En transférant Brandon Knight alors qu’il était aux portes du All-Star Game et que les Bucks réalisaient une superbe saison, Jason Kidd a surpris son monde en allant chercher le rookie de l’année 2014.
Malheureusement, et même l’équipe a arraché les playoffs, l’arrivée de Michael Carter-Williams n’a pas eu l’effet escompté puisque Milwaukee a ensuite perdu 18 des 29 derniers matches de la saison.
Pourquoi Kidd a-t-il pris le risque de se séparer d’un excellent joueur comme Knight, pour un jeune Carter-Williams, au fort potentiel mais très irrégulier et mauvais shooteur extérieur ?
« Je pense que Kidd s’est retrouvé lui-même en Michael », estime Jared Dudley à ESPN. « C’est ça qui a probablement attiré Kidd. Ce n’est pas un grand shooteur, mais il peut le devenir. »
Knight, pas assez passeur dans l’âme
Même analyse pour Erik Spoelstra, le coach du Heat, qui a affronté Kidd en Finals 2011.
« Il est du même moule que Jason Kidd. Il est grand, a une super vision de jeu, rend les autres meilleurs et peut jouer à plusieurs postes, au poste, en transition. Et avec sa taille, il perturbe les attaquants adverses. »
L’ancien meneur des Nets, des Suns et des Mavs a insisté sur la volonté d’avoir un joueur plus complet, capable de scorer et passer.
« Knight a fait une demi-saison d’enfer en faisant tout ce qu’on lui avait demandé. Mais avoir un joueur qui est un passeur, ce n’est pas le style de B-Knight, c’est différent. Michael peut avoir de l’impact sur un match sans marquer, alors que Knight doit marquer. »
Une trajectoire technique semblable à celle de Kidd
De plus, transformer un scoreur en passeur est beaucoup plus compliqué que le contraire. Le champion 2011 en est le meilleur exemple. Piètre shooteur extérieur dans ses premières saisons, sa fin de carrière a été marquée par sa capacité à écarter les défenses et mettre les shoots importants.
« On va passer du temps cet été pour comprendre comment les défenses vont s’adapter à lui », annonce Kidd. « Je ne savais pas shooter et ils (les défenseurs) passaient derrière les écrans. Quelles sont alors les options ? Ils vont vouloir l’emmener dans la raquette. Il fait 2 mètres et il peut shooter au dessus de n’importe qui. »
Carter-Williams va devoir aussi progresser dans sa maîtrise de la gonfle. Avec les Bucks, en seulement 30 minutes de moyenne, il a perdu 3.2 ballons par match pour 5.7 passes. C’est encore insuffisant pour prendre les commandes d’une équipe qui vise les playoffs chaque saison désormais.
« Il faut être patient, pour saisir les passes qu’on peut faire. Apprendre de ses coéquipiers, ce qu’ils peuvent recevoir ou non, qui peut attraper une passe aveugle… ça prend du temps. Je ne veux pas lui mettre la pression. »