Mike D’Antoni sort de son silence

Depuis sa démission en cours de saison, Mike D’Antoni s’était fait très discret dans les médias. Mais le coach italo-américain a enfin décidé de s’exprimer.

Visiblement touché par la fin de son aventure newyorkaise, le technicien s’est livré à SI.com. Sans polémique mais avec un humour qui masque une plaie difficile à cicatriser.

D’abord, D’Antoni met les choses au clair sur sa situation et ses envies.

« Personne ne m’a appelé pour le job d’Orlando. Lorsque j’ai vu ces histoires, j’ai immédiatement envoyé un message à Stan Van Gundy pour lui dire que c’était des conneries. »

Orlando, peut-être pas. Mais la porte du coaching n’est pas fermée.

« Oui. Je ne le cache pas. Je veux revenir. Mais il ne se passe rien pour le moment et les pronostics disent que je serais à la maison la saison prochaine. »

L’humour comme remède

D’Antoni pourrait profiter de cette année pour être aux côtés de son fils. Mais aussi pour continuer à digérer son départ. Même s’il assure qu’il est à l’origine de la décision.

« Complètement, c’est moi qui ait démissionné. J’étais dans ma voiture, j’allais au shootaround et j’ai réalisé. Ca y est. C’est inévitable. Je dois démissionner. Nous n’allons nul part. J’ai pris la décision à ce moment là. »

Après avoir annoncé la nouvelle et quitté l’équipe, D’Antoni disparait de la circulation. Il ne veut pas donner de conférence de presse pour ne pas compliquer les choses et ne regarde même pas le premier match de son ancienne équipe sans lui.

« J’ai sauté dans mon pyjama et je ne suis pas sorti pendant un mois. Vous voyez les gens qui vous livrent la nourriture à domicile ? Ce sont les seuls qui m’aient vu !

« C’est bien de voir que vous n’avez pas perdu le sens de l’humour » rétorque le journaliste.

– Qui vous dit que je plaisante ? Sérieusement, ça fait mal de démissionner. Ça fait très mal. Ça fait toujours mal. »

Même ton quand on lui demande ce que sa femme lui a dit en apprenant la nouvelle.

« Elle m’a dit de m’arrêter au supermarché en chemin parce qu’on n’avait plus de lait. »

« Vous n’excluez pas un futur dans la comédie » réagit notre confrère.

« Je ne l’exclus pas. »

« Pas la meilleure situation pour ma philosophie de jeu »

Pour ce qui est d’entrer dans les détails des causes de sa rupture avec les Knicks, c’est par contre plus difficile.

« Je ne vais pas rentrer dans les détails. Ç’en était arrivé à un point où je devais démissionner. C’était le moment. Nous n’allions nulle part et j’étais le coach. »

Pour ce qui est de son incompatibilité supposée avec Carmelo Anthony, il laisse entendre que le problème ne venait peut-être pas que du jeu.

« Écoutez, j’ai coaché des joueurs qui postaient. Amare était un joueur de post-up. On faisait beaucoup post-up avec Boris Diaw à Phoenix. On peut toujours faire des choses en variant. Maintenant, est-ce que c’était la meilleure situation pour ma philosophie de coaching ? Non. Mais il n’y a jamais une seule réponse pour expliquer pourquoi les choses n’ont pas marché. »

Quelques réponses plus tard, il laisse encore un peu moins de doute.

« On en était arrivé à un point où nous avions des problèmes. Comme nous ne pouvions pas les régler, un obstacle devait être retiré. »

A l’écouter, Anthony a bien gagné le bras de fer.