Quand LeBron James se souvient qu’il n’était pas clutch…

Moment très amusant lors de la conférence de presse d’après-match avec LeBron James. Un journaliste veut l’interroger sur son évolution et sa capacité à être décisif dans les moments clés. Notre confrère d’ESPN Brésil démarre sa question en lâchant : « Vous avez été un joueur clutch durant toute votre carrière… » La remarque ne passe pas inaperçue.

« C’est quoi votre nom ?, renvoie le Cavalier avec le sourire. J’apprécie que vous disiez que j’ai été clutch toute ma carrière. Il y en a peu qui pensent comme vous ! (Rires) Ou alors vous êtes très sympa avec moi parce que c’est la Journée nationale du vin (sic) ou parce que vous savez que j’adore le Brésil… »

« Ces dernières années alors… », se corrige le journaliste. Les deux hommes font bien sûr référence aux premières années dans la carrière de James, si décrié par le passé pour ne pas être décisif lors des fins de matches. On se souvient des finales 2011 quand le joueur du Heat de l’époque disparaissait lors des quatrièmes quart-temps, provoquant notamment les moqueries du web… Cette lointaine époque est désormais révolue.

« Mon entraîneur a donné un trophée de MVP à toute l’équipe. Toute l’équipe. À partir de là, j’ai su que c’était un jeu d’équipe. »

Saison après saison, il a multiplié les actions et tirs décisifs dans les matches qui comptent. Durant ces playoffs encore, il est dans le top 3 des joueurs les plus clutch et de ceux qui marquent le plus dans le 4e quart-temps. Il en a apporté une nouvelle preuve, cette nuit dans le match 6, avec deux énormes missiles à 3-points devant Jayson Tatum, en partant sur sa main gauche et en tirant à 45°, comme il adore.

« En premier lieu, tout le monde me donne les rênes pour prendre ces tirs. Lorsque vous avez la confiance de vos 14 coéquipiers, puis de votre coaching staff, vous travaillez dessus et vous essayez de surmonter ces moments. Comme je l’ai dit, je ne l’ai pas toujours fait durant ma carrière. »

Et pour obtenir cette confiance des autres, James insiste sur la notion d’équipe.

« (Mais) j’ai appris à jouer comme il fallait dès le début. Ma toute première année dans une petite ligue, nous avons gagné le titre. Mon entraîneur a donné un trophée de MVP à toute l’équipe. Toute l’équipe. À partir de là, j’ai su que c’était un jeu d’équipe. La seconde année, on a gagné encore et chacun a eu son trophée de MVP encore. Pour gagner, vous devez avoir une équipe entière. Dès mes 9 ans, j’ai compris ce que signifie être dans une situation où vos coéquipiers comptent sur vous. Faire le bon choix, le shoot ou la passe, peu importe. »

James a justement été parfois critiqué pour ce tempérament. De faire la passe et faire confiance à un coéquipier plutôt que de prendre les choses en main par soi-même. Dans ce qu’on a vu dans ce match 6 et sur l’ensemble de ces playoffs, il y a encore moins de doute sur ses prises de responsabilité dans les fins de matches.

« J’ai traversé beaucoup de choses en grandissant. C’est l’expérience. Par exemple, j’aime être un mari désormais. Était-ce le cas quand j’avais 18, 19 ans ? Je ne pense pas. Je n’aimais pas le vin jusqu’à mes 30 ans. On grandit et on apprend ce qu’il y a de mieux pour soi. Je ne pense pas que j’étais le même joueur à 18 ans qu’aujourd’hui à 33 ans. Je suis juste plus expérimenté. »