Il y a des soirs comme ça où l’arceau semble ridiculeusement minuscule. Demandez donc à Allen Iverson et ses acolytes, frappés par une stérilité offensive assez rare pour mériter d’être développée ! Face aux Rockets, dans leur antre du Wachovia Center, des Sixers comme anesthésiés ont été incapables de rentrer le moindre panier pendant plus de 15 minutes en seconde période. Si bien sûr la défense agressive et intelligente des Rockets de Yao Ming (27 pts, 12 rbds) explique cette indigence offensive, elle n’est pas l’unique raison de ce fiasco qui coûte la victoire aux troupes de la cité de l’amour fraternel.
« Ils ont raté beaucoup de shoots qu’ils devraient normalement mettre », analyse Jeff Van Gundy, par ailleurs satisfait de la défense de sa phalange, redevenue compétitive avec les retours de ses deux plus fameux guerriers, Yao et T-Mac. « On n’arrivait pas à trouver le filet », se contente de déclarer, laconique, Allen Iverson, auteur d’un piètre 6/22 à l’image de la réussite globale de son équipe : 33%. Accompagné d’un autre met indigeste en basket, les balles perdues: 24. Après le récent 0/20 des Kings dans le quatrième quart-temps face aux Jazz, les Sixers se fendent d’une série de 19 shoots consécutifs manqués, à cheval sur le troisième et le quatrième quart-temps.
La faillite débute à 4’41 de la fin du troisième quart, pour finalement être interrompue à 1’05 du buzzer final. Les hommes de Maurice Cheeks scoreront finalement trois paniers dans le dernier quart-temps, terminés avec 81 pts au compteur. C’est uniquement par la grâce des lancers francs que les locaux parviendront à rester dans le match. Une rencontre défensive sans saveur, ennuyeuse même. « On a su les arrêter quand il le fallait. Ce n’était pas très joli à regarder mais il nous fallait cette victoire », reconnaît Rafer Alston, deuxième meilleur marqueur des Rockets avec 19 pts. « Ce n’était pas nous ce soir et je ne vois pas comment cela pourrait se reproduire », prophétise Chris Webber, coupable à lui seul de 7 balles perdues.
En tout cas, voilà les Rockets relancés définitivement dans la course aux playoffs. Elle sera de longue haleine mais avec son duo de All Stars en pleine possession de leurs moyens physiques, la mission n’a rien d’impossible, même si les Texans partent de loin. D’ailleurs, quand on lui demande à la fin du match une explication sur cette série de quatre victoires de rang, Van Gundy se contente de lancer : « Avec Yao et Tracy, nous sommes une bonne équipe. Tout simplement ». Tout simplement, en effet !