Entre la surprise de voir LeBron James, la star la plus solide de sa génération, rejoindre le vestiaire sur blessure et le 17-3 des Warriors pour revenir sur leurs talons, les Lakers étaient en pleine turbulence. Dans une Oracle Arena enfin hostile, les hommes de Luke Walton ont toutefois trouvé le moyen de réagir. Jamais Golden State ne passera devant au score, faute en grande partie à Rajon Rondo.
« Fantastique » pour Steve Kerr, « brillant » pour Luke Walton, « gigantesque » pour LeBron James. Dans les deux vestiaires, les superlatifs ne manquaient pas pour décrire la performance du meneur. Agressif sur chaque possession, il a permis à son équipe de terminer le troisième quart-temps sur un 13-6 en marquant quatre points et en délivrant deux passes décisives, l’une d’entre elles débouchant sur un tir primé de Lance Stephenson.
« »Je pense que Rondo a été gigantesque par sa manière de contrôler le tempo »
Pour Steve Kerr, ces trois minutes et le début du dernier quart-temps ont marqué le tournant du match.
« Ils ont terminé fort le quart-temps et Lance marque ce tir à 3-points pour faire passer l’écart de +6 à +9, c’était un gros tir, » concède-t-il avant d’enchainer sur l’impact de Rajon Rondo. « Il a été fantastique dans le quatrième. Il a pris le match à son compte. »
Ses neuf points et trois passes décisives ont en effet permis aux Lakers d’enfoncer le clou lors des six premières minutes du dernier quart-temps pour prendre 22 points d’avance et déclencher un florilège de chants, au combien refoulés ces dernières années, à la gloire des or et violet.
Après la rencontre, LeBron James ne tarissait pas d’éloges sur la façon avec laquelle Rajon Rondo avait réussi à poser son empreinte sur cette fin de match pour permettre aux Lakers de rebondir après une défaite rageante à domicile face à Memphis.
« Je pense que Rondo a été gigantesque par sa manière de contrôler le tempo en étant patient pour choisir ses opportunités, que ce soit pour finir avec une variété de lay-ups ou pour trouver les gars, » décrivait le King avant de se diriger vers le buffet avec la démarche d’un cowboy.
L’expérience au pouvoir
Pour l’intéressé, il n’y avait pas de quoi sauter au plafond. Cette victoire lui prouve simplement qu’il n’y a aucune excuse pour ne pas suivre le plan de match. Rajon Rondo a cependant avoué être sous le choc de voir LeBron James rejoindre le vestiaire. « Je n’en croyais pas mes yeux. Je ne l’ai jamais vu se blesser, » assénait-il avant d’expliquer l’état d’esprit qu’il a voulu transmettre à ses coéquipiers pour éviter de laisser Golden State prendre le dessus.
« Quand j’ai compris qu’il ne reviendrait pas en jeu, je savais que je devais non seulement continuer d’être agressif mais également m’assurer que mes coéquipiers le soient également et qu’on continue de jouer les uns pour les autres, » explique-t-il. « Il me semble qu’on était toujours à +8 quand ils étaient en train de revenir et Tyson (Chandler) et moi avons pris la parole pour dire aux gars qu’on était toujours devant et qu’il fallait qu’on garde notre calme. C’est ce que nous avons fait et ça nous a permis de laisser passer l’orage avant de repartir de l’avant. »
Quelques minutes après le coup de sifflet final, Luke Walton révélait que son souhait avant le match était d’avoir soit LeBron James, soit Rajon Rondo, ou les deux ensemble sur le terrain le plus possible pour apporter de l’expérience à ses jeunes joueurs pour faire face aux champions sur le parquet, mais également sur la scène nationale.
Une fois LeBron James éliminé de l’équation, les Lakers savaient qu’ils étaient entre de bonnes mains avec Rajon Rondo.
« Il est rusé, c’est un roublard, » rigolait Tyson Chandler. « Il est toujours en contrôle du match. Il sait de quoi nous avons besoin pour mettre les meilleures chances de notre côté. « Et quand LeBron est sorti, son influence sur notre jeu n’en a été qu’exacerbée. »
Avec LeBron James sur le flan pour une durée encore indéterminée, les Lakers espèrent que Rajon Rondo puisse prolonger la magie de Noël.
Propos recueillis à Oakland