Avec le tandem « GallinHarris », les Clippers tiennent leur arme de choc

Ce n’est pas la première association à laquelle on pense lorsque on évoque les fameux « one-two punch » de la ligue. Et pourtant, les deux meilleurs marqueurs des Clippers, Tobias Harris et Danilo Gallinari, forment une paire redoutable sur les postes 3-4 et ont déjà causé un véritable casse-tête à bien des équipes depuis le début de saison.

Le shooteur italien a écourté ses vacances au pays cet été pour parfaire son entente avec l’ancien joueur du Magic et on voit le résultat sur le terrain puisque les deux joueurs réalisent leur meilleure saison en terme statistique : 21 points à 50.3% d’adresse au tir dont 42.1% à 3-points, 8.1 rebonds en moyenne par match pour Tobias Harris, mais également 19.6 points à 45.7% au tir dont 46% à 3-points et 6.3 rebonds pour Danilo Gallinari.

Qui ne se ressemble pas… s’assemble plutôt pas mal

On dit que les personnalités contraires s’attirent en amour, un adage qui se vérifie aussi à Los Angeles sur le plan basket, tant Tobias Harris et Danilo Gallinari possèdent un tempérament bien différent en dehors de terrain. Cela donne un cocktail détonant lorsque les deux joueurs sont ensemble sur le parquet.

Le premier vit, mange et dort « basket » à chaque seconde et ne laisse guère place à l’improvisation lorsqu’il s’agit de sa carrière ou de ses prestations dans la plus grande ligue du monde. Son objectif est clair : devenir un All-Star, un but qu’il a toujours eu depuis son arrivée en NBA et qu’il n’a jamais été aussi près d’atteindre.

Le second est beaucoup plus détaché vis-à-vis de son aventure en NBA, qu’il prend avec davantage de recul. Une vie « à l’italienne » dans laquelle il met à profit son temps libre pour faire autre chose que penser sans cesse à la balle orange. L’international transalpin assure par exemple ne jamais regarder ses stats. « Malheureusement, je les vois parfois, parce qu’on les affiche sur le casier ou dans le vestiaire ou alors lorsque les coaches m’en parlent. Sinon, je n’en ai aucune idée ».

Un avantage permanent à exploiter

Sur le terrain en revanche, voilà un duo qui fait des ravages. Imaginé par Doc Rivers, le tandem titularisé sur les postes 3-4 pose un problème très difficile à résoudre pour les équipes adverses des deux côtés du parquet. Tobias Harris est certes plus rugueux que Danilo Gallinari, mais les deux joueurs ont cette capacité à être efficaces aussi bien de loin que dans le trafic, tout en ayant une lecture du jeu suffisamment développée pour savoir quand prendre les bonnes décisions.

« L’un des deux a toujours un avantage, c’est ce que j’ai expliqué plus tôt dans l’année. Je vous garantis que pendant le match, les équipes vont switcher sur eux », a récemment expliqué Doc Rivers à leur sujet. « À ce moment là, que ce soit un petit ou un grand joueur en face, le grand ne peut pas défendre parce qu’il sera trop lent et le plus petit non plus à cause de son déficit de taille. Et vous n’avez qu’à identifier ça. C’est ce qu’ils font et ils font un super job à ce niveau. »

Deux artilleurs au sommet de leur art

Leur menace ne serait pas aussi efficace sans leurs chiffres impressionnants derrière l’arc, où ils représentent un danger permanent. Tobias Harris a notamment fait de gros progrès dans ce domaine, à force d’un travail acharné.

Le résultat est bien visible sur ces deux dernières saisons où il a dépassé les 40% alors qu’il tournait autour des 30-35% les années précédentes. Pour sa part, Danilo Gallinari a toujours été un shooteur fiable. Mais cet exercice 2018-2019 est tout simplement le meilleur de sa carrière. À tel point qu’il est le seul joueur de la ligue, avec Stephen Curry, à dépasser les 19 points de moyenne en ayant plus de 45% d’adresse de loin. De quoi vous classer un shooteur.

« On joue beaucoup de systèmes pour nous et on nous trouve toujours dans les bons spots. Nos grands font beaucoup d’écrans pour nous, ce qui nous rend la vie plus facile », explique l’Italien. « C’est dur de défendre sur Tobias et moi car l’un de nous deux a toujours un avantage sur un petit ou un grand. »

Si les deux joueurs « peuvent toujours faire mieux », souligne Doc Rivers, leur productivité est l’une des principales raisons de la réussite des Clippers cette saison. Avec un dernier aspect qu’il ne faut pas négliger, un esprit d’équipe qui guide leurs choix respectifs dans une équipe où il n’y a qu’une seule star : le collectif. « Je joue bien et tant mieux, mais tant que l’on gagne. Je crois que c’est la chose la plus importante », conclut Danilo Gallinari.