Analyse : Richard Hamilton chez les Bulls

13 points, 4 rebonds et 6 passes en 30 minutes de jeu. Voilà le bilan de Richard Hamilton pour son premier match sous le maillot de Chicago.

Même s’il ne s’agissait que d’une rencontre de présaison, Tom Thibodeau avait décidé d’associer au maximum ses titulaires en leur demandant d’être très agressifs défensivement. Ce n’était donc pas encore un match de saison, mais c’était presque ça.

Et, dans ce contexte, l’ancien shooteur des Pistons fut très à l’aise.

Richard Hamilton et son superbe sens du démarquage

Lorsque les Bulls ont annoncé l’arrivée de Rip Hamilton, tout le monde a pensé que son association avec Derrick Rose était idéale. Entre un meneur explosif et adepte des pénétrations et un arrière qui profite des espaces et qui n’a pas besoin du ballon, il est difficile de trouver meilleure complémentarité.

Dès le début du match, Richard Hamilton montre ainsi qu’il sait offrir des solutions. Et que ses facultés à se démarquer et son adresse à mi-distance vont beaucoup aider les Bulls.

Une vraie qualité de passe à l’arrière

Le gros problème des Bulls l’an dernier, c’était que Tom Thibodeau était obligé de jongler entre les différents profils de ses arrières. Keith Bogans offrait de la défense et quelques shoots à 3 points, mais c’était à peu près tout. Ronnie Brewer apportait de l’explosivité et de la défense, mais pas d’adresse de loin et une qualité de passe assez moyenne. Quant à Kyle Korver, il permettait d’offrir une solution offensive de loin, mais était systématiquement battu en défense.

Richard Hamilton offre lui une solution globale. Excellent shooteur, défenseur long et sous-estimé, passeur de qualité, il a montré hier qu’il pouvait aider Chicago à être moins unidimensionnel en multipliant les points d’entrée offensifs.

Il peut d’ailleurs lui aussi déstabiliser les défenses avant de trouver le décalage.

Il est également capable de jouer les pick-and-rolls, une faculté qui devrait faire plaisir à Carlos Boozer, lui qui n’avait pas trop l’occasion de le faire l’an passé.

Et il se permet même quelques fantaisies.

La possibilité de se servir de l’arrière comme leurre

Kyle Korver étant la seule menace extérieure réelle pour Chicago l’an passé, Tom Thibodeau avait mis en place des systèmes pour l’utiliser au mieux en se servant de ses déplacements. Il en sera certainement de même avec Rip Hamilton, même si ce ne fut pas le cas hier.

Les habitudes sont à trouver, mais Chicago peut réutiliser les systèmes avec Kyle Korver pour Rip Hamilton, et se servir de ses mouvements pour leurrer l’adversaire.

Ici, les Pacers sont naturellement attirés vers le shooteur qui se démarque après un double écran. La vigilance vers Luol Deng est donc moins forte, et permet de le servir sous le cercle.

À 33 ans, Richard Hamilton cavale toujours

Voilà une caractéristique un peu oubliée : Richard Hamilton, malgré ses 33 ans, est un joueur extrêmement rapide. Il peut donc accompagner Derrick Rose en contre-attaque. Comme Ronnie Brewer, mais avec une meilleure vision du jeu.

Cela pourrait d’ailleurs permettre à Chicago d’accélérer son tempo de jeu.

Car Richard Hamilton peut trouver les décalages même au sein d’une défense qui se replace.

Richard Hamilton, un défenseur sous-estimé

Ce qui est également important dans le jeu de Richard Hamilton, c’est que l’arrière est un bon défenseur. Très long (2m01 pour un arrière…), il est toujours entre son adversaire et le cercle et sa vitesse de jambes lui permet d’être très peu pris de vitesse.

C’est ce qui fait la différence par rapport à Kyle Korver, défenseur faible, qui a souvent mis Chicago en danger, l’an passé, lors des fins de matchs serrées.

Autre aspect auquel les dirigeants de l’Illinois ont sûrement pensé : Dwyane Wade n’aime pas défendre sur les joueurs qui se déplacent continuellement. C’est pour ça qu’il a toujours eu du mal face à Ray Allen et cela pourrait être la même chose face à Richard Hamilton.

Car un Dwyane Wade qui court en défense, c’est un Dwyane Wade moins explosif en attaque. Un aspect essentiel dans le duel que ne manqueront pas de se livrer Chicago et Miami cette année.

Richard Hamilton : la pièce qui manquait aux Bulls ?

Ce premier match reste un premier match. Mais Richard Hamilton a déjà semblé très bien intégré dans le collectif de Chicago. Par son profil complet, il comble quelques failles qui ont pu coûter cher aux Bulls l’an passé.

Reste désormais à voir l’impact du champion NBA 2004 sur la durée. Et son adaptation aux systèmes de sa nouvelle équipe. D’après ce que nous avons vu cette nuit, ça devrait bien se passer.