeu sur l’effectif dont on dispose. On a été bon toute la saison avec Bogut en dernier défenseur. Mais le move des finales était également inspiré de ce qu’ont fait les Spurs, en mettant Diaw à la place de Splitter. Dans le fond, il faut surtout avoir de la polyvalence en défense. Avec Draymond, Harrison et Andre, on l’a. Et je pense que c’est ça que tout le monde veut faire en NBA. La vraie tendance, c’est de trouver cette polyvalence défensive qu’on a mis sous le feu des projecteurs cette saison. »
Forts de cette année à 67 victoires, plus un titre en bout de course, les Warriors vont probablement passer un été radieux sur les plages du Pacifique. En attendant de se remettre au boulot, ils ont effectivement quelques longueurs d’avance sur leurs concurrents directs…